Le Marantz 4400, un appareil complexe, plein comme un œuf, qui reste un modèle emblématique du milieu des années 70.
Cet exemplaire n’aura pas été très coopératif…
L’appareil fonctionne, c’est déjà beaucoup. Le circuit d’alimentation habituellement problématique semble avoir déjà été révisé…
Les supports des ponts ampli/préampli à l’arrière ont également été remplacés, certainement suite à la casse pendant un transport malheureux.
L’oscilloscope a de nombreuses heures de vols derrière lui, il est marqué (et le restera).
Les deux condensateurs chimiques de filtrage sont récents.
Enfin, les diodes de redressements au format To-66 ont été remplacées par des diodes au format DO-201AD.
On se rapproche du circuit d’alimentation.
Le support de fusible de gauche a été remplacé, le scotch évite tant bien que mal un possible contact avec le châssis. A revoir.
Je m’attaque au circuit d’alimentation basse et haute tension.
80% des condensateurs qui ont été remplacés n’ont pas la valeur prévue, avec par exemple un 47uf au lieu d’un 4.7uf…
C’est sûr, les ingénieurs Marantz étaient trop bêtes pour y mettre les bonnes valeurs, heureusement que le « réparateur » passé par là s’est occupé de ça…
C’est ironique bien sûr, c’est ce que j’appelle de la réparation de fond de tiroir : on ouvre le tiroir du bas, celui des condensateurs en vrac, et on pioche dedans au hasard en respectant uniquement les tensions de fonctionnement minimales (pour éviter que tout explose au visage à l’allumage).
Première chose à faire, dessouder ce connecteur pour vérifier qu’il n’y a pas « d’amorce » entre les contacts dessous. Cela arrive de temps en temps sur les 4400.
Ensuite, je supprime tout le foutoir pour y monter les condensateurs adéquats.
J’en profite pour « rafraichir » les deux transistors.
Je remonte le circuit d’alimentation et j’en profite pour remplacer le porte fusible dangereux.
Retrait d’un des deux circuits d’amplifications, qui comporte donc un canal avant et un canal arrière.
Les chimiques ont été remplacés et ne sont toujours pas de la bonne valeur…
Désassemblage et remplacement des graisses.
Tous les chimiques ont été remplacés, y compris les tantales.
Le second canal reçoit les mêmes soins.
Les 8 transistors de puissances reçoivent des micas d’isolations neufs et de la graisse fraiche.
Les circuits d’amplifications sont ensuite remis en place.
Dessous, le circuit « phase convertor ».
Condensateurs chimiques remplacés.
Condensateurs chimiques remplacés, ainsi que certains transistors.
Le circuit buffer. Beaucoup de travail ici.
Comme souvent sur les Marantz 4400, les 4 chimiques bleu clair sont complètement morts (pattes rongées).
Condensateurs chimiques neufs.
Les circuits « tone amplifier » et « tone control diode matrix ».
Le circuit vari-matrix reçoit lui aussi des condensateurs neufs.
Condensateurs chimiques et transistors remplacés.
L’alimentation, les courants de repos et les offsets sont ajustés. Il faut maintenant passer aux mesures.
Premier souci, une distorsion importante est présente sur tous les canaux à faible puissance. Cela ressemble à un relais encrassé. En tapotant sur son capot, je constate que la distorsion varie énormément, j’ai vu juste.
Démonter les relais sur cette machine est un calvaire sans nom. Je décide de procéder différemment en démontant l’alimentation, ce qui donne un peu de place pour « m’acharner » sur le capot du relais et le retirer.
Nettoyage des contacts, remontage et mesure = la distorsion a disparue à faible niveau, parfait.
Deuxième problème, lors de la mesure de puissance sous 8 ohms en mode stéréo, les diodes montées par un précédent intervenant ne tiennent pas. L’une des quatre explose littéralement, l’autre tombe au fond de l’appareil…
J’aurais certainement dû vérifier cela de plus près avant de faire débiter l’appareil. Décidément, la précédente intervention réalisée sur cet appareil est difficilement appréciable…
Les dégâts sont heureusement très limités. Pour le redressement, j’installe un pont de diode costaud de 35A, monté et refroidi sur le support d’origine. On est tranquille 🙂
Reprenons les mesures.
Distorsion à puissance nominale sous 8 ohms mode quadriphonique, canaux avant.
Distorsion à 2x140w sous 8 ohms, mode stéréo, entrée Aux. Quelques mesures non enregistrées confirment que le 4400 développe plus de 180w par canal en mode stéréo et avec une très faible distorsion.
Réponse en fréquence sous 8 ohms (1w à 1khz) mode quadri, entrée Aux, sorties canaux avant.
Rapport signal bruit sous 8 ohms (40w à 1khz) mode quadri, entrée Aux, sortie canaux avant.
Distorsion à 2x3w sous 8 ohms, entrée phono, mode quadri, sortie canaux avant.
Réponse en fréquence sous 8 ohms (1w à 1khz) mode quadri, entrée Phono, sortie canaux avant.
Rapport signal bruit sous 8 ohms (40w à 1khz) mode quadri, entrée Phono, sortie canaux avant.
Signal carré à 100hz, 1khz, 10khz et temps de montée à 10khz. Tout ça à environ 1w en sortie sous 8 ohms.
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