Le dossier pour tout connaître (enfin presque) des condensateurs électrochimiques que l’on trouve dans nos machines.
Attention, cela peut paraitre assez indigeste !
Informations importantes et généralités.
Il me faut d’abord rappeler quelques points importants :
Il y a un risque pour votre personne à manipuler des condensateurs, même si l’appareil est éteint et débranché du secteur depuis 2 heures. Plus un condensateur est chargé à une différence de potentiel importante entre ses deux pattes, plus le courant de décharge sera important et dangereux… On précise souvent que les condensateurs chimiques présents dans les appareils à tubes sont les plus dangereux, je rajouterais que c’est à l’ensemble de l’appareil qu’il faut faire attention de par les tensions importantes qui le traverse !
Ne sous-estimez pas cependant les risques courus sur des appareils à transistors !
Pour ne prendre qu’un minimum de risque, il faut décharger les gros condensateurs avant d’intervenir. Pour cela vous aller utiliser une résistance. Je vous propose de suivre le didacticiel visible ici et d’utiliser une résistance de 2 kohm en 10 watts. Connectez-la aux bornes du condensateur. Connectez y également un voltmètre pour savoir quand le chimique est déchargé.
Mise à jour, astuce donnée par xlmgromit :
L’astuce pour décharger un condensateur, une ampoule 230V 60W à filament montée sur une douille avec 2 fils.
1 – vérifier que l’ampoule fonctionne et que le filament n’est pas coupé.
2 – vérifier le condensateur au voltmètre en tension continue calibre 1000V.
3 – tapoter plusieurs fois les 2 fils du montage à ampoule sur les 2 bornes du condensateur (parce que du vernis peut empêcher le fil de rentrer en contact avec le condensateur et empêcher la décharge, de toutes façons l’ampoule va s’allumer à la décharge)
4 – contrôler à nouveau le condensateur au voltmètre.
JAMAIS de décharge au tournevis, le courant de court-circuit est important car la résistance de décharge est nulle, crée une étincelle, provoque une soudure (type soudure à l’arc), endommage le condensateur …. et de toutes façon c’est dangereux.
Pourquoi changer les chimiques ?
On peut estimer la durée de vie moyenne d’un condensateur standard à environ 25 ans. Cela ne veut pas dire qu’il va exploser lors de sa vingt-sixième année ! La durée moyenne est liée aux nombres d’heures de fonctionnement, à la température, à la tension qui le traverse et surtout à sa qualité de fabrication !
Bref, il y a trop de paramètres qui rentrent en compte pour donner une durée de vie minimum ou maximum.
Une chose est sur, le condensateur chimique est le composant dont la durée de vie estimée est la plus faible dans nos appareils.
C’est quoi un condensateur « usé » alors ?
C’est un composant dont les caractéristiques ont changées, et pas dans le bon sens !
Les deux caractéristiques principales modifiées sont la capacité et la résistance série.
La capacité est généralement écrite sur le condensateur.
La résistance série, c’est plus compliquée, car il est quasi impossible de connaitre la valeur moyenne du condensateur sortie d’usine il y a 30 ans !
De plus, il n’y a pas de norme, mais sachez que plus la résistance série est faible, plus le condensateur peut être considéré comme bon (c’est d’ailleurs une caractéristique travaillée sur les chimiques dits haut de gamme).
Ci-dessus, l’ESR Peak Meter donne la capacité et l’ESR (Résistance série) d’un chimique.
Cet appareil ne donnera pas une mesure précise pour la mesure des gros condensateurs d’alimentation (mesure à fréquence élevée), mais suffira pour diagnostiquer l’état.
Pour terminer un condensateur chimique « usé » peut parfois, j’écris bien parfois, être visible à l’œil nu. Il peut être gonflé, déformé, avoir coulé sur la carte ou il est soudé (oxydation, attention à ne pas confondre avec de la colle), et son enveloppe plastique peut avoir rétrécie (signe d’une surchauffe du condensateur lui-même, ou de la chaleur importante d’un composant proche de lui).
Un beau condensateur « juteux » !
Que risque t’on à utiliser un appareil avec des chimiques au bout du rouleau ?
Le premier risque c’est la panne, le condensateur peut se couper, ou se mettre en court circuit, il peut alors mourir seul ou emmener avec lui d’autres composants en silence ou dans un panache de fumée, au choix !
Le second risque, et c’est le plus courant, est d’avoir un appareil qui sonne comme une casserole : pas de puissance, tenue des graves inexistante, aigus absents ou nasillards. Bref, un appareil au rendu bien éloigné de ce que l’on peut attendre de lui.
Pour peu que vous soyez en possession de cet appareil depuis très longtemps, vous vous êtes habitué doucement mais surement à sa « décadence » sonore lente mais inexorable (c’est beau ça ! )
Que faire ?
Les contrôler serait déjà pas mal, mais un appareil comme le Peak ESR meter 60 présenté plus haut, c’est presque 100 euros. D’autres contrôleurs de ce type existent, mais celui-ci est très pratique pour l’amateur.
Les limitations existent avec le Peak, entre autre chose, on ne peut pas mesurer les capacité trop importantes et la fréquence élevée choisie pour la mesure n’est pas forcément idéale dans tous les cas.
Bref, si vous n’envisagez pas une collection importante, et que vous souhaitez remettre « à niveau » votre amplificateur favori (cela est valable pour les autres types d’appareils bien sur), et que avez les compétences et le matériel pour le faire, un changement systématique des chimiques est parfaitement envisageable surtout sur un engin ayant plus de 20 ans.
Mise à jour : on trouve désormais des « chinoiseries » permettant de tester condensateurs, transistors et autres composants pour quelques dizaines d’euros. Cherchez « esr meter » sur le célèbre site de vente aux enchères. N’ayant pas eu entre les mais ce genre de gadgets, je ne me permettrais pas d’en conseiller un en particulier.
Le choix.
Ça y est, vous êtes enfin décidé à changer les méchants composants tout vieux de votre belle machine.
Bon d’accord, mais on achète quoi ?
De nombreuses marques se partage le marché. Certaines de ces marques proposent des condensateurs plus ou moins « haut de gamme » dont le prix change radicalement…
Dans nos vieilles machines, on trouve en règle générale du chimique de marque reconnue, mais de qualité standard.
Il est tout à fait compréhensible de vouloir utiliser ce qu’il y a de mieux sur le marché, mais les coûts peuvent être importants. On peut aussi considérer que les chimiques neufs de qualité correcte sont meilleurs que ceux fabriqués il y a 30 ans, c’est discutable, je sais.
Bref, chacun se fera son avis sur la question, je n’ai pas la parole divine mais voici ce que j’en pense :
Privilégiez les Elna Silmic 2, Nichicon FG,KZ,Muse partout ou vous pouvez en coller. Sur les alimentations, protections, ou lieux ou ça chauffe fort, du Panasonic FC ou FM (105°), c’est parfait. Pour les gros condensateurs (filtrage alimentation généralement) revient souvent l’utilisation des Nichicon KG que l’on trouve dans trois gammes différentes. Mais ne négligez pas les Kemet , Vishay, TDK, Cornell Dubilier, United Chemi-con (UCC), F&T dont les caractéristiques techniques sont souvent meilleures pour un tarif plus raisonnable. On trouve aussi du très bon chez Sprague (surtout pour les axiaux), j’en oublie, il y a du choix.
Les toutes petites valeurs peuvent aussi êtres remplacées par autre chose que du chimique, j’apprécie beaucoup la série R82 polyester chez Kemet.
Une seule vraie recommandation : évitez toutes les merdouilles que l’on trouve « à pas cher » et évitez autant que possible les Jamicon, bien diffusés et très utilisés par certains, vos oreilles vous remercieront.
Et comment sait-on ce qu’il faut acheter comme valeur ?
Un condensateur chimique a plusieurs caractéristiques importantes :
Il peut être polarisé (cas le plus courant) ou bipolaire. Dans le cas d’un polarisé, il y a un sens de montage à respecter, généralement, la borne – est repérée par une bande de couleur.
Le bipolaire à parfois l’indication BP sur le corps.
Il peut être axial ou radial (le plus courant), et parfois vous devrez remplacer un axial par un radial pour cause d’indisponibilité dans le premier format.
La capacité, indiquée sur le corps. Par exemple 0,47uf, 1uf, 330uf, 6800uf…
La règle est de garder cette valeur, ne diminuez pas et n’augmentez pas non plus sauf si vous avez les compétences techniques qui vous permette de juger de l’intérêt et de la viabilité de la chose.
La tension de service : également indiquée sur le corps du composant. Par exemple 10v, 35v, 50v, 63v…
Vous ne devez jamais utiliser un condensateur dont la tension de service est inférieure à l’original.
Parfois il sera difficile de trouver un condensateur ayant une tension identique, dans ce cas, vous pouvez utiliser une tension de service supérieure. Par exemple un 16v ou 25v pour un 10v, un 63v ou 100v pour un 50v.
La taille du composant est également importante. En trente ans, les condensateurs ont énormément diminués en taille.
A valeur égale, privilégiez toujours le condensateur de plus gros volume.
Cela pose des problèmes, surtout pour les gros condensateurs de filtrage d’alimentation dont la fixation au châssis est prévue pour un diamètre bien particulier.
Il vous faudra ruser en augmentant le diamètre du condensateur…
Une autre possibilité est d’augmenter la capacité d’origine de ces condensateurs de filtrage (le diamètre augmente d’autant) mais le risque est de stresser le reste de l’alimentation (diodes) qui ne le supportera peut être pas. A faire en connaissance de cause !
Je précise que l’augmentation de la capacité de ces condensateurs de filtrage n’augmente EN RIEN la puissance de l’appareil..
Le type de connexion. Encore une fois les condensateurs de filtrage d’alimentation peuvent poser problème :
L’écartement des bornes, les connections snap-in, les condensateurs à 3, 4 ou 5 bornes.
Énormément de cas particuliers ou il faudra réfléchir avant d’agir ! Dans certaines conditions extrêmes, il sera nécessaire de fabriquer un support de toute pièce pour monter de nouveaux chimiques de filtrage.
Exemple de condensateurs.
Condensateur chimique radial polarisé (le – est indiqué par la bande banche sur le corps et par la patte plus courte)
Sa tension de service est de 25 volts, sa capacité est de 470uf.
Il s’agit d’un Elna Silmic II.
Condensateur chimique axial non polarisé. 63 volts, capacité de 100uf à 10% prêt, utilisé dans les filtres haut-parleur. Marque Visaton.
Un autre condensateur axial, non polarisé (BP = bipolaire), tension de service de 100v, capacité de 2.2uf.
Condensateur radial polarisé « snap_in » (pattes très courtes, difficilement pliables). Tension de 50v, capacité de 6800uf, température de fonctionnement maximum : 105°.
Le – est indiqué sur le corps.
Condensateur axial polarisé de marque Roederstein (ROE). 40v, 1000uf, température de fonctionne de -40 à +105°. Le sens est bien visible sur celui-ci.
Condensateur axial polarisé de marque Rubycon. Le – est à droite (sens de la flèche). 100v, 330uf.
Condensateur chimique polarisé de marque Nippon Chemi-con, 50v, 10000uf. Celui la possède une troisième patte qui sert uniquement à tenir le condensateur en place sur sa carte. Cette troisième patte n’est reliée nulle part.
Condensateur chimique radial 63v, 4700uf, on peut lire sa date de fabrication (05-79).
Le point noir sur la patte indique le -.
Condensateur chimique axial polarisé de 250uf, prévu pour une tension de 50 à 60 volts. Condensateur datant des années 60.
Condensateur chimique polarisé, 15000uf 56 volts. Il dispose de deux pattes supplémentaires permettant un montage sécurisé sur une carte. Ces pattes ne sont pas « actives ».
L’achat.
Avant l’achat, il va falloir faire la liste des chimiques à changer.
Je vous déconseille très fortement d’utiliser le manuel de service pour faire la liste. Les erreurs sont nombreuses dans ce genre de documents et durant la vie commerciale de votre appareil, la construction a peut être évoluée, les composants aussi.
Pour la même raison, laissez tomber la liste diffusée sur le web et réalisée par un inconnu sympa.
Vous allez devoir faire la liste en auscultant consciencieusement votre appareil, notez tout et vérifiez deux fois. Certaines références sont parfois difficiles à lire car mal placées.
La plupart du temps, on peut deviner les valeurs par symétrie. Vous devrez peut être en dessouder quelques uns pour être sur.
La liste est faite, c’est parfait ! Rapprochez vous d’un commerçant reconnu ayant un bon débit (cela pour éviter des chimiques stockés depuis des années).
Vous avez reçu votre commande, vérifiez bien à la réception que vous avez le bon nombre de composants et que le préparateur ne s’est pas trompé en remplissant les petits sachets.
Le montage
Des outils sont nécessaires :
Un fer à souder correct, une puissance faible (25 à 30 watts) est recommandée pour la quasi-totalité des composants. Néanmoins, pour les gros chimiques de filtrage d’alimentation, il sera difficile de dessouder les anciens, avec un fer de cette puissance (et il faudra prévoir une taille de panne adaptée)
L’idéal étant une station de soudure, à température réglable.
Une pompe à dessouder, un modèle bon marché fera l’affaire. Je vous conseille d’avoir également sous la main de la tresse à dessouder, pour certains endroits difficile à atteindre avec la pompe.
De l’étain, évitez les premiers prix (je ne rentre pas dans les détails des diverses compositions chimiques que l’on trouve sur le marché, mais préférez avec du plomb).
Divers outils « habituels » comme des tournevis, pinces, brucelles…
Quelques conseils avant de commencer :
Prenez des photos. Cela vous permettra de retirer le doute quand au sens de montage d’un condensateur fraichement dessoudé.
Ne tenez JAMAIS compte du marquage sur les cartes, les erreurs sont nombreuses.
Si possible ne remplacez pas la totalité des chimiques en une seule fois !
Si au rallumage, votre appareil ne donne plus de signe de vie, il vous faudra du temps pour retrouver votre erreur.
Sur un amplificateur, au montage symétrique, profitez en pour faire un côté, et remettez le en route. Cela vous permettra de faire un comparatif avant/après. Évitez de toucher d’autres composants que les condensateurs, ce qui amènerait le doute en cas de panne.
Dessouder un condensateur chimique :
La solution de facilité est de chauffer un point de soudure et de coucher le condensateur ce qui dégagera une patte. Puis refaire la même chose pour l’autre point de soudure.
L’inconvénient c’est qu’il est tout à fait possible de détériorer la carte, et en ne retirant pas l’ancienne soudure, les trous ne seront pas visibles, vous obligeant à chauffer pour y insérer le nouveau condensateur, avec comme risque le décollement de la piste.
Bref, je vous conseille un travail propre. En l’occurrence de chauffer les points de soudures et d’utiliser la pompe à dessouder ou la tresse à dessouder.
L’insertion du nouveau composant en sera facilitée, la qualité de la soudure bien supérieure.
Il est possible que vous tombiez sur un condensateur collé sur la carte, facilitant le soudage en usine. Il faudra peut être forcer un peu pour l’enlever. Nettoyez cette colle, grattez pour enlever les résidus.
Une des colles utilisée à l’époque à la fâcheuse tendance à s’oxyder et à devenir conductrice, occasionnant de multiples pannes en rongeant entre autre les condensateurs (déjà rencontré chez Sony, Nikko, Sansui…). Enlevez tout ça !
Comme précisé plus haut, les gros condensateurs de filtrage d’alimentation sont parfois difficiles à dessouder. Soyez patient !
Vous avez changé une partie des condensateurs et vous aller remettre en route ?
STOP !
Contrôlez encore une fois votre travail, aidez vous des photos que vous avez prises au début. Avez-vous coupé correctement les pattes des nouveaux composants en place ?
Contrôlez les points de soudures pour être sur de ne pas avoir « débordé ».
Vérifiez que de la soudure ou des morceaux de métal ne soient pas tombés dans l’appareil, secouez le si besoin.
NE METTEZ PAS EN ROUTE EN AYANT VOTRE VISAGE AU DESSUS DE L’APPAREIL !
Un petit condensateur monté à l’envers, c’est un petit pétard.
Un gros condensateur qui explose, ce n’est pas du tout la même chose. Cela m’ennuierais que vous perdiez un œil !
Éloignez vous, en étant toujours près à débrancher au moindre signe suspect.
Si vous avez fait une erreur dans le sens de montage d’un condensateur, celui-ci peut exploser instantanément ou quelques minutes plus tard…
Voila, ça y est, tous les chimiques de votre appareil sont neufs.
La remise en route s’est bien passée. Selon l’appareil, le nombre de condensateurs remplacés, les références des nouveaux venus, il faudra peut être 100 heures de fonctionnement pour profiter réellement de votre intervention. Soyez patient !
Pour terminer : si l’appareil en question est en panne, ne commencez JAMAIS par remplacer les condensateurs en espérant le dépanner ainsi. Il faut trouver la panne avant toute chose !
Bonjour,
pour faire suite à votre réponse ci-dessus, il s’agissait d’un condensateur de 3,3 uF en 25v mais j’ai fini par trouver chez Mouser (Panasonic) ou Digikey (Vishay).
C’est pour un ampli Sony TA-1630 qui émet un bruit de ronflement permanent = je pense donc changer tous les condensateurs. Cela dit, pensez-vous que le condensateur DUAL-C 5600+5600 uF puisse-t-être en cause ? Quelle est sa fonction ? J’ai l’impression qu’il s’agit d’un condensateur bien spécifique…
cdlt,
Bonjour, les petites valeurs ne se trouve plus quasiment plus en faible tension, un 3.3uf 25 sera donc à remplacer par un 3.3uf 50v, très facilement trouvable. Changer d’un seul coup tous les condensateurs n’est pas la bonne méthode. Il faut trouver la panne précisément avant de « tout remplacer », en cas d’erreur ou de « pas de bol », vous pouvez vous retrouver avec un autre souci et vous ne saurez plus quoi faire…
Les condensateurs chimiques se testent, et si vous avez une ronflette qui n’augmente pas selon le volume et quelle que soit l’entrée, il faut commencer par contrôler l’alimentation, dont fait partie ce double condensateur que vous ne pourrez pas remplacer par un modèle identique (plus fabriqué depuis bien longtemps) si il est HS. Vous devrez adapter proprement deux condensateurs, cela peut se compliquer.
Cordialement, Thierry.
Merci.
Si le Dual-C est HS, quelle est la conséquence ? Le ronflement ? ou une panne complète ? Et si je trouve un DUAL-C neuf d’époque, j’imagine que son vieillissement sans avoir été utilisé peut aussi poser problème (vieillissement des matériaux) ?
Si l’une des deux sections de ce double condensateur était complètement HS, il manquerait un rail d’alimentation (négatif ou positif), vous auriez alors une tension continue importante en sortie HP, tension possiblement suffisante pour détruire des haut-parleurs si les fusibles en sorties des circuits amplifications ne sautent pas.
Si ce double condensateur est en mauvais état mais pas complètement HS, il entrainera comme je l’ai indiqué dans mon message précédent une ronflette plus ou moins importante identique sur les deux canaux et quelle que soit l’entrée. Vous devriez d’ailleurs dans ce cas, mesurer une tension continue importante en sortie HP.
Monter un vieux double condensateur comme celui-ci, même soit disant neuf, serait une erreur il peut très bien être HS sans jamais avoir été utilisé, ou se mettre en court-circuit au premier allumage.
Il semble que les tensions d’alim dans cet appareil soit de +-32v. Le condensateur double d’alimentation est prévu pour un maximum de 35v. Même si votre exemplaire dispose d’un sélecteur de tension permettant de le régler en 240v (et donc d’avoir des tensions légèrement inférieures aux +-32v prévus), je vous suggère de remplacer ce condensateur double par deux condensateurs simples en 40v voir 50v pour être tranquille.
Il sera toujours préférable de monter de façon très « moche » (mais sécurisée) deux condensateurs de fabrication moderne plutôt que de monter un vieux double condensateur à l’historique inconnu…
Mais bien sur, avant de changer quoi que ce soit au petit bonheur la chance, on mesure et on teste.
Merci, merci. Dernière question et je m’arrête : vous proposez de monter en lieu et place (après avoir testé bien sur l’éventuel défaut)) deux condensateurs montés en série dont le + de l’un est relié au – de l’autre et cette liaison constituera la « terre » (marqué E sur le condensateur DUAL-C ?). C’est bien ça ? Je ne peux malheureusement pas vous envoyer de photo ou un dessin….
C’est tout à fait cela.
Bonjour, j’ai trouvé un AM-U210 avec un ronflement de 100hz volume max sur la voie gauche. ni le volume et la balance ne modifie ce son. Auriez vous quelques pistes pour trouver le problemes ?
Les composants ont l’air en état.
Bonjour, il faudrait commencer par vérifier le module hybride d’amplification, il y a de forte chance qu’il soit claqué sur le canal gauche, mais je ne suis pas sur qu’il soit opportun d’investir du temps et de l’argent dans cet appareil.
Merci pour votre réponse !
Bonjour,
Je suis l’heureuse gardienne d’un farfisa matador r dont tous les composants sont d’époque, donc ont bien leurs 25 ans ! Quelques résistances très faibles cramées, et remplacées par des fils en attendant de trouver le bon calibre… Quand je joue, j’ai un fort ronflement depuis toujours, je me suis habituée à son souffle etc, mais un jour je décide de l’ouvrir pour le nettoyer un peu… Et quand je veux en jouer, oh surprise !, la LED d’allumage est la seule à répondre.
Sur les forums, la plupart des gens désignent le condensateur d’alim responsable de ce genre de symptôme, alors j’aimerais le remplacer pour cette raison – d’autant qu’il affiche tous les signes d’un condo mort, avec le jus marron qui sort par les orifices. Or la fin de votre article me met carrément un doute. Pourquoi pensez-vous que c’est risqué ?
Le condensateur d’alim est de 2200 microF et 63 VL cc (je ne sais pas à quoi VL cc correspond, quelqu’un pour m’aider ? c’est une manière d’exprimer le voltage ?). Si je ne trouve pas cette valeur chez mon vendeur, par quoi est-ce que je peux le remplacer ?
Merci pour ces articles qui sont d’une aide précieuse !
Bonjour, je n’ai aucune idée de ce que peut être un farfisa. Vous deviez pouvoir trouver un condensateur de 2200uf 63v comme à l’origine chez n’importe quel revendeur d’électronique.
Thierry.
Cher Monsieur Bonjour;
Je vous prie de bien m’éclairer .
J’ai un condensateur de 260uf 450v que je n’arrive pas a trouver sur le marché. Par contre j’ai trouvé un de 520uf 450v. . J’aimerais bien savoir est ce que je peut l’utiliser sans risque.
Le condensateur est utilisé pour le lissage de la tension d’alimentation.
A vous relire je tien à vous remercier infiniment.
Bonjour, je ne sais pas de quel appareil il s’agit mais je pense que vous pourrez trouver un 270uf en 450v (ou 500v) voire même un 330uf, plus proche de la valeur originale.
Cordialement, Thierry.
Bonjour, je souhaite remplacer les condensateurs chimique sur un JVC A-S7, notamment les condensateurs de filtrage d’alimentation ont un très mauvais aspect, une substance marron/noir (de la résine?) c’est répandu à leur base, à séchée et dégage une odeur pas très catholique. ce sont des condensateurs 8700µF 56V, qui à priori ne se trouve plus. Je pense les remplacer par des Elna Hautes Performances 63V 10000µF. Pensez-vous qu’il y a un risque à passer sur cette valeur?
Cordialement Pierre
Bonjour.
Les traces sont possiblement des traces de colle, utilisée en usine pour maintenir les composants lourds en place avant la soudure. Vous pouvez bien évidemment en dessouder un pour voir si c’est bien le cas. Quand un condensateur chimique fuit, c’est bien visible.
10.000uf au lieu de 8700uf ne changera rien au fonctionnement de l’appareil. De par la gamme de l’appareil n’investissez pas des sommes folles dans ces condensateurs. Une marque connue suffira (Nichicon, Vishay,Kemet,TDK,Cornell dubilier etc etc), et surtout, n’achetez pas ce genre de composant sur ebay ou aliexpress mais chez un fournisseur sérieux qui ne vous vendra ni contrefaçon ni vieux stock défraichi.
Cordialement, Thierry.
Merci beaucoup pour votre réponse, et du temps que vous prenez pour partager de vos connaissances.
Avec plaisir 🙂 !
Bonjour et merci pour tous ces conseils précieux…
Que faut-il penser des condensateurs au tantale? On les trouve parfois dans les trajets du signal audio en entrée ou sortie de préamplificateurs ou d’amplificateurs, aussi pour des raisons d’encombrement. J’ai cru comprendre qu’ils sont plus stables en caractéristiques que les chimiques, mais que valent-ils en audio?
Cordialement,
Michel
Bonjour,
Il est compliqué de savoir quel est le fabriquant et si certains vieillissent admirablement bien, pour d’autresn ils sont pires que les chimiques traditionnels.
En général, il suffit d’en tester quelques uns dans la machine pour savoir dans quel cas de figure on se trouve. Dans un vieux Marantz américain par exemple, ils sont généralement encore bien « frais », mais dans un Quad, c’est souvent la catastrophe…
J’ai pris l’habitude de les remplacer (quand je considère qu’il est nécessaire de les remplacer) ) par des chimiques traditionnels ou par des polyester pour les touts petites valeurs.
En effet, les tantales n’ont pas une réputation exceptionnelle en audio. Pour autant, il me semblerait bien hasardeux de dire que les appareils qui en sont truffés sonnent mal.
Cordialement, Thierry.
Bonsoir et bonne année 2023. Un question : j’utilise depuis de nombreuse année un ampli BGW 250E sauvé de la déchetterie ou j’ai du remplacer ( dans les règles de l’art) certains transistors de puissance. Les condensateurs chimiques étaient encore cohérents sur l’alimentation. Par contre, j’ai un condensateur de liaison électrochimique sur chaque carte d’amplification de 10uf que je souhaite remplacer par du neuf. Question, l’usage d’un polypro en 10uF peut il convenir? Est ce que la valeur ERS d’un chimique rentre en compte dans la réalisation et le fonctionnement de l’amplificateur ? D’avance merci pour votre réponse et bravo pour vos travaux de rénovation de ces anciens matériels. SC.
Bonjour; Une très bonne année à vous également.
Vous pouvez utiliser un condensateur polypropylène ici sans souci. Le problème étant que souvent, le changement de technologie (condensateur généralement plus volumineux) entraine un montage s’apparentant plus à du bricolage qu’a une mise à jour correcte.
Bref, si ça rentre proprement, aucun souci.
Thierry.
Bonjour,
J’ai fait réparer et recaper un préampli Luxman chez EARS, le son est maintenant étouffé, brouillons, et les aigus sont médiocres…
Est-ce qu’un temps de rodage est nécessaire ou c’est trop tard ?
Sans avoir d’indication précise du modèle de préampli et de ce qui a été fait exactement dans votre appareil et avec quels composants (tout ceci doit être indiqué sur votre facture), je ne peux pas vous répondre précisément. L’usage de condensateurs de qualité correcte, dont les valeurs sont conformes aux originaux n’a aucune raison de modifier en mal, le rendu de votre appareil. Certains condensateurs chimiques de qualité, particulièrement les Elna Silmic, ont besoin d’un certain temps de fonctionnement avant que l’on puisse juger de l’écoute de l’appareil fraichement révisé. De mon expérience, certains réparateurs utilisent des condensateurs de qualité plus que discutable qui ne peuvent hélas, aller dans le sens d’une reproduction sonore de qualité. Généralement, les devis et factures ne précisent alors pas les marques des condensateurs utilisés, d’autant plus que certaines ne sont même pas identifiables… Cela dit, rien ne permet d’affirmer que c’est le cas pour votre préamplificateur. Il serait sans doute intéressant de contacter à nouveau le professionnel qui est intervenu pour lui faire part de vos remarques, une erreur ou omission pendant l’intervention est toujours possible et corrigeable.
Alors j’ai pu en savoir un peu plus sur la réparation. Donc tout d’abord il s’agit d’un Luxman C-12. Lors de la restauration, tous les condensateurs ont été changés, avec des Nichicon faible ESR.
Pour la marque Nichicon, disons une valeur assez standard de 10uf 50v, il y a plus de 10 références différentes, et je n’utiliserais pas indifféremment toutes ces références dans un appareil comme celui-ci. Mais si tous les chimiques mis en place sont des Nichicon, c’est au moins l’assurance d’avoir des condensateurs avec une qualité correcte et c’est déjà très bien.
D’autre part, le C-12 est l’exemple parfait de l’appareil ou les condensateurs chimiques sont une partie seulement des composants à remplacer dans le cas d’une réparation/révision, voir mon intervention l’année dernière dans un exemplaire similaire au votre : https://www.audiovintage.fr/2022/03/13/luxman-c-12-3/.
Je n’ai donc pas les précisions nécessaires pour donner une réponse à votre question. Si vous pouvez retirer le capot de votre Luxman et m’envoyer par mail des photos nettes de l’intérieur sous plusieurs angles, je pourraient peut être vous dire si quelque chose me parait étrange ou pas. Pour cela, vous pouvez passer par l’onglet « contact et infos ».
Bonjour,
merci pour cet article très instructif !
je ne suis pas sûr d’avoir bien compris, le composant bipolarisé (BP) n’a pas de sens de montage ? Ou le BP est comparable au moins (-) ?
Autre chose, je souhaite changer un composant de 3.3uf 10v mais je n’en trouve pas, ni même en 16 ou 25v, sauf du 3.3uf 50V, est ce que c’est trop ? Cordialement.
J’utilise parfois le terme « bipolaire » mais le vrai terme est non-polarisé. Ce dernier n’a pas de sens de montage (même si en chipotant un peu, on peut lui trouver un sens de montage meilleur que l’autre, mais je ne rentrerais pas plus dans les détails..)
On a de moins en moins de choix dans les tensions maximum disponibles pour les condensateurs, chimiques ou non. En 3.3uf, en effet, vous ne trouverez plus autre chose que du 50v minimum, et cela ira très bien.
Sur des petites valeurs comme celle-ci, vous pouvez aussi voir si la place disponible est suffisante pour monter autre chose que du chimique, du polyester par exemple (toujours non-polarisé), que vous trouverez également dans des tensions de 50v ou plus.
Cordialement, Thierry.
Bonjour,
je vois chez mouser que les series nichicon UFG ou UKZ comme étant en fin de vie et bientot indisponible chez le fabricant quel remplacant serait le bienvenu?
Cordialement, Loïc
Bonjour, personnellement, c’est plutôt la fin des Elna Silmic 2 qui m’ennuie. Mais bon, c’est ainsi, il faut faire avec. Du moment que l’on utilise des condensateurs de marques connues de fournisseurs surs, c’est déjà pas mal et croyez moi, ce n’est pas la majorité de ce que je vois dans les appareils que je prends en charge et qui ont été déjà « révisés ».
Concernant le choix de condensateurs dits « Audio », il reste un bon paquet de références en Nichicon Muse.
Il faut bien comprendre que la restauration d’appareils anciens n’intéresse absolument pas les industriels, et au delà des condensateurs chimiques, c’est la disparition d’autres composants en tout genre qui m’inquiète bien plus : transistors, régulateurs, diodes etc etc
Tous les ans, des dizaines de références deviennent obsolètes…
Bonjour,
Ce site est excellent et ses intervenants semblent de qualité. Je tente donc ma chance pour une question.. Suite à un souffle sur la voie de gauche de mon pioneer SA-8100, j’ai ouvert l’appareil et me rends compte que l’un des gros condensateurs de filtre est déformé (il me paraît d’origine avec son diamètre de 40mm, un Nichi-con de 10000 uF 50V). là où je suis épaté c’est qu’on dirait qu’à sa base les fils connectés ne respectent pas sa polarité: le fil rouge est connecté sur la patte marquée de noir. Est-ce possible que je doive respecter cette anomalie en le remplaçant? S’il a été mal connecté, n’aurait-il pas « explosé » de suite? Je précise que le souffle et le dysfonctionnement de la voie gauche étaient déjà présents quand j’ai récupéré cet appareil, ce n’est pas nouveau. Autre question pour leur remplacement: suite à la lecture de votre texte, j’envisage d’opter pour les Vishay MAL205018103E3: ils sont dans la catégorie « General purpose » et non « Audio »: est-ce important? Merci d’avance et bonne continuation!
Bonjour Thierry.
Je serai curieux de voir ce condensateur « déformé », ce mot n’est peut être pas le plus approprié ici.
Hélas, il n’y a aucune chance, mais alors aucune, que ce condensateur (ou même un autre) soit responsable du souffle en question. Dans ces Pioneer, on trouve un bon paquet de transistors petits signaux qui, aujourd’hui, deviennent bruyants et je parie que l’un d’entre eux (ou plusieurs d’entre eux) en est la cause.
Identifier les références de transistors problématiques, trouver des références modernes qui conviennent, ne pas se faire refiler des contrefaçons, dessouder les anciens et monter les nouveaux (attention au brochage pas nécessairement identiques), en apparier certains suivant le circuit, voila ce qui vous attend pour dépanner votre amplificateur…
Concernant les condensateurs de filtrage d’alimentation : dans votre appareil, on trouve deux tensions symétriques pour alimenter les étages de puissances, dans le SA-8100, on trouve du +37v (environ) et du -37v (environ). Ces tensions sont issues de l’alimentation, dont font partie les deux condensateurs en question. Il y en a donc un qui produit une tension positive (sa borne – est la masse) et l’autre qui fourni une tension négative (sa borne + est la masse).
Ceci explique donc vos constatation au sujet des fils. Si vous en mettez un neuf à l’envers, ça va être plus ou moins explosif, et si vous mettez votre visage au dessus de l’engin lors de son allumage, il est potentiellement possible de perdre un œil…
Enfin, même si je sais que psychologiquement, on a toujours envie de remplacer les plus gros des condensateurs, de mon expérience, ce sont généralement ceux qui vieillissent le mieux, à contrario de tous les très nombreux petits condensateurs présents sur l’ensemble des circuits, souvent bien cuits. Sans mesure, et sans la certitude qu’il soit physiquement endommagé, le remplacement que vous vous apprêtez à faire est inutile et sans aucune conséquence en bien ou en mal sur le fonctionnement actuel de l’appareil… En bref, une perte de temps.
Thierry.
Un tout grand merci pour cette réponse éclairée 🙂 ça me fera gagner du temps en effet.. je vais donc essayer d’apprendre à tester les transistors, même si je doute que ce soit facilement accessible à un profane (comment tester, faut-il les dessouder pour les tester hors circuit, s’il faut les tester sur circuit, faut-il mettre l’appareil sous tension ou non, sur quelle carte se focaliser pour rechercher un transistor responsable de souffle: toutes, ou uniquement l’alimentation, ou uniquement la partie puissance.. bref ça vous donne une idée du niveau.. )
En tout cas merci pour votre temps ! (et dommage que vous soyiez si loin, même si je sais que vous avez pris en charge des appareils de bien plus loin que la Belgique: le désagrément du souffle, qui reste au même niveau même en augmentant le volume, est viable puisqu’il ne dérange qu’à bas volume)
Le souci est que vous ne trouverez pas le ou les transistors en les testant, même un appareil spécialisé comme le Peak dca pro n’identifiera probablement pas un transistor bruyant. Les tests permettent généralement d’identifier un transistor totalement HS, ce qi n’est pas le cas ici.
Dans le Pioneer SA-8100, je remplace généralement une trentaine de transistors, et des références suspicieuses, il y en a sur tous les circuits.
Vous pouvez mettre l’appareil en mode ampli seul, sans source (switch à l’arrière de l’appareil). Si le souffle est toujours présent à gauche une fois allumé, il faut chercher du côté de la section puissance gauche. si le souffle à disparu, il faut chercher sur la section préampli gauche.
Cependant, je vous suggère de vous rapprocher d’un technicien qui intervient régulièrement dans des appareils hifi anciens.
oui je crois aussi que le plus sage est de le laisser aux mains de quelqu’un d’expérimenté. J’avais testé que le souffle restait présent quand il était utilisé en ampli puissance (source via « main in » ou appellation similaire): je suppose que ça correspond à votre suggestion de test.. J’ai un SA-7300 qui a le même souci (souffle non amplifié): je crois que je vais vivre avec car les réviser tous (un Sansui AU-505 aussi) ça va me faire perdre trop de plumes 🙂