Le Luxman M-2000 est un beau morceau de Hifi vintage. Je vous propose aujourd’hui la lecture du compte rendu d’intervention dans ce bloc de puissance.
Ce Luxman est une version japonaise, en 100v uniquement. Son usage en France nécessite soit l’usage d’un transformateur 100v/230v (et non PAS 110v/230v) soit l’utilisation d’un variateur de tension autrement appelé variac, calé sur 100v en sortie.
Il a déjà eu droit à plusieurs interventions passées, dont une réalisée juste avant l’achat par le propriétaire actuel.
Vous ne lirez pas cette fois de révélations incroyables concernant les interventions visibles, rien à mettre dans le coin des horreurs, mais des critiques habituelles et communes que l’on peut faire pour la majorité des appareils « révisés » avant la vente.
Ce M-2000 étant normalement révisé, j’ai fait quelques mesures sur banc afin de voir ce qu’il en était précisément.
Ce n’est pas trop mal. Je note juste une distorsion plus importante et anormale sur un canal (mais parfaitement inaudible) lorsqu’on demande un peu de puissance, par exemple ici, à 2x50w sous 8 ohms, distorsion qui reste stable jusqu’à la puissance nominale donnée pour 2x120w sous 8 ohms.
La différence de niveau visible n’est pas à prendre en compte ici, elle est simplement due à un mauvais réglage des potentiomètres de gain de l’amplificateur pendant la mesure.
A voir si cette distorsion apparait toujours après quelques soins supplémentaires.
Retrait d’un canal d’amplification.
Les transistors de puissances ont été remontés sur des silpad.
Je n’apprécie absolument pas l’usage de ces interfaces thermiques (qu’il faut considérer à usage unique car fragile) dans les appareils qui ne les utilisent pas d’origine.
On note un peu d’oxydation sur les boitiers des transistors, oxydation que je retrouverai sur les pattes des transistors en eux même.
Une partie du circuit driver.
Certains condensateurs chimiques ont été remplacés. Les nouveaux sont hélas d’une marque chinoise inconnue et n’ont rien à faire ici.
Tous les condensateurs chimiques sont remplacés, ainsi que les transistors de l’étage différentiel d’entrée et les varistor.
Les connecteurs sont désoxydés (très importants sur ces séries de Luxman…) tout comme les résistances ajustables de bias et d’offset. Quelques contrôles supplémentaires sont réalisés sur certains composants.
Circuits nettoyés, remontés sur le radiateur. Les transistors de puissances ont vu leurs pattes désoxydées, puis testés et remontés sur des micas neufs et de la graisse fraiche.
Le second canal reçoit des soins identiques.
Ici, le circuit de gestion des vumètres analogiques et du stand-by.
Le relais présent ici nécessite un sérieux nettoyage !
Les condensateurs tantales originaux restant sont remplacés, le relais remonté après désoxydation des contacts.
Le circuit d’alimentation et de protection.
Quand je mentionnais des condensateurs chimiques de piètre qualité, voici de quoi il s’agissait exactement.
Il faut s’en tenir à des marques et références connues, vendues par des fournisseurs sérieux.
Le relais de protection HP est lui aussi, bien encrassé.
Condensateurs chimiques médiocres remplacés, relais désoxydé et remis en place.
Bien caché derrière la façade, le circuit buffer. Celui-ci a probablement été oublié par l’intervenant précédent.
Condensateurs chimiques neufs et varistors remplacées.
On trouve également un troisième relais, associé à une grosse résistance de puissance, il est là pour éviter un trop gros pic d’intensité à l’allumage de l’amplificateur.
Avec des contacts désoxydés, c’est toujours mieux !
L’éclairage des vumètres est normalement confié à des ampoules incandescentes très longues et leur valeur comme leur format n’est pas standard.
Ici, je découvre un montage propre mais utilisant des ampoules inadéquates d’une trop faible intensité avec un résultat très moyen en façade…
J’ai donc adapté des ampoules incandescentes se rapprochant au mieux de celles d’origines, pour un résultat désormais convaincant.
Hélas, voici un souci assez commun sur cette série. Le plexi n’affleure pas la façade, il dépasse un peu, et si ce plexi reçoit un choc un peu trop fort, il casse dans les angles.
Sur cet exemplaire un seul angle est cassé. C’est invisible de face, le plexi bouge simplement un peu au niveau de l’angle concerné, le risque est qu’il se brise ailleurs. Il faut qu’il soit parfaitement maintenu en place aux quatre angles.
La solution adoptée (et déjà adoptée dans un autre M-2000) est la mise en place d’un renfort venant prendre en étau sur une grande longueur le plexi et la patte de maintien existante. Les trous visibles n’ont aucune utilité, c’est de la récupération utilisée à bon escient 🙂
Remontage. Les doubles et monstrueux condensateurs de filtrage d’alimentation sont parfaits à la mesure. Je n’en ai jamais trouvé de « fatigués » dans cette série de Luxman, tant mieux, leur remplacement s’avérerait un poil compliqué !
Bias et offset sont ajustés, terminé.
Connectique. Le précédent intervenant a remplacé le bornier HP. Les fiches bananes désormais en place, si elles proposent un meilleur contact que les borniers à pinces orignaux, nécessitent l’usage de fiches bananes males au corps isolé, pour cause d’extrême proximité.
Les mesures :
Distorsion à 2x1w sous 8 ohms.
Distorsion à 2x50w sous 8 ohms, distorsion désormais « normale » sur le canal droit.
Distorsion à 2x120w sous 8 ohms.
Réponse en fréquence à 2x1w sous 8 ohms.
Rapport signal bruit à 2x1w sous 8 ohms.
Rapport signal bruit à 2x120w sous 8 ohms.
Les mesures à l’oscilloscope :
Signal carré à 100hz, 1khz, 10khz et temps de montée à 10khz. 1w en sortie sous 8 ohms.
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