Un autre petit intégré Sansui « chantant ».
L’appareil m’a été déposé par son propriétaire à l’atelier.
Ce Sansui est resté un bon moment sans être utilisé, il a perdu ses pieds depuis longtemps et il nécessite un bon nettoyage et une révision minutieuse.
Un « recapage » dans les règles pour commencer. Démontage de la carte « Phono ».
Et remplacement des condensateurs chimiques présents.
Même motif même punition pour la carte « Tone » ?
N’oublions pas la carte « ampli » qui reçoit elle aussi son lot de condensateurs neufs.
Les condensateurs fixés au châssis sont également changés ; Il faut parfois ruser pour adapter les nouveaux, très souvent d’un diamètre inférieur.
Graisse thermique et micas d’isolations sont également remplacés. Les parties métalliques des fusibles, légèrement oxydés, sont nettoyées.
Les rotacteurs, basculeurs et potentiomètres sont sérieusement nettoyés.
Le réglage du bias est effectué de la même façon que sur le précédent AU-555A présenté sur ce site.
Ici aussi le bias était bien trop faible, un réglage important sensible à l’écoute.
Réglage du point milieu d’un des deux canaux.
Il est possible de faire un réglage approximatif de celui-ci en utilisant un simple multimètre, c’est mieux que rien.
Ici j’utilise un banc de mesure Rohde&Schwarz comprenant entre autre, un générateur à très faible distorsion et un distorsiomètre.
L’amplificateur est connecté à des résistances de charge non inductives de 8 ohms.
L’oscilloscope est lui-même connecté aux résistances de charge.
La photo présente un des deux canaux avant réglage. On note que la partie haute de la sinusoïde écrête sévèrement, alors que ce ne n’est pas le cas de la partie basse. Le but du jeu est donc d’avoir un écrêtage quasi identique en haut et en bas (L’amplificateur est donc amené au maximum de sa puissance pour effectué ce réglage).
Après réglage. C’est mieux non ? Ainsi l’appareil développe son maximum de puissance avec le minimum de distorsion possible.
D’ailleurs voici la mesure de puissance de la « bête », sur l’entrée phono.
A puissance égale, la distorsion est plus faible que celle annoncée par Sansui. Pas de souci, il est en forme.
Quelques mesures de signal carré à 1 watt en sortie (100hz,1Khz, 10khz).
Temps de montée à 10khz, toujours à 1watt en sortie.
Fini ?
Et bien non, car en écoutant attentivement ce qui sort des enceintes, sans source, à volume relativement élevé, j’entendais de tout petits « chuintements », assez nombreux à gauche, un peu moins à droite, en plus du souffle tout à fait normal pour un appareil de cette génération.
L’utilisation d’un casque m’a confirmé le souci.
L’appareil étant utilisable en « simple » amplificateur de puissance grâce aux ponts présents à l’arrière, une écoute de l’étage d’ampli seul ne révèle aucun « chuintement ».
Ces bruits proviennent donc de la partie préampli, et en basculant l’entrée sur « Tape Monitor », le signal arrive directement sur la carte « Tone » avant de basculer sur la carte « amplification ».
Et cette fois-ci, j’ai droit aux « chuintements ».
Je vais donc devoir intervenir sur la carte « Tone », mais avant tout, je fais une petite mesure Sinad (signal, bruit et distorsion) sur les deux canaux à environ 12 watts en sortie.
Ici sur le canal gauche, 61.7db.
Remplacement des quatre transistors 2sc632A présents sur la carte « tone « (deux par canal).
Nouvelle écoute au casque, fini les « chuintements » et un recul du bruit de fond tout à fait audible.
Nouvelle mesure Sinad sur le canal gauche à puissance identique : 66db.
Plus de 4db d’écart, ce n’est pas rien !
De nouveaux pieds d’origine Sansui, un bon décrassage suivi d’un polissage des boutons et de la façade, et pour terminer, nettoyage du coffret et application d’une huile. Terminé !
salut, tu dis :
présence de souffle tout à fait normal pour un appareil de cette génération.
c’est vrai sur le mien et aussi sur un Akaï, (souffle perceptible à une vingtaine de cms de l’enceinte)
Est-ce résolvable ? Quels sont les composants à incriminer ?
Merci d’avance pour la réponse
Il faut d’abord connaitre la sensibilité des enceintes. Si le rendement de l’enceinte est très élevé, on a bien évidemment plus de facilité à entendre souffle et ronflette…
De par l’expérience, sur les Sansui de cette époque, l’étage de tonalité apporte pas mal de souffle surtout à cause des transistors utilisés et qui n’ont pas forcément bien vieillis..
Sur le 555A, il est facile de diagnostiquer en partie d’où vient le souffle. Il suffit d’enlever les ponts ampli/préampli à l’arrière et d’écouter la différence..Si le souffle disparait ou s’il est bien atténué, c’est quelque part avant l’amplification que ça se passe (circuit de tonalité, potentiomètres…)