Sonic Frontiers était une entreprise canadienne, connue à partir des années 90 pour ses électroniques à tubes, préamplificateurs, amplificateurs, lecteurs cd et DAC.
Il est également nécessaire de rappeler que parallèlement à la conception et réalisations de produits finis, elle distribuait également des composants passifs (résistances, condensateurs, potentiomètres, commutateurs, supports de tubes, câbles, connectiques, mais également actifs, tubes, transistors... de très haute qualité qui s'appelait et s'appelle toujours Part Connexion.
1993-94 donc. Sur le continent américain, Sonic Frontiers vient jouer les troubles fêtes dans la cour des grands que sont déjà Audio Research et Conrad Johnson...
Chez cette firme canadienne, rien n'est fait à la légère, comme nous allons essayer de le détailler:
A droite le transfo, redressement haute tension et filaments, et 1er filtrage.
A gauche, régulations filaments et HT, plus traitement du signal, que voici :
Sur un seul circuit imprimé double face à trous métallisés.
Mouaif... jusqu'à présent, c'est un préamp phono à tubes, etpicétout. Nous allons voir ce qu'il a dans le ventre, le bonhomme. Voici:
Horreur et damnation. Un transistor ! Ben oui, un Fet pour traiter le signal issu des cellules MC. Un 2SK108, très exactement, low noise, de la famille du 2SK170... Gain de 20db, contre réaction avec l'étage MM qui va suivre, système de clé et résistance à souder/dessouder en fonction de l'impédance de la cellule utilisée, cet étage ne satisfait absolument pas le fou-furieux que je suis. Quand on utilise une cellule MC, on a soit un transfo, soit un prépré.
Na !

Nous allons donc voir l'étage MM.
Aaahhhhh, c'est mieux, n'est ce pas ? Enfin des tubes !
Donc, le signal issu du transfo ou prépré attaque la grille d'une 6DJ8/ECC88 que l'on peut remplacer ici par une 6922, montée dans un étage que l'on appelle µfollower. Pour de larges variations de tensions en entrée, le tube du haut peut-être assimilé à une source de courant.
Ce faisant le tube du bas voit sur son anode une charge quasi infinie et son gain est directement égal à son facteur d’amplification : A = µ.
Ce montage présente donc un gain maximum, une excellente linéarité et donc un faible taux de distorsion, pour une impédance de sortie de type cathode follower. Le gain est donc de l'ordre de 29db soit 30 en tension.
S'ensuit la fameuse correction RIAA... nous voyons que celle-ci est passive, du moins pour les fréquences élevées, déterminées par c2, c3 et c7 ainsi que r14 et r15.
Nous attaquons donc le 2eme étage, toujours un µfollower avec une ECC81/12AT7. Le gain est un peu plus élevé, environ 30db. A sa sortie, le réseau c5 r21 r17 r15 s'occupe de la correction RIAA des fréquences graves, mais en actif, c'est une contre réaction.
Nous obtenons un gain total de 37db, avec une impédance de sortie de 1K pour attaquer le préampli ligne. 57 db si nous utilisons le fet pour une cellule mc.
Pour alimenter tout ce petit monde, 3 HT archi régulées ainsi que les filaments.
Comme vous pouvez le constater, pas de filtrage type 10000µF/400V qui vous grillerait sur place un rhinoféroce, mais une alimentation très stable, parfaitement régulée, et à très basse impédance. Mr EDF peut varier entre 215V et 240V, ça ne bouge pas, et surtout ça répond instantanément, sans faire de bruit.
Ce qui se traduit à l'écoute par une image sonore très stable, pas de ping-pong entre les interprètes Le grave est tendu, très ferme et profond, et n'a rien à voir avec la plupart des préamplis à tubes. Pas de flou, de fausse chaleur, de fausse rondeur, le son des tubes n'est pas rond ! L'ouverture est permanente, et complètement différente en fonction des prises de son. Si le système en amont comme en aval est à la hauteur, il fait parti des meilleurs préamplis phono du commerce que j'ai pu écouter. Pour avoir construit une bonne dizaine de SRPP, dont certains avec des alims stratosphériques, ce Sonic Frontiers se situe loin devant, à tous les niveaux. Associé avec le préampli ligne SL-2 que nous verrons également, c'est une arme redoutable pour faire de la MUSIQUE.