Merci à
LeTOF qui prend la peine d'indiquer que le condensateur de filtrage de 1 µF du tweeter Audax TW 8 B est très probablement d'origine.
Merci à
6336A qui prend la peine de nous communiquer la feuille de caractéristique de ce tweeter Audax TW 8 B. Je demande qu'on prenne note du caractère offensant du post de
6336A, à mon encontre. C'est intolérable. Cela ne devrait pas être permis ici.
Je lis la feuille de caractéristique du tweeter TW 8 B.
Ainsi donc, d'après Audax, c'est un "super-tweeter" ...
Le graphique montre la pression sonore en dB pour une tension de 2,83 Veff, en fonction de la fréquence.
Les gars d'Audax, supposés pas fous, ont testé ce "super-tweeter" de la façon habituelle, en le connectant directement à un ampli de puissance, et en l'alimentant avec une tension de 2,83 Veff. Compte tenu de sa sensibilité de 93,7 dB, le niveau sonore devait être important, non ?
Suivant l'échelle de gauche (64 dB en bas, 104 dB en haut), le pas des lignes horizontales du graphique vaut 2 dB.
Non filtré, le "super-tweeter" démarre à 1.200 Hz, mais c'est un faux départ à cause de ce creux d'environ 4 dB vers 2.200 Hz, qui le rend inapte pour un usage conventionnel, en tant que "tweeter".
Il vaut mieux considérer que ce super-tweeter Audax TW 8 B démarre à 3.000 Hz, produisant une courbe de réponse remarquablement linéaire qui tient dans un couloir de 2 dB entre 3.000 Hz à 10.000 Hz. C'est du beau boulot !
Au-delà de 10.000 Hz, surgissent quelques petits accidents, mais rien de pathologique (un creux de 3 dB vers 12.000 Hz).
Fait remarquable, la courbe de réponse est joliment linéaire entre 15.000 Hz et 20.000 Hz.
Audax mentionne que la courbe de réponse se prolonge jusqu'à 40.000 Hz. Dommage que le graphique s'arrête à 20.000 Hz. Le 40.000 Hz est probablement atténué, mais de combien ? 3 dB ? 6 dB ? 10 dB ?
Le support de la bobine de 13,4 mm de diamètre est en papier.
Lorsqu'on voit comment est construite une résistance bobinée de 20 watts, on ne comprend pas comment une bobine de 13,4 mm bobinée sur papier puisse tenir 20 watts. Les 20 watts mentionnés par Audax ne sont probablement pas des watts prolongés indéfiniment.
Quelqu'un a de l'info là-dessus ?
Malgré sa puissance annoncé de 20 watts, ce super-tweeter est réputé fragile. Pourquoi ?
De prime abord, on visualise le danger de surcharge mécanique, provoquée par des basses fréquences qui feraient trop bouger le support de bobine, qui viendrait heurter la culasse, et qui par conséquent se déformerait, et viendrait "accrocher" dans l'entrefer. Je dis "bof". En filtrant en passe-haut à 3.000 Hz, le voltage du 300 Hz (une fréquence relativement basse qui pourtant ne nécessite pas encore beaucoup d'excursion), se trouve 20 dB en-dessous du niveau nominal. Cela fait 100 fois moins de puissance électrique. On voit donc le degré d’innocuité du 300 Hz lorsqu'on fait démarrer le tweeter à 3.000 Hz.
L'autre danger, c'est le risque de déformation de la bobine mobile, par surcharge thermique. Il y a beaucoup d'énergie entre 500 Hz et 2.000 Hz dans certains programmes musicaux. Et là, si on fait démarrer le tweeter à 3.000 Hz, le 2.000 Hz le frappe quasiment "plein pot". Et là, pas de chance, le tweeter Audax TW 8 B ne tient que 20 watts, encore faut-il savoir s'il s'agit de 20 watts prolongés indéfiniment, ou 20 watts "crête" suivant le profil hautement fluctuant d'un programme musical type. Là, j'entrevois une raison pour laquelle ce tweeter est fragile. Regardez la sensibilité. Elle est anormalement élevée pour un tweeter démuni d'amorce de pavillon, équipé d'un équipage mobile pas spécialement léger. Cela veut dire que la bobine mobile travaille dans un entrefer anormalement étroit, qui aide à établir un important flux d'induction magnétique (Maxwell en CGS, Weber en SI).
C'est toujours la même histoire, méconnue de nombreux amateurs.
Vous pouvez exploiter l'aimant le plus "fort", le plus lourd, le plus volumineux du monde, il ne débitera un important flux d'induction magnétique que si vous en convoyez les lignes de champ de façon à ce qu'elles se concentrent dans des pièces polaires en fer, qui se rejoignent quasiment, demeurant séparées par un entre..fer large ou étroit. C'est comme une pile électrique. Vous pouvez exploiter la pile électrique la plus "forte", la plus lourde, la plus volumineuse du monde, elle ne débitera un important courant électrique que si vous en convoyez les lignes de potentiel de façon à ce qu'elles se concentrent dans des fils de cuivre, qui se rejoignent quasiment, demeurant séparés par le petit morceau de charbon que vous voulez chauffer. Dans les deux cas, c'est la qualité des conducteurs, et ce que vous y branchez tout au bout, qui déterminent le point de fonctionnement du système.
Considérant une source de tension électrique (Volt), débitant du courant électrique (Ampère), il faut veiller à ne pas surcharger les conducteurs (fils de cuivre), sous peine de surchauffe (effet Joule du à leur résistance électrique). Aujourd'hui, il existe des fils supraconducteurs démunis de résistance électrique, mais malheureusement ils perdent leur supraconductivité lorsque la densité de courant (A par m2) qui les parcourt dépasse une certaine valeur.
Considérant un champ magnétique donné (H), qui débite dans un matériau doté d'une certaine perméabilité magnétique (µ), il en résulte une certaine induction magnétique (B). Or, nos matériaux magnétiques actuels ne sont pas linéaires. Lorsqu'on augmente le champ magnétique (H), l'induction magnétique (B) augmente plus ou moins linéairement selon le facteur µ (perméabilité), sans pouvoir dépasser une certaine valeur d'induction magnétique (Bsat) appelée induction magnétique de saturation. Cela empêche toute miniaturisation, actuellement.
Une pile est une "force" électrique qui se déploie dans l'espace (Volt), qui génère un "champ" électrique (E) décrit dans les 3 dimensions de l'espace.
Un aimant est une "force" magnétique qui se déploie dans l'espace (Tesla), qui génère un "champ" magnétique (H) décrit dans les 3 dimensions de l'espace.
Pourquoi le mot "Gauss" n'intervient-t-il pas dans cette discussion ?
Réponse : parce qu'il y a deux "Gauss" différents, qui ont des significations différentes.
Il y a le Gauss "source magnétique" qui vaut 1/10.000 ème de Tesla.
Il y a le Gauss "de magnétisation" qui vaut 1000 A/m', c'est lui qui figure à l'abscisse (H) dans les courbes d'aimantation (B).
Comprenne qui pourra. Un peu d'aide ne serait pas superflue à ce stade.
Donc, en vertu de ce qui précède, malgré l'un ou l'autre brouillard qu'il faudrait dissiper à ce stade, on peut raisonnablement estimer que lorsque vous tombez sur un tweeter doté d'une formidable sensibilité, et que tel tweeter n'est pas doté d'une amorce de pavillon, vous devez vous attendre à ce que tel tweeter soit fragile du fait que 1) le fil de cuivre qui constitue la bobine mobile est fin (il doit demeurer léger sous peine d'ajouter trop de masse pénalisante pour le rendement) 2) il en résulte un entrefer étroit qui augmente le régime du circuit magnétique à aimantation égale, pour autant que les pièces polaires ne saturent pas et 3) pour ne pas trop augmenter la largeur de l'entrefer, on réduit autant que possible le jeu qui est nécessaire au bon coulissement de la bobine.
Là, on peut dire que vous commencez à connaître ce tweeter.
Et donc, le fabricant Audax qui prétend que ce tweeter encaisse 20 watt (ah oui, vraiment même à 10 kHz ?), avoue sur la dernière ligne de la feuille de caractéristiques que ce tweeter est prévu pour "une zone d'utilisation au-delà de 8 kHz". Vous vous demandez kézaco, vous vous attendez à ce qu'on vous montre un exemple de filtre passif, mais non, il n'y a rien de cela, Audax vous laisse choir, et la page suivante du bouquin concerne un autre tweeter.
Ce tweeter est apparemment de haute technologie, avec sa membrane d'environ 50 mm de diamètre, fabriquée en aluminium bosselé, de seulement 50 microns d'épaisseur.
Je trouve dommage qu'il ait été équipé d'une suspension périphérique en mousse qui se désagrège avec le temps.
Je me dis que le guidage de telle suspension en mousse ne doit pas être bon, surtout s'il n'y a pas de spider arrière. Est-ce qu'il y a un spider arrière ?
Je trouve dommage que tel tweeter n'ait pas été équipé d'un porte-bobine en aluminium, supposé moins se déformer sous la chaleur, et supposé mieux transporter les calories vers la membrane en aluminium, qui aurait joué le rôle de dissipateur de chaleur.
Enfin voilà, j'adhère à l'idée de
LeTOF comme quoi cette enceinte LES B35 n'est pas tout-à-fait une enceinte 3 voies du fait que son tweeter est filtré en passe-haut à 19.900 Hz via le condensateur de 1 µF en série, qui le rend quasiment inaudible. Il est "limite" audible parce que sa sensibilité dépasse de 3 dB (voire plus) celles du HP woofer et du HP médium. Donc, je dirais qu'on l'entend si on a l'oreille en bon état, disons à-partir de 9 kHz.
En ce qui concerne l'absence de filtrage passe-haut du HP médium, cela fleure l'arnaque bon marché.
Dans tel contexte, je ne peux m'empêcher de penser que LES a recyclé un lot de tweeters TW 8 B produits par Audax pour un grand client, ce grand client décidant de rompre le contrat d'approvisionnement au bout de 3 ou 6 mois, constatant l'extrême fragilité de ce tweeter, et peut-être aussi, un taux non négligeable de défectuosité, par exemple la bobine mobile qui "accroche" dans l'entrefer du fait du manque de guidage de la suspension périphérique en mousse. Ce tweeter Audax TW 8 B me fait penser à certains haut-parleurs ambitieux, dotés d'une grande sensibilité, qui se mettaient à "accrocher" dès qu'on insistait trop lorsqu'on les vissait, ou parfois aussi, lorsqu'on faisait tomber leur carton d'emballage au cul du camion. Avec l'habitude, on arrivait à les réparer à coups de marteau sur les branches du saladier.
J'en profite pour signaler à ceux qui voudraient se lancer dans la réparation de la suspension périphérique, de bien faire attention à ne pas croquer la fine membrane de 50 mm de diamètre en aluminium bosselé de 50 microns d'épaisseur, sous peine d'en ruiner le comportement à haute fréquence. Ensuite, il me semble que l'application de la nouvelle suspension doive s'opérer en alimentant le tweeter avec un signal de 5 kHz sinus, et un micro qui capte le son résultant, qui l'envoie dans un analyseur de spectre (mono canal), de façon à finaliser la fixation de la nouvelle suspension dans la position qui donne lieu au maximum de rendement et (espérons-le) au minium d'harmoniques.
Je propose un nouveau filtre.
J'ai tenu compte du fait que la sensibilité du super-tweeter est de 93,7 dB pour 2,83 Veff.
J'ai tenu compte du fait qu'Audax recommande de ne le rendre audible qu'au-delà de 8 kHz, raison pour laquelle je le filtre en passe-haut comme à l'origine avec un condensateur de 1 µF.
Mon filtrage apporte trois améliorations par rapport au filtrage original :
- le HP médium est filtré en passe-haut (l'impédance globale ne tombe donc pas trop dans les basses fréquences, et le HP médium est bien protégé contre les basses profondes)
- le niveau du HP médium est réglable en atténuation (résistance R4 en série), ceci pour fignoler la balance graves - bas médium
- on atténue le HP médium entre 7 kHz et 14 kHz (circuit RLC bouchon) pour limiter son interaction avec le super-tweeter
Il est probable que la réponse en fréquence du HP médium "nu" s'écroule au-delà de 10 kHz. Or, la simulation continue à faire contribuer le HP médium au-delà de 10 kHz. Cette contribution s'additionne avec celle du super-tweeter. La simulation montre une courbe de réponse "somme" qui admet un profil fortement ascendant au-delà de 10 kHz. Il n'en sera pas ainsi dans la réalité. Considérez maintenant que la contribution du HP médium est nulle à 20 kHz. A quel niveau sera donc la courbe "somme" à cette fréquence ? Réponse : au niveau de la courbe rouge, celle du HP tweeter. Qui se situe bien en ligne avec la courbe du HP médium à 7 kHz. Voilà le pourquoi du circuit RLC bouchon, appliqué sur le HP médium.
Les illustrations suivent.

- Filtrage trivial enceinte 3 voies (tweeter filtré avec 1µF et médium étendu en HF) (réponses).png (102.79 Kio) Vu 2315 fois

- Filtrage trivial enceinte 3 voies (tweeter filtré avec 1µF et médium étendu en HF) (schéma).png (83.44 Kio) Vu 2315 fois