
Ayant pour mon malheur laissé passer il y a quelques années un préampli CJ de la série Premier, je m'étais dis que je ne réitérerai pas cette grosse bévue, aussi lorsque un joli petit PV10A a eu la bonne idée de chanter à portée de mes oreilles, je ne me suis pas fait prier longtemps... D'ailleurs en vérité, je ne me suis pas fait prier du tout !

Me voici donc le nouvel et heureux adorateur de ce bel objet dont l'age estimé est d'environ 18 ou 20 ans mais s'il est plus "récent" que son grand frère le PV10 sorti en 1989, il n'a vraisemblablement rien à envier à ce dernier.
Le 10A est donc une révision du PV10. Il utilise un schéma assez classique axé sur un trio 12ax7 / 12at7 en phono et sur paire de 12au7 en ligne. Il s'agirait là de la version 2 du PV10A sans le switch de mise hors ligne de la balance mais avec un point neutre sur cette dernière qui rempli ce rôle.


Sur ce modèle, la première chose qui frappe c'est l'entrée phono qui est d'un très haut niveau de qualité, beaucoup de dynamique, une belle précision et une grand richesse de timbres. Sans doute une des meilleures section phono qu'il m'a été donné d'écouter à mon humble niveau.
Les 12ax7 sont siglées "12ax7 Yugoslavia". Ca marche bien, c'est tout ce que je peux en dire car je ne les connaissait pas. Une recherche sur le net me fait dire que ces tubes ont vraisemblablement été fabriqués par EI en ex-Yougoslavie début 80 ou fin 70 et qu'ils étaient choisis par Conrad-Johnson en première monte des séries PVxx de l'époque.
Ceci étant, je testerai le PV10a avec des Telefunken "diamond" des années 60 dont je dispose par ailleurs, pour voir ou plutôt, pour entendre...

Le tube en lieu et place de la 12at7 est un PHILIPS JAN 12AT7WC, version militaro- industrielle de très bonne facture semble-t-il. D'origine sans doute également.

L'entrée ligne n'est pas en reste avec un très joli médium, beaucoup de matière même si peut-être un peu moins spectaculaire que l'entrée phono, en comparaison.
Cela sonne juste sans le côté "tube" hyper prononcé du Dynaco PAS par exemple. C'est un poil moins chaud, moins rond, peut-être plus neutre. Un effet peut-être dû à l'inversion de phase qui est pratiquée par CJ dans les sections ligne de certains de ses préamplis dont celui-ci....
A moins que les tubes y soient pour quelque chose car ce sont des 6189, équivalentes "militaires" des 12au7, que je n'arrive d'ailleurs pas à identifier.
[edit du 9/10/2012] : Merci à Bebert, Unic et Klemp qui ont reconnu les 6189. Il s'agit donc de Mullard 6189 de la fin des années 70 et des recherches sur le net ont confirmé le fait que CJ utilisait et préconisait même ce modèle en première monte dans le PV10A, entre-autres.


Une autre chose m'interpelle, il s'agit de deux condos de 0,2 µF 600V qui semble avoir été montés ultérieurement, en parallèle de deux SCR d'origine au niveau de l'entrée ligne (juste sous le transfo). Ce sont les seuls qui me paraissent devoir être changés car ils semblent fatigués mais ceci étant, je ne sais pas à quoi ils servent. (cf : voir la photo de l'intérieur du PV10a de Raymond qui montre une différence à ce niveau sur le circuit imprimé).

Bon, je vous en dirai plus sans doute d'ici quelques semaines mais pour l'instant, le son de ce joli petit Conrad Johnson me plait beaucoup...