
La firme canadienne Sonic Frontiers, n’est absolument pas d’accord avec ce postulat. Elle décide de frapper un grand coup, à savoir concevoir un préamplificateur ligne sans concession. Ni pour le temps de sa mise en œuvre, ni pour le prix… tout, absolument tout depuis la connectique, le câblage, les composants passifs, et bien entendu l’électronique, sera étudié dans un seul et unique but, celui de restituer la musique le plus fidèlement possible.
Voici donc le résultat : Deux coffrets, l’un traitant l’alimentation (ou plutôt les alimentations), et l’autre les signaux haut niveau. Un cordon avec contacts plaqués or (si, si) apportant les différentes tensions d’alimentations à tout ce joli petit monde.
En façade avant, un inter marche/arrêt, et un autre pour le stand by, laissant la tension filaments sur les tubes, et coupant la haute tension à désir. A noter qu’un circuit de temporisation, (transfo du milieu) laisse passer la haute tension environ une minute après avoir chauffé les filaments.
Mis à part cette temporisation, la construction est double mono comme vous pouvez le constater. Pas moins de 15 régulations au total : Le tout pour fournir :
5,6V pour les circuits de commande (tempo mute)
Deux alimentations de 6,3V pour les filaments. 4 régulations
Deux alimentations de 145V. 4 régulations
Deux autres de 278V. 4 régulations
Encore deux autres de -24V. 2 régulations
Ouf.
Il n’y a pas ici, de potentiomètre de volume. Mais un atténuateur à 2x23 positions double, puisque le circuit est entièrement symétrique. Cet atténuateur se compose de résistances de précisions calibrées à 0,5% d’origine Holco, afin de minimiser tout écart entre les canaux, et de profiter si on le désire, de l’entrée symétrique XLR (impédance 100K). Les entrées asymétriques font donc 50K.
Le circuit est donc 100% symétrique, et réellement original. Original dans le sens qu’il n’est pas composé des sempiternels anodes et cathodes followers, et surtout dépourvu de contre réaction globale, contrairement à quasiment tous ses rivaux de l’époque. Composé uniquement de 6922 (ou E88CC). Le voici :
Nous pouvons en discuter en détails si vous le désirez. A noter toutefois que ce genre de circuit ne peut correctement fonctionner que si les tensions d’alimentations sont parfaitement stabilisées. Il serait complètement illusoire de le faire fonctionner correctement sans cet impératif. Les liaisons directes entre le premier, deuxième et troisième étage, le principe des « cathodes-grilles croisées » plus la liaison avec le totem pôle modifié, rendent la chose obligatoire.
Le tout avec des composants qui à l’époque étaient parmi ce que l’on pouvait trouver de mieux. Résistances Vishay, Holco, Caddock comme le capitaine, condensateur Solen, Wima, MIT… connectiques RCA d’origine Tiffany, potentiomètre de balance Noble, sélecteur d’origine Electroswitch… toujours fournis par Part Connexion.
L’écoute ? Il y a quelque chose de rassurant, dans ce genre d’appareil. Dans le sens que si l’on veut avoir de la musique, il faut s’en donner les moyens pour avoir au moins une chance d’y arriver. Et bien, figurez-vous que c’est exactement ce que Sonic Frontiers a fait.