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Audio Research SP-3A 1

Un chauffage pour l'hiver et du miel pour les oreilles.
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François H-D
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par François H-D »

Bonsoir à tous,

j'ai comme l'impression que Jean-François et moi avons le même avis... mais il en détaille mieux que moi les raisons!

Et je te rassure Sid, ce qui caractérise les Audio Research de cette époque c'est justement leur naturel, leur capacité a s'effacer totalement devant la musique, à nous laisser seul devant La Callas, mais aussi Ella, Dinu (j'écoute actuellement son dernier concert à Besançon), Glen (je viens d'écouter l'Art de la fugue) et tous les Autres...

C'est justement cette capacité qui avait beaucoup impressionné les critiques de l'époque, oublieux des grands anciens (model 7, C22) et habitués à des appareils qui étaient vraiment "électroniques".

Oui, à l'écoute du 7 on pouvait se demander "est-il possible, ou même souhaitable, de faire mieux?", Bill Johnson avait la réponse...
Mais Jean nous dira.

Cordialement,
François
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SidSmith
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par SidSmith »

De ce que je peux en lire, la problématique est que les anciens produits étaient orientés vers des consommateurs qui allaient au concert régulièrement et dans certains cas, conçu par des personnes qui avaient un fort intérêt dans l'écoute de la musique.

Sidney Smith était chanteur d'opéra et faisait de la conception pour payer les comptes, Saul Marantz était un joueur de guitare acoustique, Avery Fisher était violoniste. H.H.Scott faisait régulièrement affaire avec des musiciens du Boston Symphony Orchestra pour l'évaluation de ses composants...

Je crois que certains concepteurs et consommateurs ont confondus les performances techniques avec les performances empiriques.

Il me semble que Audio Research a fini par tombé dans le panneau vers le milieu des années 1980...

Pour le model 7, les pistes d'améliorations ont déjà été abordés : Raccourcissement du chemin du signal, Refonte et meilleure régulation de l’alimentation et composants passifs et actifs de meilleures qualité. J'imagine qu'on peut en faire de même avec les préampli Audio Research.
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6336A
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par 6336A »

Je crois que certains concepteurs et consommateurs ont confondus les performances techniques avec les performances empiriques.
Oui et non. Oui car bien entendu, c'est l'écoute qui prime.
Non dans le sens où il existe tout de même un rapport entre les performances techniques et ce que nous entendons. Si par exemple, le signal carré à 40Hz de ton préampli est la même patatoïde que celui d'un ampli monotriode de 3W, il est absolument certain que le registre grave de ton système aura un problème, quelles que soient les enceintes utilisées. sauf les roberts

L'intention de Bill Johnson était de faire prendre conscience que les mesures que nous utilisions -et que nous utilisons toujours actuellement- ne nous renseignent pas nécessairement sur la qualité sonore. Bien sûr, si les mesures sont mauvaises, ça sonnera mauvais. Mais ce n'est pas parce que les mesures sont excellentes que le son sera excellent. Car ces mesures sont faites en régime statique. La musique et les signaux musicaux sont tout sauf statiques...
L'écoute est donc primordiale.

Cette intention est très louable, à mon avis. Faire de l'électronique est une chose. Mais en faire pour reproduire correctement de la musique dans un local en est une autre, bien plus ardue.
Il me semble que Audio Research a fini par tombé dans le panneau vers le milieu des années 1980...
Johnson et ses ingénieurs ont toujours cherché une corrélation entre les mesures et l'écoute, et ont peaufiné leurs circuit dans ce sens. Ils furent parmi les 1ers à comprendre que c'est le comportement dynamique qui prime. Même au milieu des années 80... et par la suite. Le SP10, SP11 ET SP15 (entre autres) le prouvent. :jap:
NAN !
Jean-François Robert, apprenant en électronique.
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SidSmith
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par SidSmith »

Bonjour et re-bienvenue Jean-François !

Pour toi par rapport aux préamplificateurs qu'il lui ont succéder, ou se trouve le Audio Research SP-3 niveau performance?

Et y-a-t-il des améliorations techniques que l'on peut apporter à ce préampli pour l'améliorer, ou vaut-il mieux regarder ailleurs ? Je pense surtout à l'alimentation.

Au Canada son prix tournent autour de 2300$ vs le SP-6 à 1600$ ou le SP-10 ou model 7 (5000$).
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François H-D
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par François H-D »

Bonjour Sid, Jean-François, et tous,

je partage totalement l'avis de Jean-François, et rajouterai à la liste d'électroniciens instrumentistes de Sid Peter Walker, flutiste dans l'orchestre de Huntington.

Comme je le disais, et cela va dans le sens de l'analyse de Jean-François et donne des éléments de réponse à Sid, il y a une continuité, et pour ainsi dire une filiation dans les PA Audio Research de l'époque :

Le SP6 reprend le schéma de base du SP3, mais chacune de ses versions va plus loin au niveau alimentation, profite de l'amélioration des composants (l'évolution au niveau des condos de liaison est révélatrice) et peut supprimer des étages "passés de mode" (les filtres). Jusqu'au SP6 C, qui lui préfigure le SP10 avec ses ECC88 en cathodes suiveuses à la place des ECC83 (voir les analyses de R. Bassi pour en comprendre les raisons).

Le SP10 et ses multiples alimentations va aller plus loin et surtout mieux répondre au caractère instable des ECC88 (voir là aussi R. Bassi).

Par contre, les SP11 et 15 utilisent des Fets (le 15 est hybride), mais sont aussi dans la "tradition" ARC car Bill Johnson était indifférent à la technologie employée, seul le résultat auditif comptait pour lui. N'avait-il pas transistorisé toute sa production au milieu des années 70 (SP4 et 5, D100 et 350) après avoir "ressuscité" le tube en électronique audio juste avant?!

Enfin, mais il est plus récent, le SP16 reprend l'étage phono (du moins dans sa topologie) des SP3 et 6, son étage ligne étant différent car un gain de 11,5 db était largement suffisant à l'heure du CD.

Deux remarques pour conclure:

Sur un SP6 B, le simple fait de relier directement le sélecteur de mode d'entrée au pota de volume gomme une légère "coquetterie" dans le bas-medium qui est réelle mais pas du tout désagréable. Pourtant, une écoute pas assez approfondie fera peut être préférer la version "coquette"... En tout cas des comparaisons instantanées (par modif de la clef de monitoring) sur le long terme et sur tous types de musiques ne laissent planer aucun doute.

Enfin le prix des matériels anciens tient compte de leurs qualités certes, mais aussi de leur "aura". Le SP3 est le PA qui a "révélé" Audio Research (avec le D75), a "ressuscité" le tube en audio et a été un des précurseurs du "state of the art". Le SP10 a étonné le monde avec son alimentation en boitier séparé et ses régulations pour chaque étage (sophistication rendue nécessaire par le caractère primesautier de l'ECC88 si j'ai bien compris ce qu'en disait R. Bassi).
Situé entre ces deux "monstres sacrés" le SP6 en souffre et son prix d'occase s'en ressent, devenant une très bonne affaire pour les pragmatiques! Quant au SP16, profitez des soldes, mettez lui de meilleurs tubes que les EH, allez jusqu'à mettre des condos de sortie à diélectrique Teflon (mais ses MKP sont déjà découplés par des polystyrènes) et si le reste du système est équilibré vous m'en direz des nouvelles!

Cordialement,
François
Modifié en dernier par François H-D le ven. 8 mars 2019 11:16, modifié 1 fois.
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6336A
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par 6336A »

Bonjour à tous

Que rajouter ? :jap:
Le SP3 est devenu "légendaire" grâce à l'écoute qu'il procurait, et aussi par le fait qu'il soit, en 1972, entièrement à tubes au niveau du traitement du signal.
La mode était au totor, mais les audiophiles purs et durs (que l'on peut appeler également mélomanes) n'étaient pas d'accord. Ces types là avaient du caractère, fréquentaient assidument les salles de concert, et même si la plupart n'avaient pas de connaissances en électronique (ce n'est pas le cas de Bill Johnson) ils ne croyaient qu'à une chose, leurs oreilles.
Certains produits transistorisés arrivaient à l'époque à faire de la musique, mais lorsque l'on écoutait un SP3, un model 7, un C22, un PAS-3 ou un SC-22, pour ne parler que des préamplis, sur un système en rapport, on se rendait bien compte que le totor avait encore beaucoup de chemin à parcourir...
C'est exactement ce que AR à fait, et n'a cessé de faire évoluer ses produits.
Le SP6 dont parle François, est effectivement plus évolué, plus performant. le SP9 aussi. Le SP10 encore plus, car il va très loin dans les moyens mis en œuvre.
Mais ce n'est pas parce qu'ils sont plus évolués électroniquement qu'ils seront obligatoirement meilleurs à l'écoute dans tel ou tel système... un SP15 par exemple est très fouillé, très pointu. Mais il a un gain d'enfer, soit 75db. Ce qui peut rendre très difficile sa compatibilité avec un système à très haut rendement qui ne pardonne rien. Le bruit de fond, complètement inaudible avec des panneaux de sensibilité de 87db/w/m, (les anciens se rappelleront des démonstrations de l'importateur d' AR sur les panneaux Magnepan) peut devenir inacceptable avec un système dépassant les 100db/w/m. :spamafote:
NAN !
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SidSmith
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par SidSmith »

Oui vous avez raison. Lorsque l'on lit pour le gain en phono sur les spec des préampli, on constate :

SP-3 : 57 dB;
SP-6 : 60 dB;
SP-10 : 72 dB;
SP-16 : 55 dB;

La différence est majeure ! Quel est le donc le gain souhaité pour un préampli dans un système HR (100 ou 105dB/1W/1M) ? Car c'est vrai, tout est question d’association.

Mais à l'inverse, une alimentation trop «tight» sur un préampli ne risque-t-elle pas d'avoir un effet semblable de surcontrôle, semblable à ce que l'on rapport sur des amplificateurs à fort facteur d'amoritssement sur du haut-rendement ou cela n'a aucun rapport et que c'est plus une question de gain et de voicing?



Pour tes observations François, tu as tout à fait raison, plus le chemin du signal est épurée et court, plus ce sera transparent. C'est bien le problème en vintage, il y a certaines fonctions qui ne sont plus usitées par plusieurs, tel les tape monitor, microphone et autre filtre anti-scratch/anti-rumble. Déjà qu'en temps normal ces dispositifs sont souvent sur le chemin du signal, mais en vieillissant ils s'encrassent sont sources de mauvais contacts.

Pour l'instant en condos de liaison j'y vais avec des 40y-9 pour voir sur 7T et 130, mais si cela ne me satisfait pas je ferais un mix avec des PTFE. Le SP-6 est surtout intéressant car il bon et abordable, mais je dois vous avouer que l'esthétique ne m'a jamais enchanté. Je préfère le SP-3 à ce chapitre.

Ce serait intéressant de savoir si toutes les pièces actives de ces belles machines sont encore disponible. Il n'y a pas de doute pour les 12AX7, mais pour les transistors?
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6336A
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par 6336A »

SP-3 : 57 dB;
SP-6 : 60 dB;
SP-10 : 72 dB;
SP-16 : 55 dB;

La différence est majeure ! Quel est le donc le gain souhaité pour un préampli dans un système HR (100 ou 105dB/1W/1M) ? Car c'est vrai, tout est question d’association.
Dans les gains cités ci-dessus, l'étage phono + l'étage ligne sont concernés. Exemple pour le SP6, phono = 34db ligne = 26db, donc total = 60db

26db pour l'étage ligne, c'est beaucoup. Cela représente un gain en tension de 20. Les 2V d'un lecteur cd par exemple, s'y accommodent mal, sachant que plus de 90% des amplis ont une sensibilité d'entrée inférieure à 2V pour restituer leur puissance max. 20V, c'est beaucoup...
60db pour l'étage phono + ligne, c'est juste... gain de 1000. Si votre cellule MM a une sensibilité de 5mV, nous avons en sortie 5V, ce qui est bien, il faut un peu de réserve.
Mais si votre cellule est une bobine mobile dont le niveau de sortie est de 0,1 mV ce qui est un cas assez courant chez ortofon, supex, FR... le niveau de sortie max ne sera plus que de 1V. Il sera préférable d'utiliser en amont un transfo ou un prépré...

Donc, tout dépend de la nature de la source que l'on utilise, du gain en tension de chaque élément ainsi que celui de l'ampli, du l'impédance des hp...
Encore une fois, le compromis : Disons que pour une entrée phono MM, un gain de 40 à 45db est bien dans la plupart des cas. Pour l'étage ligne, 10 à 15db sont largement suffisants. Et pour le prépré ou le transfo, entre 20 db et 40 db suivant la cellule MC utilisée.
Ceci est une solution "passe partout" qui devrait fonctionner quelles que soient les enceintes utilisées.
Mais à l'inverse, une alimentation trop «tight» sur un préampli ne risque-t-elle pas d'avoir un effet semblable de surcontrôle, semblable à ce que l'on rapport sur des amplificateurs à fort facteur d'amoritssement sur du haut-rendement ou cela n'a aucun rapport et que c'est plus une question de gain et de voicing?
Techniquement, une alimentation doit :
-Apporter la tension désirée. (Et c'est encore Mr Propre qui gagne un flacon de Pétrole Hahn)
-Supprimer les résidus alternatifs 50 ou 60Hz le plus bas possible.
-Etre la plus stable possible. C'est à dire que si notre tension doit être de 400V, ne pas avoir 385V à midi, et 425V à minuit au gré du transformateur EDF.
-Pouvoir répondre le plus rapidement possible aux variations des courants des différents étages en fonction de la modulation.
Facile à dire, plus difficile à faire. Dans les étages traitant les petits signaux comme les préamplis et les étages d'entrée des amplis, une tension non stable entraine un véritable "flou artistique", une impression de chaleur du son qui n'a rien à voir avec la réalité, un grave rond comme un bidasse fêtant sa quille, et une image stéréo manquant de ponctualité.

Voilà pourquoi AR n'a cessé d'améliorer ses alimentations au fil du temps, par des circuits plus ou moins complexes, uniquement dans un but de stabilité.
NAN !
Jean-François Robert, apprenant en électronique.
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Edouard-
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par Edouard- »

tenor (1).gif
tenor (1).gif (108.31 Kio) Vu 3547 fois
Ça fais plaisir de lire votre discussion. (et rebienvenu parmi nous Jean François, ça me manquait tes explications). Très instructif !
Edouard
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SidSmith
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Re: Audio Research SP-3A 1

Message par SidSmith »

Donc la solution serait un potentiomètre d'atténuation, un peu comme un second contrôle de volume pour les étages d'entrés, ce que l'on voit sur certains préampli vintage tel mon Scott 130.
Sinon serait-il préférable d'avoir un transformateur step down pour les préampli comme le SP-3 sur leur étage ligne si l'on veut utilisé un lecteur CD ou un DAC ?

Pour la cellule, j'ai une Denon DL-103 branché à un UTC A-11.

Combien de préamplificateur comme les Audio Research ont dû être discrédités de par la seule évaluation sur la partie ligne sans adaptation...
6336A a écrit : lun. 4 mars 2019 17:26 Techniquement, une alimentation doit :
-Apporter la tension désirée. (Et c'est encore Mr Propre qui gagne un flacon de Pétrole Hahn)
-Supprimer les résidus alternatifs 50 ou 60Hz le plus bas possible.
-Etre la plus stable possible. C'est à dire que si notre tension doit être de 400V, ne pas avoir 385V à midi, et 425V à minuit au gré du transformateur EDF.
-Pouvoir répondre le plus rapidement possible aux variations des courants des différents étages en fonction de la modulation.
Facile à dire, plus difficile à faire. Dans les étages traitant les petits signaux comme les préamplis et les étages d'entrée des amplis, une tension non stable entraine un véritable "flou artistique", une impression de chaleur du son qui n'a rien à voir avec la réalité, un grave rond comme un bidasse fêtant sa quille, et une image stéréo manquant de ponctualité.

Voilà pourquoi AR n'a cessé d'améliorer ses alimentations au fil du temps, par des circuits plus ou moins complexes, uniquement dans un but de stabilité.
Tu confirmes ce que je pensais, à savoir une alimentation la plus «tight» possible.

Quel améliorations peut-on apporter à des préampli comme le SP-3 niveau alimentation? Y-a-t-il des moyens à la porté de tous le monde sans repenser entièrement l'alimentation?
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