Le gramophone, l'ancêtre

[clamason]

Lecteur de disque vraiment « vintage » le gramophone. L’Ancêtre !!!
Sans entrer dans l’histoire de cet instrument je vous présente ce gramophone.
Il date de 1920 environ. De fabrication suisse, (peut-être allemande), sa tête de lecture est suisse, de maque Universal. Je n’ai pas retrouvé de traces de cette firme si ce n’est quelques photos de gramophones valises (le pavillon est construit dans la valise elle-même). Ancêtre encombrant et lourd du walkman !
La membrane est en mica, matériau minéral stratifié transparent, souple, qui résiste au feu et n’a pas de résonance propre (ou très peu).
Le pavillon est en tôle de fer blanc peinte et souvent décorée et dotée de guirlandes en relief. Ce matériau est réputé pour ses qualité acoustiques, dans les instruments, contrairement au laiton, que l’on trouve souvent dans les mauvaises copies de gramophone que l’on trouve actuellement.
La caisse est en chêne, de belle fabrication.
Le remontage total du ressort du moteur permet une rotation stable d’environ 9 minutes, juste suffisante pour écouter les grands 30 cm, qui duraient au maximum 8 minutes.
La puissance sonore, l’amplification mécanique sont impressionnantes, puisque j’ai mesuré 84 dB à 2 mètres devant le pavillon. Pas moyen de régler le volume, si ce n’est en obstruant le pavillon avec un tissu.
La qualité de restitution dépend totalement de la qualité des disques et de leur usure.
La pression de l’aiguille sur le disque est de 60 grammes ( !!!). Mais la matière du disque est très dure et supporte relativement de tels frottements, pour autant que ne soit pas avare et qu’on change les aiguille d’acier tous les 5 à 6 disques lus.
Paradoxalement les meilleurs résultats étaient obtenus avec des aiguilles en bambou (que l’on pouvait affûter soi-même).
Il existe aussi des aiguilles à pointe saphir, mais il faut choisir : ou l’on use le disque, ou l’on use l’aiguille !
Un bel objet, et avec lequel on redécouvre tous les charmes du vrai New Orleans !

gramophone complet.jpg (138.37 Kio) Vu 6893 fois

[Klemp]

Merci Claude ...

Je me suis permis de déplacer ton sujet dans la rubrique dédiée aux superbes produits anciens de cette période...

[Klemp]

. Pas moyen de régler le volume, si ce n’est en obstruant le pavillon avec un tissu.

A l' époque, on trouvait des aiguilles dans des matières de diverses compositions ainsi que certaines en bois.

Certaines permettaient de réduire le niveau sonore jusqu' à une forme de 'sourdine' ... il y avait aussi des 'clapets' à la jonction bras/pavillon qui permettaient de réduire ou d' augmenter le niveau sonore.

[pionroi]

magnifique objet

[coadecm]

On trouvait aussi des pavillons en cristal finement ouvragés , certes de dimensions plus modestes .
Michel

[americanradios]

Très beau. Il y a eu aussi des modèles dits portatifs en valisette.
Au lieu d'un pavillon, l'air était envoyé par un conduit à travers la valisette.

[f1tay]

"Mais la matière du disque est très dure et supporte relativement de tels frottements, pour autant que ne soit pas avare et qu’on change les aiguille d’acier tous les 5 à 6 disques lus.
Paradoxalement les meilleurs résultats étaient obtenus avec des aiguilles en bambou (que l’on pouvait affûter soi-même).
Il existe aussi des aiguilles à pointe saphir, mais il faut choisir : ou l’on use le disque, ou l’on use l’aiguille !"

Avec les aiguilles ordinaires il faut normalement changer d'aiguille à chaque face de disque.
Les "aiguilles à pointe saphir" sont destinées aux disques à gravure en profondeur (dit "disque à saphir") et ne conviennent pas pour les disques à gravure latéral. Ces pointes saphir sont à bout sphérique contrairement aux aiguilles qui sont à bout conique.
Les cylindres apparus vers 1880 sont gravés en profondeur. Les premiers disques ("Berliner") apparu vers 1890 sont gravé latéralement (disque dit "à aiguille"). La gravure latérale à été utilisée pour les disques du 78 tours jusqu'au microsillon monophonique. Vers 1905 sont apparu des disques gravés verticalement (comme les cylindres) ces disques dit "à saphir" ont disparus vers 1930. En France la principale marque de telle disque était Pathé.
La lecture des disques a aiguille et celle de ceux à saphir demande non seulement une pointe de lecture différente mais également une orientation différente de la tête de lecture. Ton appareil est prévu pour la lecture des disques à aiguille. D'autre étaient prévu pour les disques à saphir et quelqu'un à tête orientable pouvaient lire les deux.
Dans tous les cas il faut éviter de lire des disques anciens rares sur des appareils d'époque car cela use rapidement les disques. Il faut mieux les lires sur des platines modernes avec les pointes adaptées.
Daniel

[Skyy]

1920 ?? C'est un petit jeunot ce gramophone !
Mon Edison de 1898 aurait pu être son père

Toute plaisanterie mise à part, c'est un bel appareil. Quand on en voit chez des gens, en général c'est une acquisition faite seulement pour la déco et souvent ils ne sont pas fonctionnels. C'est dommage parce que tout l’intérêt de ce type d'objet c'est de pouvoir écouter avec lui des disques de son époque et se dire que quelque part on participe un peu à la préservation de la mémoire du monde.

[victor]

84 db à 2m du pavillon, c'est tout bonnement waw

[Alain wagneur]

Une petite remarque en passant et à propos des aiguilles!
Il y en a de trois sortes à ma connaissance, des "dures", des "medium" et des "douces".
L'utilisation de l'une ou l'autre modifie l'amplification.
Dures = beaucoup de bruit
medium = beaucoup de bruit mais moins fort.
douces= encore de bruit mais encore moins fort... Avec un phonovalise, en appartement, ces dernières sont largement suffisantes... pour se faire détester par son entourage qui ne comprend pas que l'on puisse écouter un tel crin-crin.
Il n'empêche qu'un disque d'époque sur un phonographe, ça a un charme fou. Je pense en particulier au jazz ou les deux minutes et quelques de chaque face impose une extrême concision aux musiciens. Deux minutes trente-cinq et tout est dit...
Le même disque d'époque sur une platine équipée de la cellule appropriée c'est pas mal non plus. Même si je sais bien qu'une bonne écoute nécessiterait des préamp, adaptés aux conditions d'enregistrements d'époque qui variaient selon les maisons de disque...
Mais tout cela a déjà été dit dans cet honorable forum.
Bonnes fêtes de fin d'année à tous
Alain