James Brown

[vinyldechezPierre]

... qui était un personnage hautain et violent.

Quand on regarde le documentaire et qu'on apprend ce qu'il a vécu on peut comprendre la complexité et la dureté de James Brown.

Abandonné par ses parents et élevé dans un bordel ça laisse des traces !

Et pas juste l'histoire du bordel. N'oublions pas qu'Augusta est dans le sud-est, probablement le coin le plus ouvertement raciste des Etats-Unis. Ceci, pour moi, explique facilement le coté violent mais, aussi, le coté hautain. Après tout, lui, un singe de noir avait réussi alors qu'un grand nombre de blancs d'Augusta vivaient (vivent encore) dans la misère. Et puis, les artistes hautains, c'est pas nouveau et il y en a un paquet.

Une autre raison possible c'est que les autorités ont demandé son aide lorsque les ghettos brulaient, pour calmer la situation. Fin 60, début 70, je crois. Et les autorités c'était quoi? Des blancs. Ces blancs si supérieurs qui avaient besoin d'un noir.

Une dernière chose: les artistes ne sont en général pas des gens faciles à vivre (demandez à mes femmes, lol) et un artiste aussi pointilleux que lui ne pouvait pas être autre chose que chiant.

[chartz]

Certes !
Ray Charles (le précurseur) n'était pas un ange non plus. Camé, alcolo et parfois violent aussi

[soulman]

Une dernière chose: les artistes ne sont en général pas des gens faciles à vivre (demandez à mes femmes, lol) et un artiste aussi pointilleux que lui ne pouvait pas être autre chose que chiant.

Il était plus que chiant, il était tyrannique ! Dans le docu les anecdotes des musiciens ne manquent pas de souligner ce côté. James Brown avait l'habitude de sanctionner les erreurs qu'ils faisaient en leur filant des amendes, parfois salées d'autant plus que leurs salaires n'étaient pas exceptionnels.

Et surtout, ils n'arrêtaient jamais : souvent après un concert survolté James les emmenait au studio pour qu'ils continuent de jouer sa musique et l'enregistrer. Ceci dit quand on entend le résultat, on se dit qu'il n'avait peut-être pas tort.

[vinyldechezPierre]

Ceci dit quand on entend le résultat, on se dit qu'il n'avait peut-être pas tort.

Je t'avoue que je ne suis peut-être pas aussi choqué que toi par ces façons de faire pour la simple raison que j'ai très bien connu le monde du travail aux US. 33 ans là bas. Et, c'est pas la France et ses 35 heures...

Mais, comme tu finis par le dire, il n'avait peut-être pas tort.

[soulman]

Ceci dit quand on entend le résultat, on se dit qu'il n'avait peut-être pas tort.

Je t'avoue que je ne suis peut-être pas aussi choqué que toi par ces façons de faire pour la simple raison que j'ai très bien connu le monde du travail aux US. 33 ans là bas. Et, c'est pas la France et ses 35 heures...
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C'est pas tellement que je sois choqué mais je me mets à la place des musiciens : quand tu sors d'un concert où t'as tout donné -ou presque- où t'a dû regarder les gestes du boss qui te prévenaient des changements, breaks, etc...et qu'on te dit qu'il faut aller au studio pour jouer encore une partie de la nuit c'est un peu dur, non ?

En tout cas je n'ai jamais entendu d'histoires similaires dans le milieu musical. Mais James Brown était unique. Et sa musique aussi.

[downtown]

"Personne, vous m'entendez bien, personne ne DOIT me dire où, quand, comment, combien de temps je dois être FUNKY! Où est la scène?" (Vietnam en pleine guerre)
"tout le monde joue de la batterie! toi, là-bas, tu fais quoi avec ta trompette? de la batterie, TU JOUES DE LA BATTERIE, compris? Good god!" (Studio, pleine guerre aussi!)
JB
...mes préférées dans la longue liste des reflexions philosophiques du "hardest working man in show business"...

Question musiciens, il les a à peu près tous sortis du néant, et beaucoup ont eu une grosse carrière après...je pense que c'est assez révélateur de la quintessence qu'il peut tirer d'un musicien.

Musicalement, pour moi c'est super jusqu'aux 70's, à peu près. Avant la fin de la période "Heavy" Funk qu'il à initiée.

GiVE ThE DruMMer SomE!

JiM

[vinyldechezPierre]

C'est pas tellement que je sois choqué mais je me mets à la place des musiciens : quand tu sors d'un concert où t'as tout donné -ou presque- où t'a dû regarder les gestes du boss qui te prévenaient des changements, breaks, etc...et qu'on te dit qu'il faut aller au studio pour jouer encore une partie de la nuit c'est un peu dur, non ?

En tout cas je n'ai jamais entendu d'histoires similaires dans le milieu musical. Mais James Brown était unique. Et sa musique aussi.

Bien sur que c'est dur mais c'est une autre culture du travail les US...

Un exemple personnel: j'avais une boite d'installation de paraboles en sous-traitance pour une boite qui vendait des programmes télé. Un peu comme Canal et d'autres en France il me semble. Je faisais des semaines de 75 à 85 heures régulièrement... Un soir, vers 23h30 j'appelle mon dernier rdv pour lui dire que nous allions remettre le rdv au lendemain parce que je ne pouvais pas être chez lui avant minuit 30, 1 heure du matin. Il a insisté pour que je vienne quand même et je suis rentré chez moi vers 2h30...

Un autre (peut-être) exemple, musical celui là, c'est Prince. Une nuit que je travaillais en studio avec un groupe ami on a reçu un appel du proprio vers minuit, 1h du matin, comme quoi il fallait organiser le studio principal pour Prince. Si je connaissais Prince et sa musique, je ne connaissais pas ses musiciens. Je suis donc incapable de te dire s'il y en avait. Mais c'est possible.

[downtown]

Ouaip, je viens de lire un bouquin de Glyn Johns, ingénieur et producteur anglais (beatles who rolling stone faces...etc), c'est comme ça tout le temps, chez lui. Pas d'horaires, pas de repos, et pourtant...
Bon, d'accord, une moitié des artistes qu'il a enregistré sont devenus fous ou sont morts, mais pas l'autre moitié!