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Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

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hencot
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Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par hencot »

Non je sors pas :baston: encore !!!
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Les Rolling Stones

Affreux, sales et bourgeois

C’est devenu presque une habitude : tous les quatre ou cinq ans, en regardant le journal télévisé, on peut voir une bande de petits vieux descendre d’un avion ou rejoindre une conférence de presse, tandis que le présentateur ou la présentatrice nous explique que les Rolling Stones, oui ! les Rolling Stones en personne, viennent de sortir un nouvel album… Lequel est immédiatement décrit comme un authentique « retour aux sources ». Un rapide making of fourni par la maison de disques montre le groupe en studio avant de passer à l’essentiel. La télé vous l’apprend, il est temps de faire chauffer la carte de crédit, puisque les Rolling Stones vont bientôt passer par votre ville…

Pourquoi les Rolling Stones s’entêtent-ils à continuer ? Nom de Dieu, ils sont tellement embarrassants. Jagger ressemble à un vieux poulet, Richards à une pomme ridée grimée en gitane, Watts à une femme âgée qui souhaiterait s’habiller comme Gary Cooper en 1945. Ron Wood assure son habituel numéro de pivert sérieusement déplumé. Quant au bassiste noir, on ne sait même pas qui c’est, et on ne le saura jamais. Même Woody, dans le fond, on sait très bien qu’il n’a jamais vraiment été un Stone. À peine un salarié rigolo adoubé du public rock and roll pour ses anciennes frasques avec Jeff Beck et Rod Stewart, sans même parler de son premier groupe, les Birds, ou son passage chez les Creation, le grand groupe Mod. Ron Wood a un bon CV rock and roll, certes. Mais en tant que Rolling Stone, il ne vaut pas tripette. Tout juste fait-il partie du décor.

Les Stones incarnent à la perfection le paradoxe actuel : on ne va plus à un concert de manière exigeante pour y écouter de la bonne musique ou vérifier qu’un musicien est toujours à la hauteur, en testant sur scène son dernier album. On va désormais se payer une légende qu’on a louée pour deux heures. Peu importe que le concert soit affligeant. Peu importe que le nouveau disque soit nul. Les Rolling Stones sortent de mauvais albums depuis le début des années quatre-vingt, et cela semble ne déranger personne… Au contraire, chaque nouveau disque est régulièrement encensé par la critique, des trémolos dans la voix. Le groupe, lui, est plus cynique, et ne se donne même plus la peine de jouer en concert plus d’un ou deux morceaux extraits de l’album qu’il est censé promouvoir.

À l’âge d’or du rock and roll, il ne serait venu à l’idée de personne d’aller voir en concert, non seulement des sexagénaires, mais surtout des musiciens jouant éternellement les mêmes morceaux en une série de tubes pour nostalgiques. On allait voir Bowie, les Stones, Led Zep, les Clash, parce qu’on savait que, si tout fonctionnait bien, il devait se passer sur scène quelque chose de nouveau à chaque nouvelle tournée, à chaque nouvel album. À l’époque, la préoccupation et l’attention étaient naturellement portées vers l’album qui était attendu par des millions de fans. Histoire de le mieux faire connaître, on envisageait alors une tournée qui ferait perdre beaucoup d’argent mais générerait, après coup, une hausse des ventes de l’album et des singles. Aujourd’hui, c’est tout le contraire : les Stones enregistrent en courant un disque instantanément jetable pour avoir le prétexte de repartir en tournée, unique moyen désormais de gagner de l’argent, beaucoup d’argent.

À ces concerts se masseront les sexagénaires contemporains des Stones, leurs enfants et leurs petits-enfants. Tous plisseront les yeux lorsque résonneront les premières notes de (I Can’t Get No) Satisfaction ou Brown Sugar. Peu importera le massacre perpétré par un Richards désormais incapable de jouer et un batteur qui pense à ses impôts. Tous se diront : « Moi aussi, j’ai eu droit à mes légendes. » Les autres, lucides, qui refusent de se plier à cette mascarade, tentent de s’habituer ou de ne rien voir. Ils savent qu’il n’en a pas toujours été de même, et que durant ce qui semblait être une éternité, les Rolling Stones furent les princes absolus du rock and roll. On n’a, tout simplement, jamais fait mieux…

Pourquoi aimions-nous tant les Rolling Stones, dont cette virago de Patti Smith disait que sa vie était conditionnée par l’attente de leur prochain album
Les années passant, cette histoire d’amour devient difficile à expliquer. Superficiellement, la première raison citée est l’image de bad boys, soigneusement entretenue par Keith Richards. Richards est un filou : sur les vidéos et photos des années soixante, il ressemble à ce qu’il est en réalité. Un garçon maigrelet aux oreilles décollées qui dut souffrir en classe et qui ne devait pas faire peur à grand monde. Et puis, les cheveux poussant, les tuniques se systématisant et le khôl cernant, Richards est passé, dans l’esprit du public, pour le voyou absolu, particulièrement à la suite des histoires de drogue. Richards y a cru, il a trouvé le rôle épatant. Soudain, il s’est trimballé avec des crans d’arrêt, des flingues, a frappé les gosses osant monter sur scène à grands coups de sa propre guitare.
La vache, un vrai dur. Mais Richards faisait le malin avec une ribambelle de gardes du corps. À ses côtés, Jagger a toujours semblé plus franc : attiré comme un aimant par la jet-set et l’aristocratie, fuyant le monde du rock and roll comme la peste. Alors cette histoire de bad boys, franchement, on n’y croit pas. Ce n’est pas une raison valable. Les Stones étaient les plus grands parce qu’ils faisaient des albums et des singles phénoménaux, parce qu’ils avaient créé leur propre identité.

Ils avaient commencé, tout le monde s’en souvient, comme les rivaux des Beatles, avec un premier simple sorti en juillet 1963. La légende veut que les Beatles étaient gentils et leur pop un peu niaise, les Stones tout le contraire. Ce n’est pas aussi simple que cela. Les Beatles en avaient bavé à Hambourg, deux d’entre eux étaient orphelins, et tout le monde venait d’un milieu working class. En comparaison, les Stones étaient des agneaux. Il se trouve simplement que les Stones, à cette époque, affichaient un purisme musical que l’on estime comme radicalement différent de l’approche beatlesienne. C’est à moitié vrai (oui, il semble qu’ils adoraient le blues), à moitié faux (ils adoraient Chuck Berry – pas à proprement parler un bluesman, tout comme les Beatles qui allaient reprendre Rock And Roll Music et Roll Over Beethoven). Pour leurs débuts, les Stones sont assez minables. Tout au plus affichent-ils cette réjouissante vulgarité, mais leur version blanche du R&B américain, à quelques exceptions près (Little Red Rooster, Time Is On My Side, King Bee, Fortune Teller), n’est pas plus notoire que celle de millions de groupes anglais bourgeonnants et puisant à la même source, qu’ils s’appellent les Yardbirds ou les Pretty Things.

C’est leur flamboyant manager, Andrew Loog Oldham, qui les pousse à composer, et c’est en composant que les Stones deviennent grands. Jagger et Richards, seuls membres du groupe ayant le droit d’écrire, apprennent très vite. Ils passent de rien à tout en un temps éclair : en 1965, soit trois ou quatre ans après leurs débuts passés à reprendre des morceaux plus ou moins obscurs de blues ou de rhythm & blues, ils sortent coup sur coup The Last Time, (I Can’t Get No) Satisfaction et Get Off Of My Cloud. Certes, les paroles du premier sont plus qu’inspirées d’un morceau des Staple Singers mais, musicalement, c’est une véritable création, et le premier de ces riffs magiques dont le groupe deviendra le spécialiste. Satisfaction est le classique que l’on sait, et Get Off Of My Cloud incarne sans doute mieux qu’aucun de leurs morceaux la magie du Swingin’ London alors émergeant. Suivront dans la foulée 19th Nervous Breakdown, Paint It, Black, Have You seen Your Mother, Baby, Standing In The Shadows, Let’s Spend The Night Together, Ruby Tuesday… Et ce n’est pas fini.

Les Stones, dans les années soixante, marchent évidemment dans l’ombre des Beatles, et d’ailleurs aujourd’hui, la majorité de leurs fans semble préférer leurs œuvres plus tardives, de la fin des années soixante au milieu des années soixante-dix. C’est pourtant, durant ces années, entre 1964 et 1969, que Jagger et Richards se surpassent. En ce temps-là, tout allait très vite. Les Beatles battaient des cils et tout le monde suivait. On passait du rhythm & blues de Bo Diddley et Chuck Berry à la soul d’Otis Redding. Puis c’était le temps de la pop élisabéthaine pleine de clavecins et d’instruments baroques, ellemême précédant le psychédélisme. En moins de dix ans, la musique dite pop passait par tous les états, découvrait sans cesse. Il n’était pas question de faire deux albums se ressemblant. Ainsi des Stones… Jusqu’à Aftermath (1966), ils ne sont pas très doués pour les albums, généralement conçus comme des compilations de singles agrémentées de reprises piochées ici et là. À partir d’Aftermath et de son ambiance magique (Under My Thumb, Out Of Time, rien que ça…), Brian Jones, Charlie Watts, Mick Jagger, Bill Wyman et Keith Richards s’appliquent et expérimentent. Le délicieux Between The Buttons, qui sort en 1967, annonce tout doucettement les folies psyché et possède un charme pluvieux évoquant les photos de l’époque: boas, chapeaux, plumes, boots en python, capes, jabots, plastrons, frous-frous, ce sont les Stones tels que nous ne les verrons jamais plus : dandys, efféminés, apprêtés, insouciants.

Les Beatles eux-mêmes sont à leur zénith en cette période pré-Sgt. Pepper’s… C’est entre 1966 et 1967 qu’ils sortent ces merveilles : Day Tripper, Rain, Paperback Writer, Penny Lane, Strawberry Fields Forever, Penny Lane, Baby, You’re A Rich Man… Ce sont les mois bénis de la pop anglaise. Tout le monde, sans exception, fait des miracles. Les Zombies avec Odessey & Oracles, les Who avec A Quick One et The Who Sell Yout. Les Small Faces avec leur premier album pour le label Immediate, puis Ogden’s Nut Gone Flake. Les Kinks avec Something Else, Are The Village Green Preservation Society et Arthur. Les Pink Floyd de Syd Barrett ouvrent de nouvelles portes. Hendrix propose une succession de singles et d’albums qui semblent repousser les limites de la guitare. C’est une avalanche de chefs-d’œuvre qui, en quelques mois, recouvre tout. La pop, qui était encore balbutiante il y a seulement quelques mois, enrichit son vocabulaire à la vitesse du son. Dans tous les sens, les groupes se surpassent, écoutent chaque semaine les nouveaux singles des concurrents, puis tentent de les dépasser. C’est une période de production discographique sidérante : chaque groupe sort en moyenne un nouveau simple tous les deux mois… Et quel simple ! Les Stones s’accrochent. Ils n’hésitent pas à folâtrer dans le jardin enchanté du psychédélisme. Richards appelle son fils Dandelion (il le rebaptisera plus sobrement Marlon). Ils partent en Inde avec les Fab Four assister à la pantalonnade avec le Maharashi priapique ! Les Beatles se lancent dans l’enregistrement pharaonique de Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ? Qu’à cela ne tienne, les Stones vont également faire leur album conceptuel et psychédélique. La pochette est en 3D et le titre tout aussi stupide (For Their Satanic Majesties Request). Le disque, quant à lui, est nettement moins bon, d’abord vilipendé par la critique, puis par le groupe lui-même. Peu importe, l’échec (un disque bâclé sur lequel on entend même Bill Wyman ronfler…) leur fait prendre conscience qu’il est grand temps de retourner aux influences basiques : blues, country et rock and roll. C’est l’heure de Beggar’s Banquet et Let It Bleed, sans doute leurs deux plus grands albums.

Un an après le Summer of Love, en 1968, les Stones se lassent des elfes, de Bilbo le Hobbit, du LSD, des fleurs dans les cheveux et de toutes les âneries
psychédéliques. Nos hommes défont le moteur pièce par pièce, jettent tout le superflu et remontent la carcasse en serrant méticuleusement chaque boulon.

C’est là que les Stones se trouvent. Keith Richards vient d’imaginer une nouvelle manière de s’accorder favorisant la résonance des cordes, et pratiquée par les bluesmen originaux (l’open tuning). Cet accordage implique aussi, par sa simplicité, une écriture moins mélodique privilégiant des riffs en deux ou trois accords. Les chansons pop et mélodiques d’hier sont oubliées, pour toujours. Les Stones durcissent le ton et Richards, qui n’a déjà plus besoin de Brian Jones, sort ce son désormais appelé « stonien », faute de mieux (et qui est en fait celui de l’open G, l’accordage ouvert en sol, ou, aux débuts, l’open E, accordage ouvert en mi).

En deux ans, les classiques de ce nouveau son s’assemblent. Le premier, représentatif de cette nouvelle manière d’écrire, est Street Fighting Man, inspiré par les révolutionnettes estudiantines. Jagger est tendu, teigneux. Richards martèle une guitare acoustique, et se contente de deux accords seulement, avant d’aborder le refrain. Ici et là, des notes électriques viennent hurler comme autant de sirènes. Les Stones sont désormais des durs. Puis, ce sont Sympathy For The Devil, Salt Of The Earth, Monkey Man, You Can’t Always Get What You Want (toujours cet enchaînement de deux accords joués en open) et, le parangon absolu du style de Keith Richards, le furieux Gimme Shelter. Du lent décollage de ce morceau, à la puissance montant crescendo tandis que les chœurs blacks prennent de plus en plus d’ampleur, tout est simplement porté par la guitare en open de Keith Richards qui, sans cette nouvelle technique, n’y aurait sans doute pas pensé.

Nous sommes en 1968. Les Beatles peuvent bien monter le son (Helter Skelter), et Led Zeppelin débuter en beuglant, tout le monde passe pour des fillettes à côté des Stones. Cette fois-ci, ils sont vraiment inquiétants. Il y a leur laisser-aller ostentatoire. Brian Jones qui va bientôt crever et semble s’en moquer. Keith Richards qui lui pique sa petite amie en ricanant. Des histoires de drogues, d’arrestations et de procès à n’en plus finir. La mort de Brian Jones, enfin, qu’on a longtemps voulu voir comme l’âme du groupe sans que personne puisse clairement expliquer en quoi il comptait tant. Brian Jones, petit bouffi qui battait ses femmes et était à peu près incapable de composer…

Ce fut l’une des premières morts du rock, avant que cela ne devienne une habitude. Les Stones, solides, ont continué, d’autant qu’ils l’avaient déjà viré. Et puis, petit à petit, les albums ont su profiter à fond de cette nouvelle façon de composer, de cette nouvelle image de durs fascinés par les États-Unis. Sans doute les Stones ont-ils d’ailleurs fait à l’époque des albums plus américains que ceux faits par les Américains eux-mêmes. Sticky Fingers, d’abord, avec son Brown Sugar qui sonne déjà comme une caricature du single stonien par excellence, puis, bien sûr, la Bible stonienne, Exile On Main Street, ce disque américain enregistré en France…

Dès lors, les Stones, bien que géniaux, deviennent un peu prévisibles. L’embellie durera jusqu’à Exile…, album fascinant emmené par Keith Richards.
Après celui-ci, et durant de longues années, de l’aveu même du guitariste, la drogue prendra trop de place, et c’est donc Jagger qui tiendra les rênes.

On le sait: Jagger a toujours voulu être à la mode. Hélas, son bourrin de guitariste passéiste et réactionnaire semble n’avoir jamais voulu s’éloigner du blues, de la country, et des tempos pas trop rapides. Quand le chanteur, jaloux des expérimentations de son ami Bowie, aimerait bien se laisser un peu aller (on l’a vu tout au long de ses catastrophiques albums solo) et faire danser un peu les filles. Bref, devenir branché. À partir de 1973, les albums des Stones deviennent plus ou moins des albums de Mick Jagger, même si le guitariste junkie est toujours dans un coin du studio pour freiner des quatre fers. Il y a, sur chaque disque, quelques passages agréables, mais aussi trop d’autoparodies (l’affreux morceau It’s Only Rock And Roll (But I Like It)) et de choses dégoulinantes qui auraient fait hurler de rire les Stones quelques années plus tôt (Angie). Puis, ce sont les années soixante-dix. Le rock est devenu une véritable industrie.
Les millions sont partout : chez les jeunes managers, chez les jeunes patrons de labels, chez les jeunes promoteurs. La musique, elle-même, a changé.
Embourgeoisée, elle hésite entre deux options : la première ralentit le tempo et sniffe beaucoup de cocaïne. C’est l’école du rock californien qui s’exporte dans le monde entier. Fleetwood Mac, Eagles, Jackson Browne, CSN&Y, etc. La seconde est dans la démesure hurlante : Led Zeppelin pour les malins, Black Sabbath et Deep Purple pour les prolétaires. Même les Who, anciennes icônes Mod des sixties, sont désormais un véritable cirque Barnum tout en micros tournoyants, décibels par milliers et chansons aboyées. Les Stones, qui n’ont plus rien à prouver, n’ont rien à faire dans ces nouveaux canons du rock. Richards et Jagger n’ont que mépris pour le hard rock, tout comme pour les âneries chantées par les nouveaux « cocaine cow-boys ». L’émulation et la compétition connues durant les sixties sont désormais inexistantes. Ce qui compte le plus, ce sont les tournées et la grandiloquence dont on peut faire étalage à leur occasion. Même Led Zeppelin ne sort pas de singles. La fête est finie, tout le monde semble s’effacer dans un nuage poudré… Alors, on fait ce qu’on peut, surtout lorsque le guitariste et compositeur en chef est dans un semi-coma permanent.

Jagger adoptera une voix de falsetto, s’habillera presque en drag queen, installera des phallus géants gonflables sur scène, bref, fera un peu n’importe quoi des fabuleux Rolling Stones, jusqu’à l’épouvantable album Black And Blue (1976). Au début de la tornade punk, ce triste disque fatigué autant qu’invertébré fait un peu désordre. C’est alors que Richards rouvre les yeux et concocte l’excellent Some Girls (1978) qui remet à leur place les jeunes Turcs de la new wave. Hélas, ce sursaut d’énergie ne va pas durer longtemps. Il y aura encore un album vaguement plaisant (Tattoo You et son single tellement caricatural Start Me Up), puis plus rien. Enfin, c’est une façon de parler puisque, peu réalistes, les Rolling Stones s’obstinent à sortir encore au moins sept albums et plusieurs live que personne, au grand personne, n’a jamais réécoutés depuis leur sortie. Depuis, Richards et Jagger s’insultent copieusement par voie de presse tous les quatre ou cinq ans, Bill Wyman, le premier bassiste, est parti, Charlie Watts, qui a toujours avoué détester le rock and roll, semble s’ennuyer plus que jamais tandis que Ron Wood donne de ses nouvelles dans les journaux people : il sort avec des filles de plus en plus jeunes tandis que se rapprochent ses séjours en cure de désintoxication.

Bien sûr, il restera forcément un voisin, un collègue, un ami, pour expliquer qu’au concert d’hier soir, ils étaient formidables (certains poussent même le vice jusqu’à prétendre que les Stones sont vraiment meilleurs aujourd’hui que dans les années soixante ou soixante-dix). Mais, lorsqu’on regarde un extrait, le lendemain sur Internet, on se dit bon sang, quelle chance de ne pas avoir assisté au désastre, il est grand temps de remettre Beggar’s Banquet et en particulier Salt Of The Earth sur la platine…
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Je sens la polémique arriver sous peu les mecs .... :mdr:
Alain..

Site sur le son et l' enregistrement de Claude Gendre http://claude.gendre.free.fr/
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Bertrand
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Re: Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par Bertrand »

Mais oui!
C'était mieux avant! :yes!:
Un tourne disque, des tubes et du haut rendement, et quand je serai grand, j'aurai une TD224 pour écouter des opéras de Wagner en 78trs... :whistle:
Ne le répétez pas, mais j'ai aussi des rogers ls3/5a :D
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6336A
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Re: Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par 6336A »

Bonjour
Je sens la polémique arriver sous peu les mecs ....
Ben nan, Alain. Très bon résumé.
Les stones ont fait chez les rosb. anglais ce que Johnny a fait chez les frogs. Faire connaitre au pékin moyen ce que les ricains appellent le blues ou encore le R'n'B.
Il suffit de posséder leur discographie pour le voir : Les 4 premiers albums, entre 1963 et 1965 (De Carol à Satisfaction donc), 8 compositions pour 48 titres. Dans la série 'je n'ai rien inventé"...
Chuck Berry, Willie Dixon, Jimmy Reed, Bo Diddley, Slim Harpo, un paquet d'américains sur fond de Muddy Waters et Little Walter sont passés en revue. D'ailleurs, leur nom vient de là.
A que toute la musique que j'aime elle vient de là.
Et dès que la période psyché est arrivée avec les substances dites hallucinogènes et son concours de comptage de rats crevés au plafond, tout est parti en sucette. Brian Jones, qui contrairement à Keith Ricard-51, était un excellent musicien instrumentiste, se noie dans un liquide qu'il n'avait jamais goûté, à savoir de l'eau. Et c'est encore dans le blues que les prochains albums seront très bons, avec la nouvelle jeune recrue prodige venue de chez John Mayall, Mick Taylor.
Je passe sur leur période disco avec "Emotionnal rescue" et autres cagades, et sur le roi de la mèche capillaire, René Bois, venu des Faces qui également sonnaient comme les Stones.
Modifié en dernier par 6336A le mar. 27 oct. 2020 10:40, modifié 2 fois.
NAN !
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Le saint
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Re: Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par Le saint »

Merci les gars, pour apprendre il faut lire , et avec vous c'est bien écrit et certainement très vrai. Et dire que Mick J est mon "voisin" à quelques centaines de mètres de chez moi ( à vol d'oiseau soyons honnêtes).
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Alain wagneur
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Re: Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par Alain wagneur »

Heu! J'ai pas les moyens de polémiquer mais décidément merci pour ce partage d'érudition et ces belles pages d'écriture! A quand un article sur Petula Clarck que j'aime de plus en plus?. C'est vrais je ne plaisante pas! Vive la musique pop!
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dominic
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Re: Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par dominic »

Ils sont bien ces textes de Nicolas Ungemuth ...
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voodoo man
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Re: Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par voodoo man »

Juste une remarque, c'est Willie Dixon et Little Walter. Deux illustrés légendes du Chicago Blues.
Laurent
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6336A
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Re: Les Stones ,affreux sales et bourgeois .....

Message par 6336A »

voodoo man a écrit : dim. 25 oct. 2020 19:14 Juste une remarque, c'est Willie Dixon et Little Walter. Deux illustrés légendes du Chicago Blues.
Absolument, j'ai corrigé. :jap:
A propos de l'influence du blues sur les stones, il y aurait beaucoup à dire. A savoir que Brian Jones fut certainement le premier guitariste anglais à utiliser le bottleneck, ce que les ricains faisaient depuis des lustres. Keith Cazanis réparait le vox ac30 à grand coups de latte dans le bouzin afin d'obtenir on ne sait pas trop quoi d'ailleurs... il enlevait quelques tubes également, ampli en marche évidemment. Ca faisait de la fumée, se dispersant avec celle de l'engrais pour gazon qu'il fumait. Bref, la classe ouvrière anglaise expérimentait.
Beaucoup d'européens ont ainsi decouvert le blues, annonçant le british blues boom et son lot de musiciens exceptionnels qui allait suivre.
NAN !
Jean-François Robert, apprenant en électronique.
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