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23- Les oubliés du R'n'R : " Les MIDNIGHTERS "

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hencot
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23- Les oubliés du R'n'R : " Les MIDNIGHTERS "

Message par hencot »

THE MIDNIGHTERS

Des péchés d'Annie au twist

Vers la fin de l'année 1951, Johnny Otis (il s'appelait en réalité Johnny Veliotes, mais trouvait plus profitable de se faire passer pour un Noir),
vedette des disques Savoy, âgé de trente-trois ans, qui travaillait également comme chasseur de têtes pour les disques King de Cincinnati, tomba
sur un groupe vocal appelé The Royals dans un concours de jeunes talents au Paradise Theatre de Detroit. Grâce à Otis, le quartette - Henry Booth,
chanteur soliste, Sonny Woods, basse, Lawson Smith, baryton, Charles Sutton, deuxième soliste - fut engagé par le patron de King, Syd Nathan, et
en janvier 1952 les Royals commencèrent à enregistrer pour la firme jumelle de King spécialisée dans le rhythm'n'blues, Federal.
Le premier disque des Royals, Every beat of my heart ("Chaque battement de mon cœur"), écrit par Johnny Otis, sortit en mars 1952. Il ne marcha
pas trop bien (mais la chanson finit par devenir un tube quand elle fut reprise par Gladys Knight & the Pips en 1961), et il en fut de même pour les
quatre suivants. Au début de l'été 1953, Lawson Smith quitta le groupe; Henry Booth se mit en retrait et passa second chanteur avec Sutton, afin de
faire de la place à un autre enfant de Detroit, Henry Bernard Ballard, qui assuma le rôle de chanteur principal.
Né le 18 novembre 1936, Hank Ballard connaissait les Royals depuis l'époque où ils chantaient le gospel, et il les avait aidés à écrire leur
Fifth Street blues ("Le blues de la Cinquième Rue") en 1952. Son style était beaucoup moins poli, sa voix beaucoup plus rude que celle de Sutton.
Get it ("Prends-le"), premier enregistrement de Ballard avec les Royals, entra dans le classement rhythm'n'blues en juillet 1953 et atteignit la
huitième place. La chanson était assez lubrique et suggestive, comme la plupart des rhythm'n'blues du milieu des années cinquante; mais ce n'était
rien en comparaison de ce qui allait bientôt suivre.
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mi2.jpg (15.45 Kio) Vu 8965 fois
Pendant les tètes de l'hiver 1953-1954, Ballard écrivit une chanson intitulée Sock it to me, Mary ("Mets-moi un bon coup, Marie!"). Au cours
de la séance d'enregistrement du 14 janvier 1954, le producteur Ralph Bass dit à Ballard que le titre était "trop cru" et qu'il fallait le modifier.
L'épouse de l'ingénieur du son de chez King, Eddie Smith, qui s'appelait Annie et était enceinte à ce moment-là, arriva en régie tandis que Ballard
essayait d'adoucir sa chanson.
Quelques minutes plus tard, Sock it to me, Mary était devenue Work with me, Annie ("Travaille avec moi,Annie").

Annie, please don'r cheat,............................Annie s'il te plait ne triche pas,
Gimme ail my mear,....................................Donne moi toute ma viande,
Oo-oo-wee, so good ro me ;...........................Oh oui j'aime tellementça;
Work wirh me,Annie,...................................Travaille avec moi Annie,
Ler's ger it while the gertin' is good..................Faisons le tant que l'occasion se présente.

Federal sortit Work with me, Annie en février 1954. Bien que Variety, Down beat et les autres arbitres de la moralité branchée aient dénoncé cette "cochonnerie", le disque se vendit bien sur certains marchés locaux, particulièrement à Cincinnati, Detroit et Philadelphie. Durant la deuxième
semaine d'avril, il entra dans le classement rhythm'n'blues national. Les Royals changèrent alors d'appellation, devenant les Midnighters -"Ceux de
minuit" -, pour éviter toute confusion avec les Five Royales , un groupe à succès de l'Apollo qui venait de signer chez King.
Work with me, Annie était numéro un dans le classement rhythm'n'blues quand Federal mit sur le marché, pendant la dernière semaine de mai,
la chanson Sexy ways ("Tes façons sexy"), par les Midnighters. S'ouvrant sur les accords stridents de guitare électrique joués par Arthur Porter qui
allaient devenir le riff le plus souvent imité du rock'n'roll, Sexy ways exposait l'art d'aimer tel que le concevait Hank Ballard.

Wiggle, wiggle, wiggle,wiggle,.........................Tortille-toi , tortille-toi.....
I just love your sexy ways;..............................J'adore tes façons sexy
Upside down, all around,................................A l'envers , tout autour
Any old way, just pound , pound, pound..............N'importe comment,il suffit de pilonner ,pilonner ......

Sexy ways fit son entrée dans le classement rhythm'n'blues à la fin du mois de juin.
Il resta classé, tout comme Work with me, Annie, jusqu' à la mi-août, date où Federal sortit Annie had a baby ("Annie a eu un bébé") - chanson écrite non par Ballard, mais par le propriétaire de Federal, Syd Nathan, sous le pseudonyme de Lois Mann, et par le producteur Henry Glover. Lorsque août s'effaça devant septembre, les Midnighters avaient casé trois tubes dans les dix premières places du classement rhythm'n'blues, le numéro un étant Annie had a baby.
Une épidémie de variations autour du thème d' "Annie" s'abattit sur l'Amérique pendant tout le reste de l'année et une partie de la suivante.
Elle commença par The Wallflower (dance with me, Henry) ("Je fais tapisserie - danse avec moi, Henri") par Etta James chez Modern, après quoi
il y eut Annie pulled a humbug ("Annie nous a bien eus") par les Midnighters chez Music City, Annie's answer ("La réponse d'Annie") par les
El-Dorados chez Vee-Jay, My name ain't Annie ("J'm'appelle pas Annie") par Linda Hayes & the Platters chez King, I'm the father of Annie's baby
("Je suis le père du bébé d'Annie") par Danny Taylor chez Bruce, Annie kicked the bucket ("Annie a cassé sa pipe") par les Nu-Tones chez Hollywood
Star. Les Midnighters, quant à eux, cessèrent de s'occuper de cette débauchée après l'automne 1954, où ils enregistrèrent Annie's aunt Fanny
("Fanny, tante d'Annie"). Les Midnighters sortirent dix-neuf autres simples chez Federal jusqu'à la fin de l'année 1958, mais leur dernier tube pour
cette firme fut It's love, baby ("C'est de l'amour, poupée") durant l'été 1955. Une compilation de leurs plus grands succès ( Greatest hits), regroupant tous leurs anciens chefs-d'œuvre lascifs, vit le jour chez King en décembre 1957· A partir de 1959, sous le nom de Hank Ballard & the Midnighters, les disques du groupe parurent sous l'étiquette King.
Leur premier simple pour King, enregistré le 11 novembre 1958, fut Teardrops on your letter ("Des larmes sur ta lettre"). Cette romance brise-cœurs mondaine écrite par le producteur Henry Glover entra dans le classement rhythm'n'blues durant la deuxième semaine de mars 1959, mais presque
personne ne remarqua la face B, une chanson de danse rapide que Ballard avait déposée en janvier sous le titre The twist ("La tortille").
L'un de ceux qui s'y intéressèrent fut Ernest Evans, de Philadelphie, qui en fit une reprise sous le nom de Chubby Checker - "le Caissier Joufflu" - chez
Cameo au printemps 1960. King remit en vente le Twist original des Midnighters en juillet, lorsque la lame de fond se mit à déferler, mais le disque
ne dépassa pas la vingt­ huitième place du classement pop.
Hank Ballard et les Midnighters continuèrent à faire des disques, dont certains furent des tubes: Finger poppin' time ("C'est le moment de claquer
des doigts", 1960), Let's go, let's go, let's go ("On y va, on y va, on y va'', 1960), The Hoochi coochi coo ("Le roucoulement émoustillant", 1961),
The Continental walk ("La marche continentale", 1961), Nothin' but good ("Rien que des bonnes choses", 1961) et, pour finir, le lamentable
Do you know how to twist ? ("Savez-vous danser le twist ?", 1962). Le groupe cessa d'enregistrer en 1963. Il fallut attendre l'automne 1968 pour
entendre à nouveau parler de Hank Ballard, quand il demanda à Aretha Franklin How you gonna get respect ? ("Le respect, comment tu comptes
l'obtenir ?"), un simple sorti chez King qui fit une brève apparition dans le classement rhythm'n'blues en novembre de cette même année.
Butter your popcorn ("Mets du beurre dans ton popcorn") lui succéda en 1969. From the love side ("Du côté de l'amour") passa un peu sur les ondes dans l'Est durant l'été 1972. En 1974, il enregistra Let's go streaking ("Tous à poil"); cette fois, il prêchait nu.
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D'Annie à la lettre écarlate et de son enfant, à qui il sera interdit jusqu 'à la dixième génération d'accéder au royaume de Dieu, les nouvelles
se font, hélas, de plus en plus rares.
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A suivre "Jimmie LOGSDON"
Alain..

Site sur le son et l' enregistrement de Claude Gendre http://claude.gendre.free.fr/
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