Le forum Audiovintage est privé.
En tant qu'invité, vous avez accès à certaines rubriques uniquement, l'ajout de nouveaux membres n'est pas possible pour le moment.

19-Les oubliés du R'n'R : 'Skeets McDONALD "

La base de notre passion !
Répondre
Avatar du membre
hencot
Super Modérateur
Messages : 2576
Enregistré le : mer. 31 mars 2010 18:46
Localisation : 33.. prés de chez Charles
Contact :

19-Les oubliés du R'n'R : 'Skeets McDONALD "

Message par hencot »

SKEETS Mc DONALD

Celui qui s'est fait descendre par la femme tatouée
.
smdo1.png
smdo1.png (124.3 Kio) Vu 14002 fois
.
ENOS WILLIAM MCDONALD naquit le 1er octobre 1915 dans "une petite ferme près de Greenway (Arkansas). Il s'adonna à la musique
et à la chair féminine dès son plus jeune âge. Humbles laboureurs de la terre, ses parents, Sam et Ethel, n'avaient pas les moyens d'acheter
à leur fils une vierge, mais ils lui dégottèrent une guitare. Après avoir terminé le lycée en r932, le jeune Skeets- tel était le nom bizarre que
devait porter notre héros depuis cette époque jusqu'à la fin de ses jours - dit adieu à son Arkansas natal et partit vers le Nord, en l'occurrence
le Michigan, où l'on fabrique les voitures et les rêves.
Avec l'aide de plusieurs autres beaufs du Sud en exil, qui étaient nombreux dans le coin, Skeets forma son propre groupe de hillbilly boogie:
The Lonesome Cowboys - "les Cowboys Solitaires". En 1937, ils avaient trouvé un emploi régulier sur la station de radio WXEL, à Royal Oak.
Puis ils passèrent de WXEL à WFDF, dans la ville de Flint, puis à WCAR, cette fois à Pontiac. Mais en ce temps­ là (1943), le monde était en
guerre. En avril, Skeets dut rejoindre l'armée et, après avoir reçu la préparation adéquate, il s'embarqua pour aider à sauver le hillbilly boogie
des talons de fer du fascisme. Il revint du Pacifique dans le Michigan en 1946, arborant sa médaille en bronze, et reprit les choses là où il les
avait laissées.
Devenu chanteur dans un quintette répondant au nom de Johnny White & his Rhythm Riders - "Johnny White et ses Cavaliers du Rythme" -,
Skeets enregistra pendant l'été 1950 pour la firme Fortune de Detroit. Il avait écrit les deux faces du disque, et ces deux chansons exprimaient
sa curieuse dévotion à la chair du sexe faible.

She had a face like a groundhog,........................... Elle avait une gueule de marmotte
Long, shaggy hair like an ape;............................... Et de longs poils hirsutes de gorille;
But I loved that woman,".......................................Mais j'aimais cette femme,
I loved ber for ber lovely shape............................ .Je l'aimais pour sa jolie silhouette.

Voilà ce que racontait Mean and evil blues ("Blues cruel et méchant"). Non moins singulier était son dépoussiérage de The Tattooed
lady ("La femme tatouée") qui, dans la splendeur de sa métaphore tarabiscotée, n'est surpassé, parmi tous les portraits de la merveilleuse
Gaïa, que par la Théogonie d'Hésiode.

Once I married a tattooed lady;........................................Un jour j'ai épousé une femme tatouée;
It was a cold and winter day.............................................C'était en hiver, par une froide journée.
And tattooed all around ber body.......................................Et l'on voyait, tatouée tout autour sur son corps,
Was the map of the good old USA;.....................................Une carte de nos bons vieux Etats-Unis;
And every night before l'd go to sleep,................................Toutes les nuits, avant de m'en aller dormir,
l'd jerk down the quilt and I'd take a peep:..........................Je tirais l'édredon et jetai s un coup d'œil :
Upon her butt was West Virginny;......................................Sur son cul s'étendait la Virginie de l'Ouest ;
Through them hills I just love to roam................................A travers ces collines, j'aime vagabonder.
But when the moon begins to shine down her Wabash,............Mais quand la lune éclaire son Wabash (Ville de l'Indiana)
That's when l remember my Indiana home..........................Je me rappelle que je viens de l'Indiana .

Skeets McDonald partit à l'Ouest, pour Los Angeles, en février 1951. Il se rendit dans les bureaux de Cliffie Stone, un faux péquenaud qui
dirigeait l'émission Hometown jamboree ("La grande réunion bien de chez nous") sur la station de radio KXLA, à Pasadena. Stone l'engagea
pour jouer dans l'émission, puis le recommanda à Ken Nelson, qui travaillait chez Capitol.
En moins de deux semaines, Skeets était sous contrat.
Son premier disque pour Capitol, Scoot, git and begone ("Du balai, saleté, fiche le camp"), sortit en mai 1951. Il ne se vendit pas plus que
ses successeurs: Today l'm movin' out ("Aujourd'hui je me casse"), Ridin' with the blues ("Quand on trimballe le blues"), Fuss and fight
("Des ennuis et de la bagarre"). Le problème était que ces disques n'étaient pas tout à fait du même genre que ceux des autres péquenauds
employés par Capitol, et que la firme ne savait pas vraiment ce qu'elle devait en faire.
Début 1952, Skeets délaissa un instant le studio d'enregistrement pour aller incarner le copain chantant de Johnny Mack Brown dans
le film Smokeless powder ("Poudre sans fumée"), produit par Monogram. De retour en studio, il grava une chanson intitulée Don't let the
stars get in your eyes (""Ne laisse pas les étoiles entrer dans tes yeux"), écrite par Slim Willet, qui l'avait déjà enregistrée. Le disque entra
dans le classement country en octobre et finit par atteindre la deuxième place. Skeets ayant réussi à décrocher un tube avec cet
enregistrement banal et mièvre, sa maison de disques se montra très réticente à l'idée de le voir revenir à la musique plus étrange, plus
bruyante et plus rythmée qu'il enregistrait habituellement.
Skeets fit ce qu'on lui demandait de faire, mais les tubes brillèrent par leur absence, et le chanteur ne paraissait plus revenir à la vie
qu'occasionnellement, comme par exemple en 1954, quand on lui permit d'enregistrer Your love is like a faucet ("Ton amour est comme un
robinet"). Mais en 1956, les gens de Capital, comme toute l'industrie musicale, prirent conscience de l'existence d'Elvis Presley,
de Carl Perkins et d'un machin qui s'appelait le rock'n'roll. Ils se souvinrent alors de ces drôles de disques que Skeets McDonald avait faits
chez eux en 1951, et ils lui lâchèrent la bride sur le cou. En conséquence, Skeets enregistra en 1956 quelques-uns des meilleurs disques
de rockabilly qu'on entendît jamais: I got a new field to plow ("J'ai un nouveau champ à labourer") , You oughta see grandma rock
("Faut voir mémé danser le rock"), et surtout Heart-breakin'mama ("Cette nana brise les cœurs").
Mais il y avait un problème. Skeets avait désormais quarante ans; il avait pris du bide et perdait ses cheveux. Capital engagea
Gene Vincent, et Skeets McDonald alla se faire voir.
Fin 1959, après avoir fait des apparitions régulières à la télévision dans Town Hall party ("On s'amuse à la salle des fêtes municipale"),
une émission retransmise par TTV depuis la ville de Compton (Californie), Skeets obtint un contrat chez Columbia, à Nashville. Il enregistra
des disques de country agréables mais qui n'avaient rien d'exceptionnel, juste un cran ou deux au-dessus de la merdouille produite en
série à Nashville. Quelques-uns de ces disques connurent un modeste succès dans le circuit country : This old heart ("Ce vieux cœur", 1960),
Call me Mr. Brown ("Appelez-moi M. Brown", 1963), Big chief Buffalo Nickel ,1965(Un buffalo nickel est une pièce de cinq cents).
et Mabel (1967).
Quelques autres étaient réellement bons: You're not wicked,you're just weak ("T'es pas méchant(e), t'es juste faible", 1961); Chin up,
chest out ("Lève la tête, bombe le torse") et Fast company ("Les copains à cent à l'heure"), tous deux tirés de l'album de 1964 Call me Skeets!
Mais on n'était plus en 1956, et encore moins en 1951.
Columbia laissa tomber Skeets en 1967. Il fit encore un disque, lt's genuine ("C'est du vrai de vrai"), sorti par la firme Uni début 1968.
C'était fini, un point c'est tout. La femme tatouée lui fit signe, mais elle ne souriait plus.
Son cœur s'arrêta de battre et il mourut le 31 mars 1968.
S'il vous plaît, où que vous soyez, baissez la tête pendant dix minutes et priez en silence.
.

A suivre : "The Clovers "
Alain..

Site sur le son et l' enregistrement de Claude Gendre http://claude.gendre.free.fr/
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message