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21-Les disparus "Sam COOKE "

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hencot
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21-Les disparus "Sam COOKE "

Message par hencot »

SAM COOKE
ou Don Juan et la fille du motel

Le motel s’appelait « L'Hacienda », au 9131 Figueroa Street à Watts, South Central, Los Angeles, et la fille Elisa Boyer : une Franco-Eurasienne de 22 ans qui vendait ses charmes – indéniables – pour vivre en cette Amérique où tout ce qui était bridé était par définition un peu vietnamien, soit déjà suspect aux yeux de l’autochtone, où l’on défilait derrière Martin Luther King pour l’égalité des droits raciaux et où la mort récente du président Kennedy avait plongé chacun dans un désarroi sourd.
Le décor était donc un motel, pour ainsi dire de passe, la date le 11 décembre 1964, l’action un fait divers, un accident de la vie, et les protagonistes deux exclus de la société US dont l’un, de couleur noire, avait décroché le jackpot en vendant son blues, sa soul, c’est-à-dire son âme, à sa communauté, et l’autre, une petite immigrée, tentait de monnayer ce soir-là son corps avec son frère d’exclusion, de grimper avec lui à la courte échelle sociale, puisque, quand il y en avait pour un... Deux qui avaient a priori tout pour se ressembler, se rapprocher, et allaient pourtant ce jour-là s’affronter, se déchirer, se détruire sans qu’on pût jamais réellement savoir ce qui s’était passé dans ladite Hacienda à trois heures du matin, pour que le premier – l’artiste – finisse avec trois balles dans le corps sur la moquette de la gérante du motel : une Black quinquagénaire dénommée Bertha Franklin qui ne plaisantait pas avec les choses du sexe et avait pris peur devant le chanteur débarqué dans son salon en petite tenue, dans un remake afro-californien de Feydeau, made in Hollywood.
Une comédie de Boulevard au crépuscule. Elle avait pris son pistolet et tiré dans le tas, c’est-à-dire en pleine poitrine de l’inconnu qui s’était écroulé sans comprendre, répétant quelque chose comme « Madame, qu’est-ce que vous faites, vous m’avez tué ! » et avait encore rampé vers elle pour chercher de l’aide. Et elle l’avait achevé froidement à coups de tisonnier, convaincue qu’il en voulait à son argent, à son honneur ou carrément à sa vie, et qu’un individu de ce genre n’avait pas le droit de vivre ici-bas. En fait, l’intrus était venu s’acheter un peu d’amour, du sentiment express, et comme il s’était fait voler, détrousser et même déshabiller, il courait dans le plus simple appareil derrière sa petite cambrioleuse, et avait échoué chez l’être le moins sentimental qui pouvait se trouver à cette heure-là dans le comté : une gardienne de nuit sur le qui-vive, arme à la main et tabloïd en tête. On ne pouvait pas lutter, et le pire fut sans doute l’injustice du sort, tomber de si haut pour rien, juste une histoire de jarretelle et de faux frais. Il s’était fait avoir par la première qui en voulait à sa bourse et se faisait descendre par la seconde qui croyait qu’il en avait après ses sous.
Le quiproquo absolu, puisque les disques de l’homme gisant à terre trônaient encore en bonne place sur le pick-up voisin, mais comment aurait-elle pu se douter que le rêve flirtait ainsi avec la réalité, que le sang à ses pieds était celui d’une idole? Sans le savoir, elle avait tué un symbole, descendu une étoile en plein cœur. Abattu Sam Cooke, l’homme que Mohamed Ali lui-même appelait « le plus grand chanteur de rock’n’roll du monde » – et il s’y connaissait en grandeur –, le pote à Ray et le héros du Harlem Square Club et du Copa. Le grand Samuel Cook, de Clarksdale, Mississippi. Et ce dernier, qui était avec Harry Belafonte l’autre figure dominante de la scène afro-américaine en ce temps-là, était tombé dans un « guet-apens du destin », le truc imparable qu’aucun scénariste local n’a vu venir et n’oserait même imaginer. La mort en goguette, un samedi soir sur le Sunset. Bullshit.
Avec son superbe physique, qui n’avait rien à envier à Sidney Poitier, sa voix de velours qui valait de l’or, ses ventes de disques qui dépassaient alors celles du jeune Elvis dans la même firme, RCA, Sam Cooke était en effet un emblème au même titre qu’un Ray Charles, une rock star doublée d’un big boss. A 33 ans, il dirigeait sa propre société de production (SAR Derby : Sam and Alex Records), d’édition (Kags Music), de management, faisant face aux mafias locales d’Hollywood, et était une PME à lui tout seul. Et si, en bon fils de pasteur (comme son collègue et disciple Otis Redding), il avait débuté avec ses deux sœurs dans le gospel, en l’occurrence les « singing children » à 9 ans, une manière comme une autre de prolonger une enfance de chœur, il en devint vite la star du genre, avec ses « Soul Stirrers », avant de devenir une star tout court : 1 million 700 000 exemplaires de You Send Me, classé numéro un en 1957, un million de Wonderful World en 1959, idem en 60 avec Chain Chang, numéro un au Top Ten R&B en 1961 avec Twistin’ The Night Away, sans parler des autres, Only Sixteen, Cupid, Shake, A Change Is Gonna Come, Bring It On Home To Me, etc. Au total, environ dix millions de disques vendus. Peu d’artistes auront d’ailleurs été autant repris que lui, y compris après sa disparition, par Al Green, Otis Redding, Rod Stewart, The Supremes, Eric Burdon, les Rolling Stones, Cat Stevens, James Taylor, etc.
Exemple parfait de réussite, d’émancipation, d’intégration, le chanteur, qui occupait un joli cottage à Los Feliz, sur Ames Street, avait déjà connu le mauvais sort en perdant quelques mois auparavant sa troisième enfant, qui s’était noyée à dix-huit mois dans la piscine familiale,quasiment sous ses yeux. La pire épreuve qu’un père puisse connaître, et le genre d’image qui ne vous lâche plus de sitôt, à chaque fois que l’on se repasse le film, c’est-à-dire à chaque fin de soirée. Et sans doute avait-il encore plus à cœur ce samedi-là de s’étourdir, s’éclater, repousser autant que possible les portes de sa nuit, cette minute où la vie vous renvoie tout votre passé à la figure. De fuir ses fantômes jusqu’au fin fond de la cité.
Ce soir-là, il allait donc dîner dans un restaurant italien de LA – chez Martoni’s – avec des amis producteurs, lorsqu’un attaché de presse avait débarqué avec une fille comme il en était tant par ici : dans toutes les histoires, il y a toujours une fille, et c’est toujours là que les histoires se compliquent, virent au scénar et riment avec polar. Celle-là était plutôt quelconque, potelée et empotée, mais mignonne, une jeune Asiatique à patronyme français qui prétendait vouloir chanter, entrer dans le métier, par quelque moyen que ce fût et le regardait comme s’il avait été Bing Crosby et Al Johnson réunis. C'est fou comme les chanteurs attirent les chanteuses, particulièrement virtuelles, dès qu’ils entrent quelque part, et ont l’art de susciter des vocations spontanées. Eût-il œuvré dans l’architecture qu’elle se serait probablement découvert un intérêt tout aussi soudain pour cette discipline, lui aurait vanté son goût des formes et des espaces, mais là, c’était le studio, les démos, les radios et les DJ.
Toujours est-il que l’intruse, chanteuse ou pas, « ferra » si bien la vedette qu’il fit faux bond à son dîner, trop occupé à flirter au bar avec elle. Cooke aimait les femmes, et elles le lui rendaient bien, mais celle-là avait surtout l’air d’en vouloir, sans qu’on sache exactement ce qu’elle recherchait. Peut-être n’en savait-elle rien elle-même, au fond? Une aventurière de la dernière heure? Une groupie mal dégrossie, ou junkie en manque de dose? Quoi qu’il en soit, son truc avait marché, la star semblait avoir des milliers de choses à lui dire, comme quand on retrouve une vieille copine ou qu’on rattrape le temps perdu, et nul n’osait plus les déranger devant leurs Martinis dry : Sam avait une nouvelle « girlfriend », sa fille du samedi. Alors ses amis s’éclipsèrent en lui donnant rendez-vous dans une boîte de Sunset Boulevard, le PJ’s, où il promit de les rejoindre vers une heure du matin.
A ce stade de la soirée, il avait l’air affairé, entièrement à son histoire de cœur : on ne l’avait pas vu comme ça depuis longtemps. Il y arriva peu après leur départ, dans sa Ferrari rouge, et eut une petite altercation avec un client : la fille était toujours là, aussi inséparable de lui que le sont ces fans ou parasites qu’on croise en coulisses, qui se relaient de concert en dédicace sans qu’on les distingue même les uns des autres : même sourire appuyé, même regard troublé, mêmes gestes empruntés. Il appelait ça ses « boules de flipper », et il était joueur. Manifestement, l’artiste avait flashé sur elle et tentait de la rassurer, de la convaincre de finir la nuit avec lui, et elle semblait réticente. Un classique du genre, le plus vieux plan du monde. Il insista, promit de la ramener chez elle, et à deux heures et demie du matin, l’entraîna comme il se doit au motel voisin, « L'Hacienda », qui acceptait les gens de couleur (l’inscription d’entrée annonçait : « Everyone welcome », ce qui était un code), et il prit une chambre sous le nom de « Mr et Mrs Cooke ». Puis il la tira vers la pièce, toujours en train d’argumenter, de négocier. Il voulait et elle ne voulait pas, comme dans une chanson de Tin Pan Alley. Il disait « oui » et elle disait « non », promettait de « ne faire que parler » et elle tentait de s’échapper. Il avait vécu cette scène-là mille fois, et en connaissait le dénouement par cœur. Elle chercha – en vain – une issue dans la salle de bain, prête à sauter dans le vide, cependant qu’il se déshabillait à côté et se préparait à donner l’estocade. Et elle profita du fait qu’il y était allé à son tour pour s’échapper en subtilisant ses vêtements, afin de le neutraliser. Du moins serait-ce là la version officielle de la survivante, dont on ne savait plus avec le temps si elle était victime ou autre chose, quel rôle exact elle avait joué dans la mort du plus grand chanteur de soul des années 60, celui pour lequel n’importe quelle fan normalement constituée aurait probablement payé pour l’accompagner une minute dans sa chambre. N’importe quelle fille, sauf Elisa Boyer. L'énigme commençait peut-être là.
Une chose était sûre, quelle que fût la première partie de l’histoire : lorsque Cooke découvrit qu’elle s’était éclipsée, qui plus est avec ses propres vêtements, il n’eut qu’une idée, la rattraper, fût-ce avec une seule chaussure et un pardessus pour habit – tout ce qui lui restait –, c’est-à-dire à demi nu et en pleine nuit, et il se mit à la poursuivre en direction de la loge de la gérante, où il avait cru la voir entrer. Où donc aurait-elle pu se cacher à cette heure-là, dans un endroit aussi désert? Cette dernière, une matrone black à qui il ne fallait pas en conter, était au téléphone à papoter, comme chaque nuit pour tuer le temps, avec la propriétaire du motel : l’heure des comptes, dans un boulot pas drôle, surtout en hiver ! C'est alors que Cooke, manifestement hors de lui, se mit à tambouriner à sa porte, en exigeant qu’on lui ouvre et invectivant la fille qui semblait s’y être réfugiée, en tout cas qui avait disparu de la circulation avec ses affaires.
Dans le patio bordé de bungalows, on n’entendait et ne voyait que lui, même si l’on eût été en mal de reconnaître l’homme des juke-box et des petits écrans dans cet énergumène vociférant. Une scène ahurissante et surtout incompréhensible pour qui n’en avait pas suivi la trame, et c’était le cas de Bertha Franklin. Cette dernière, qui n’était pourtant pas une mauviette et en avait vu d’autres, n’avait pas fait le rapprochement entre le Sam Cooke du fichier, débauchant une petite comme des dizaines de bourgeois en goguette, et le play-boy souriant de ses quarante-cinq tours qui devait les avoir toutes à sa botte, et surtout être charmant, bien élevé et bien habillé, en tout cas... habillé! Rien à voir. Imaginait-on le vrai Sam Cooke débarquant dans un motel miteux de banlieue à trois dollars la nuit, pour ne pas dire la passe, se crêpant le chignon avec une fille légère et plutôt ingrate, et courant à poil dans la cour? C'était pourtant le cas, et la dénommée Elisa Boyer avait autant flashé sur la liasse de milliers de dollars, malencontreusement exhibée par la star à la pizzeria, que sur son heureux propriétaire. Car le scénario était aussi calamiteux, quotidien que son décor et ses protagonistes. Une affaire de liasse et de fesses, pas de quoi pavoiser ni s’alarmer, sauf que quelque part, la mécanique foira, et qu’on ne saura jamais exactement pourquoi, puisqu’il ne subsiste que les deux témoignages féminins, par définition sujets à caution : elles risquaient des poursuites pour homicide, non-assistance à personne en danger...
A peine Cooke réussit-il à s’introduire dans l’appartement de la logeuse, à la recherche de sa monte-en-l’air, que celle-ci, affolée, s’empara d’un petit pistolet posé sur le poste de télévision – on ne savait jamais, avec tous ces rôdeurs – et lui tira dessus quasiment à bout portant. Dans l’excitation, elle le rata pourtant deux fois, mais la troisième balle – tirée à moins d’un mètre – fit mouche, en pleine poitrine, perforant ses poumons et son cœur. Il chancela sur place, stupéfait, en répétant mécaniquement « Madame, vous m’avez tiré dessus ! », comme s’il n’en revenait pas qu’elle eût osé, qu’elle l’eût fait, et qu’il fût la cible, comme si la situation était trop bête pour être vraie, puis s’écroula, et continua néanmoins de ramper en sa direction, comme pour lui faire comprendre. Que tout cela ne tenait pas debout, qu’il n’était pas un voleur ni un violeur, qu’il venait de se faire lui-même avoir et tout ça. Qu’il avait besoin d’aide et pas d’autre chose. Qu’il fallait appeler tout de suite les flics.
Mais déjà, ses forces faiblissaient, et il nageait comme en plein cauchemar dans une mare de sang, de son sang, avec une méchante douleur à la poitrine, lui qui contait fleurette à peine une heure auparavant à son envoyée du destin. Il agonisait et continuait de pester machinalement contre la situation, dans un état second. Il mourait, bon Dieu ! Au moins voulait-il expliquer à cette femme-là, noire comme lui, ce qui se passait, et il s’efforça de l’attraper, saisir sa jupe ou son soulier. La toucher pour qu’elle sache qu’il n’était pas un ennemi, juste un frère qui venait aussi du fond de la mine, du mauvais côté de la vie. Il ne fallait pas se tromper. Alors, saisie d’horreur et de panique, elle s’empara d’un tisonnier qui traînait par là et le lui abattit sur la tête, l’acheva en lui fracassant le crâne de plusieurs coups secs, comme on élimine un insecte. Elle l’anéantit, jusqu’à ce qu’il ne bouge plus, ne remue plus un seul doigt, qu’il soit hors d’état de nuire. Sur la platine, le dernier quarante-cinq tours de Sam traînait son blues : la vie était absurde, en ce temps-là. De notoriété publique, Bertha n’était pas une tendre, et elle ne s’en était jamais laissé conter par les mecs, fussent-ils des frangins. Mais un type qui l’attaque à poil en pleine nuit, ça, elle ne l’avait jamais vu! Il n’était pas près d’oublier la leçon... Et l’Amérique entière découvrit l’existence, la bouille et le tempérament de feu de la tenancière de l’Hacienda, sur Figueroa Street. Il lui avait passé le flambeau, transmis une parcelle de gloire.
Quand la police arriva, le chanteur était déjà mort, en travers du salon, sans qu’on ne pût jamais comprendre comment il en était arrivé là, à l’issue d’une telle carrière et d’une soirée si prometteuse. Un invraisemblable pataquès, oui, mais lequel? Personne ne voulait démordre de sa version. Au procès, Elisa, qui ressemblait à une Lolita sur le retour, bouffie et tirée avec ses lunettes noires, fit état de harcèlement et même d’une tentative de rapt de sa part, et Bertha, qui n’en revenait pas d’avoir tué un de ses artistes préférés, invoqua la légitime défense. Elle avait eu la peur, et donc la colère de sa vie : mettez-vous un peu à sa place. Les avocats plaidèrent le quiproquo, et il n’y avait pas grand-chose à ajouter. Le mystère appartenait plutôt à Elisa, qui se hâta de le garder tout entier, rien que pour elle, ravie d’un secret qui lui donnait enfin une raison d’être. Elle était devenue la dernière scène d’un héros national, presque une héroïne à sa façon.
Mais la réponse se trouvait peut-être au fond de ces livres noirs où la logique la plus implacable se conjugue au plus terrible hasard : Cooke, en début de soirée, avait donc extrait de son manteau pour payer la tournée une liasse de 5 000 dollars qu’il venait de retirer à sa banque, et Elisa, qui avait repéré le manège et faisait effectivement, selon certains, la retape dans ce genre d’établissement, aurait pu penser le détrousser, en profitant d’un moment de relâchement. Lui faire les poches entre deux et le soulager de sa petite fortune. Et pour être sûre de le neutraliser, le laisser en plan et ne pas être poursuivie, elle aurait imaginé de lui subtiliser ses vêtements en partant. Découvrant le subterfuge, il se serait néanmoins lancé à sa recherche dans le plus simple appareil, ou presque. Doublement blessé, lésé, dans son orgueil et son portefeuille, il aurait foncé, droit vers la seule lumière, habitation en vue. Peut-être même pour appeler les flics, mais pas de cette façon-là. Personne n’avait imaginé que la gardienne du motel gardait un pistolet chargé à portée de main, avait peur du noir et souffrait d’insomnie chronique, dans un job que, par ailleurs, elle ne supportait plus.
Pour corser l’imbroglio, l’Asiatique appela elle aussi les flics de son côté, depuis une cabine voisine, en prétendant avoir échappé à un rapt. Et la propriétaire de la logeuse, qui était restée en ligne pendant l’agression de son employée, entendit même toute la scène à travers l’écouteur, comme dans un bon vieil Hitchcock ! Inextricable. Et Sam Cooke ne se serait jamais douté que son destin l’attendait là, blotti un samedi soir sur le bord de l’avenue, dans les bras d’une fille qu’il n’avait même pas eue, comme si son dernier succès posthume, A Change Is Gonna Come, enregistré le mois de sa mort, avait vu étonnamment juste : « It’s been too hard living but I’m afraid to die/Cause I don’t know what’s up there beyond the sky/It’s been a long, long time coming/But I know a change is gonna come.../Then I go to my brother/And I say brother help me please/But he winds up knocking me/Back down on my knees... ». Les chansons, parfois, disent la vérité, à l’insu même de leurs créateurs.
A son enterrement, Ray le « Génie » interpréta le bien nommé Angels Keep Watching Over Me, et comme la nature a horreur du vide et que, sur terre aussi, on n’est jamais si bien protégé que par les dieux, sa veuve épousa ensuite une autre légende du R&B, le superbe Bobby Womack, qui était un de ses artistes maison et continua d’entretenir sa flamme au foyer, de cultiver l’âme, qu’on appelait ici soul, du disparu.
Alain..

Site sur le son et l' enregistrement de Claude Gendre http://claude.gendre.free.fr/
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