Le forum Audiovintage est privé.
En tant qu'invité, vous avez accès à certaines rubriques uniquement, l'ajout de nouveaux membres n'est pas possible pour le moment.
En tant qu'invité, vous avez accès à certaines rubriques uniquement, l'ajout de nouveaux membres n'est pas possible pour le moment.
Concerto pour violon de Sibélius, Op47
- vendin
- Membre éminent
- Messages : 1775
- Enregistré le : lun. 17 mars 2014 21:09
- Localisation : Noisy le grand 93
Concerto pour violon de Sibélius, Op47
à tous.
Aujourd'hui je vais vous parler du concerto pour violon de Sibélius, œuvre qui se trouve sur la première marche de mes œuvres préférées, cela pour différentes raisons, l’œuvre par elle même, les circonstances qui m'ont conduit à sa découverte et aussi qu'il en existe une interprétation par une violoniste à qui je voue une grande admiration.
C'est une œuvre magnifique et austère, mystérieuse et sombre comme les forêts de Finlande, pays du compositeur, tourmentée et agitée comme son climat, mais tellement aboutie. Le premier mouvement est une succession de moments calmes qui s'agitent de plus en plus avec une tension grandissante qui explose arrivée au paroxysme, pour retomber dans une calme béatitude...
Le deuxième mouvement, très beau aussi, prolonge idéalement le premier.
Le troisième est une danse qui nous emmène dans un tourbillon très scandé.
J'ai quelques versions que je vais vous présenter.
A tous seigneur tout honneur, le premier à l'avoir gravé me semble être Heifetz, mais je peux me tromper, il l'a gravé deux fois, une première fois avant guerre avec Beecham, ma préférée, et une seconde fois avec Hendl en stéréo, très belle version également, les deux chez RCA.
J'ai également une autre vieille version enregistrée en 1943 lors d'un concert à Berlin. Georges Kulenpkamff, qui vivait en Suisse et n'était pas un ami des nazis, était venu spécialement pour le jouer avec Furtwängler dans ce qui fait parti des premiers enregistrement sur bande dont les allemands avaient mis au point la technique. La prise de son est excellente.
C'est une version que j’apprécie énormément, une vision lente que la technique des deux interprètes permet, avec, il faut l'avouer, un coté assez "flippant". Ces tempos lents, liées à quelques imprécisions du soliste, sont peut être un peu moins convaincants dans le dernier mouvement.
Tout de suite après guerre, il y à eu quelques enregistrements, dont mon préféré, par Ginette Neveu. C'est une vision incandescente de l’œuvre, un jeu sans faille grâce à une virtuosité qui est toute entière destinée à se faire oublier pour transmettre de l’émotion. La encore la prise de son est excellente. A l'heure actuelle le meilleur report est celui du label Dutton, pas cher. Le report officiel EMI en CD est un scandale, la version du coffret vinyle EMI de Ginette Neveu est meilleur.
Les années cinquante ont vu pas mal d'interprétations. Camilla Wicks pour commencer, un jeu plus tourné sur la virtuosité pure mais une version très attachante. Peut être un peu moins chassé maintenant, ce disque a été très recherché à une époque et atteint des prix relativement élevés, c'est un Capitol qui se lie avec la courbe AES. Il existe en CD.
Ivry Gitlis l'a enregistré ensuite chez VOX, il Bénéficiait d'un chef extraordinaire, selon moi, en la personne de Jascha Horenstein. L'écoute de ce disque avec une Clément permet de se rendre compte de toute la richesse sonore que Gitlis est capable d'extraire de son violon, c'est ma deuxième version préférée.
Le violoniste ruse Julian Sitkovetsky l'enregistrait à la même époque en Tchékoslovaquie pour Supraphon, la encore une version extraordinaire exécutée par un violoniste trop tôt disparu.
Aujourd'hui je vais vous parler du concerto pour violon de Sibélius, œuvre qui se trouve sur la première marche de mes œuvres préférées, cela pour différentes raisons, l’œuvre par elle même, les circonstances qui m'ont conduit à sa découverte et aussi qu'il en existe une interprétation par une violoniste à qui je voue une grande admiration.
C'est une œuvre magnifique et austère, mystérieuse et sombre comme les forêts de Finlande, pays du compositeur, tourmentée et agitée comme son climat, mais tellement aboutie. Le premier mouvement est une succession de moments calmes qui s'agitent de plus en plus avec une tension grandissante qui explose arrivée au paroxysme, pour retomber dans une calme béatitude...
Le deuxième mouvement, très beau aussi, prolonge idéalement le premier.
Le troisième est une danse qui nous emmène dans un tourbillon très scandé.
J'ai quelques versions que je vais vous présenter.
A tous seigneur tout honneur, le premier à l'avoir gravé me semble être Heifetz, mais je peux me tromper, il l'a gravé deux fois, une première fois avant guerre avec Beecham, ma préférée, et une seconde fois avec Hendl en stéréo, très belle version également, les deux chez RCA.
J'ai également une autre vieille version enregistrée en 1943 lors d'un concert à Berlin. Georges Kulenpkamff, qui vivait en Suisse et n'était pas un ami des nazis, était venu spécialement pour le jouer avec Furtwängler dans ce qui fait parti des premiers enregistrement sur bande dont les allemands avaient mis au point la technique. La prise de son est excellente.
C'est une version que j’apprécie énormément, une vision lente que la technique des deux interprètes permet, avec, il faut l'avouer, un coté assez "flippant". Ces tempos lents, liées à quelques imprécisions du soliste, sont peut être un peu moins convaincants dans le dernier mouvement.
Tout de suite après guerre, il y à eu quelques enregistrements, dont mon préféré, par Ginette Neveu. C'est une vision incandescente de l’œuvre, un jeu sans faille grâce à une virtuosité qui est toute entière destinée à se faire oublier pour transmettre de l’émotion. La encore la prise de son est excellente. A l'heure actuelle le meilleur report est celui du label Dutton, pas cher. Le report officiel EMI en CD est un scandale, la version du coffret vinyle EMI de Ginette Neveu est meilleur.
Les années cinquante ont vu pas mal d'interprétations. Camilla Wicks pour commencer, un jeu plus tourné sur la virtuosité pure mais une version très attachante. Peut être un peu moins chassé maintenant, ce disque a été très recherché à une époque et atteint des prix relativement élevés, c'est un Capitol qui se lie avec la courbe AES. Il existe en CD.
Ivry Gitlis l'a enregistré ensuite chez VOX, il Bénéficiait d'un chef extraordinaire, selon moi, en la personne de Jascha Horenstein. L'écoute de ce disque avec une Clément permet de se rendre compte de toute la richesse sonore que Gitlis est capable d'extraire de son violon, c'est ma deuxième version préférée.
Le violoniste ruse Julian Sitkovetsky l'enregistrait à la même époque en Tchékoslovaquie pour Supraphon, la encore une version extraordinaire exécutée par un violoniste trop tôt disparu.
Modifié en dernier par vendin le dim. 19 févr. 2017 21:21, modifié 6 fois.
Pascal.
- vendin
- Membre éminent
- Messages : 1775
- Enregistré le : lun. 17 mars 2014 21:09
- Localisation : Noisy le grand 93
Re: Concerto pur violon de Sibélius, Op47
Un autre russe, David Oistrack l'a enregistré assez souvent, j'en ai deux versions de lui, la plus ancienne avec Sixten Ehrling qui dirigeait aussi la version de Camilla Wikcs et une magnifique version, en stéréo cette fois ci, dirigée par Rojdestvenski.
Autre belle version d'un violoniste russe mais qui a quitté tôt son pays et a couru le monde, Tossy Spivakovsky qui bénéficie lui aussi d'un chef rompu à cette musique Tauno Hannikainen. Dans certains passages, sa façon de jouer peut être deroutante, mais c'est bien réussi.
Henry Szeryng lui aussi avec la complicité de Rojdestvenski en a gravé une très belle version chez Philips, qui me réconcilie avec lui.
Dans les années soixante, Christian Ferras en a gravé une très belle version avec Karagan chez Deutshe Grammophon. Il éxiste d'autres enregistrement de lui, notamment de concerts, qui sont superbes aussi, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus.
Ida Haendel en a donné une jolie version que j'aime beaucoup aussi. Lors du concours Wieniawsky de 1935, elle y rencontre Ginette Neveu qui le remporte à l'age de 17 ans et elles y deviennent amies, elle devait avoir elle même 12 ans à l'époque.
Une version que j'adore également car c'est avec elle que j'ai découvert l’œuvre au tout début des CD est celle de Dylana Jenson, avec Ormandy à la direction. c'est un chef je j'aime beaucoup, c'est toujours bien avec lui. C'est classique et sans fioritures, mais c'est une très belle version, l'introduction et rondo capriccioso de Saint Saens qui est avec est superbe.
Il existe une version de concert de Philippe Hirschhorn, violoniste méconnu ayant eu une carrière compliquée, malheureusement Doremi est un label qui fait du travail très médiocre.
Autre belle version d'un violoniste russe mais qui a quitté tôt son pays et a couru le monde, Tossy Spivakovsky qui bénéficie lui aussi d'un chef rompu à cette musique Tauno Hannikainen. Dans certains passages, sa façon de jouer peut être deroutante, mais c'est bien réussi.
Henry Szeryng lui aussi avec la complicité de Rojdestvenski en a gravé une très belle version chez Philips, qui me réconcilie avec lui.
Dans les années soixante, Christian Ferras en a gravé une très belle version avec Karagan chez Deutshe Grammophon. Il éxiste d'autres enregistrement de lui, notamment de concerts, qui sont superbes aussi, mais je n'arrive pas à mettre la main dessus.
Ida Haendel en a donné une jolie version que j'aime beaucoup aussi. Lors du concours Wieniawsky de 1935, elle y rencontre Ginette Neveu qui le remporte à l'age de 17 ans et elles y deviennent amies, elle devait avoir elle même 12 ans à l'époque.
Une version que j'adore également car c'est avec elle que j'ai découvert l’œuvre au tout début des CD est celle de Dylana Jenson, avec Ormandy à la direction. c'est un chef je j'aime beaucoup, c'est toujours bien avec lui. C'est classique et sans fioritures, mais c'est une très belle version, l'introduction et rondo capriccioso de Saint Saens qui est avec est superbe.
Il existe une version de concert de Philippe Hirschhorn, violoniste méconnu ayant eu une carrière compliquée, malheureusement Doremi est un label qui fait du travail très médiocre.
Pascal.
- vendin
- Membre éminent
- Messages : 1775
- Enregistré le : lun. 17 mars 2014 21:09
- Localisation : Noisy le grand 93
Re: Concerto pur violon de Sibélius, Op47
Belle surprise avec Anne Sophie Mutter, même Prévin est surprenant, une belle version moderne.
J'ai une autre version qui reprend les deux moutures de ce concerto, car il en a eu une première qui a été abandonnée, mais je n'ai pas encore réussi à remettre la main dessus, ainsi qu'une ou deux autres.
J'ai une autre version qui reprend les deux moutures de ce concerto, car il en a eu une première qui a été abandonnée, mais je n'ai pas encore réussi à remettre la main dessus, ainsi qu'une ou deux autres.
Pascal.
-
- Membre spécial
- Messages : 72
- Enregistré le : jeu. 21 oct. 2010 05:17
Re: Concerto pur violon de Sibélius, Op47
A cette belle revue on peut rajouter une belle prise de son d'un disque EVEREST sur film 35mm, le violoniste est Tossy Spivakovski et le chef Tauno Hannikainen
- vendin
- Membre éminent
- Messages : 1775
- Enregistré le : lun. 17 mars 2014 21:09
- Localisation : Noisy le grand 93
Re: Concerto pur violon de Sibélius, Op47
Je pense que cela doit être la même que celle j'ai cité, mais je ne savait pas qu'elle existait sur film.audiozinzin a écrit :A cette belle revue on peut rajouter une belle prise de son d'un disque EVEREST sur film 35mm, le violoniste est Tossy Spivakovski et le chef Tauno Hannikainen
Pascal.
-
- Membre spécial
- Messages : 72
- Enregistré le : jeu. 21 oct. 2010 05:17
Re: Concerto pour violon de Sibélius, Op47
C'est bien la même, il n'y a pas de film à voir, c'est simplement la prise de son qui est réalisée sur bande-film de 35mm (selon la pub de la pochette Everest)
- vendin
- Membre éminent
- Messages : 1775
- Enregistré le : lun. 17 mars 2014 21:09
- Localisation : Noisy le grand 93
Re: Concerto pour violon de Sibélius, Op47
C'est ce que j'avais compris, je me suis mal exprimé.audiozinzin a écrit :C'est bien la même, il n'y a pas de film à voir, c'est simplement la prise de son qui est réalisée sur bande-film de 35mm (selon la pub de la pochette Everest)
Pascal.
- Edith
- Membre honoraire
- Messages : 494
- Enregistré le : mer. 13 mars 2013 16:31
- Localisation : Poitou
Re: Concerto pour violon de Sibélius, Op47
Bonjour Pascal,
Chaque fois que l'on parle de Sibélius, on dit qu'il est méconnu en France, crois-tu que ce phénomène soit lié à une musique plus intellectuelle que charnelle ?
Chaque fois que l'on parle de Sibélius, on dit qu'il est méconnu en France, crois-tu que ce phénomène soit lié à une musique plus intellectuelle que charnelle ?
- vendin
- Membre éminent
- Messages : 1775
- Enregistré le : lun. 17 mars 2014 21:09
- Localisation : Noisy le grand 93
Re: Concerto pour violon de Sibélius, Op47
Edith.
Oulah!!!
Je pense que lorsque on rentre dans une musique elle devient "charnelle" ou peut être plus facilement accessible, la musique de Beethoven n'est pas moins "intellectuelle", par contre si l'on ne la comprend pas elle reste abscons c'est sûr, moi je la trouve charnelle et surtout ce concerto. Difficile comme question ma foi. Je ne sais pas si je me fais comprendre.
Par ailleurs ce n'est pas une musique si méconnue que cela je trouve, certes pas dans sa globalité mais ce concerto, certaines symphonies, le quatuor, Tapolia et d'autres sont quand même connues, par forcement du grand public mais en tout cas des amateurs de classique.
Oulah!!!
Je pense que lorsque on rentre dans une musique elle devient "charnelle" ou peut être plus facilement accessible, la musique de Beethoven n'est pas moins "intellectuelle", par contre si l'on ne la comprend pas elle reste abscons c'est sûr, moi je la trouve charnelle et surtout ce concerto. Difficile comme question ma foi. Je ne sais pas si je me fais comprendre.
Par ailleurs ce n'est pas une musique si méconnue que cela je trouve, certes pas dans sa globalité mais ce concerto, certaines symphonies, le quatuor, Tapolia et d'autres sont quand même connues, par forcement du grand public mais en tout cas des amateurs de classique.
Pascal.
- CHARLES33
- Membre no life
- Messages : 3054
- Enregistré le : sam. 1 mai 2010 10:13
- Localisation : Pas loin de chez Alain
Re: Concerto pour violon de Sibélius, Op47
Superbe collection Pascal ,
Depuis plusieurs mois via le site DISCMUSEUM ( 7 interprétations différentes) j'essais de faire une comparaison (mouvement par mouvement) des grands concertos romantiques et bien sûr celui celle de Sibelius en fait parti.
De la version de Ginette Neveu (1946) jusqu'à celle de ce Zino Francescatti (1963) le choix est vraiment difficile.
Je retiens (très arbitrairement)
1- pour la puissance de son interprétation
- David Oistrakh , Orchestre : Orchestre de Philadelphie 1959
2- pour la qualité de sa virtuosité
Walter Hendl (Chef d'orchestre), Jascha Heifetz Orchestre : Orchestre Symphonique de Chicago
3- Pour ce violon inimitable (bien que dans dans les fff celui_ci soit un peu noyé par l'orchestre)
Ginette Neveu (1946).
Et plus tard ...
Depuis plusieurs mois via le site DISCMUSEUM ( 7 interprétations différentes) j'essais de faire une comparaison (mouvement par mouvement) des grands concertos romantiques et bien sûr celui celle de Sibelius en fait parti.
De la version de Ginette Neveu (1946) jusqu'à celle de ce Zino Francescatti (1963) le choix est vraiment difficile.
Je retiens (très arbitrairement)
1- pour la puissance de son interprétation
- David Oistrakh , Orchestre : Orchestre de Philadelphie 1959
2- pour la qualité de sa virtuosité
Walter Hendl (Chef d'orchestre), Jascha Heifetz Orchestre : Orchestre Symphonique de Chicago
3- Pour ce violon inimitable (bien que dans dans les fff celui_ci soit un peu noyé par l'orchestre)
Ginette Neveu (1946).
Et plus tard ...
-
- Sujets similaires
- Réponses
- Vues
- Dernier message
-
- 9 Réponses
- 13983 Vues
-
Dernier message par Abendroth111
-
- 0 Réponses
- 9905 Vues
-
Dernier message par vendin