Et cela d'autant qu'il a mis la main sur une critique très positive de l'interprétation de Nelson Freire, critique qui a été publiée dans un ancien numéro de Classica...qu'il me plaît de toujours nommer "Répertoire"....
J'aime beaucoup cette oeuvre... :coeur:
Je m'imagine assez facilement au coeur de la Sologne, dans cette maison de Maîtres sise à l'écart de toute habitation, à l'époque de l'année où les forêts sont rousses...
Frédéric Chopin est assis à son piano. George Sand qui vient de terminer un chapitre de "La Mare aux Diables", est assise dans la pénombre, fumant sa pipe....Son exaltation coutumière a laissé place à un sentiment de calme volupté...
La pièce est faiblement éclairée par deux lampes à pétrole...Chacun des amis venus passer la journée à Nohant est retourné dans sa "chacunière"....Il ne fait pas encore frais, la nuit est complètement installée...dehors, hiboux, sangliers, biches et cerfs, renards, loutres... reprennent possession de leurs territoires.
Chopin entame les Nocturnes....
Non...ce n'est pas triste, en aucune façon...
A peine mâtiné de mélancolie, cette musique évoque la fin du jour, ou plus exactement l'arrivée de la nuit, symbole à la fois de l'apaisement et du repos...symbole également de la fuite inexorable du temps, de notre passage sur terre...Et cette musique contient, ou laisse transparaître ici ou là un peu de révolte...à moins que l'histoire du pianiste, à moins que "les Polonaises" fassent naître en moi ce dernier ressenti...Pour ce qui me concerne, je n'ai pas entendu l'interprétation de Freire....
Actuellement et pour répondre à Jean-Yves, pour inciter les amis forumeurs à écouter cette oeuvre également, je dois dire que mes préférences vont incontestablement vers les interprétations de:
- Claudio ARRAU: cela chante comme une Diva bellinienne...c'est merveilleusement envoûtant tout en demeurant paradoxalement pudique. (intégrale Philips 416440-2)
- Vlado PERLEMUTER (n°3, 4,5, 6, 7, 8, 13, 14, 16 et 17. Nimbus 5012). Le toucher est quasi miraculeux, ainsi que sa sonorité particulière...Cette sonorité, qui n'appartient qu'à lui, est bien captée et reproduite par Nimbus....Le phrasé est souple, l'articulation saute aux oreilles et à l'esprit, sans effort...Malheureusement, il ne s'agit pas d'une intégrale, et c'est bien dommage.
- Alfred Cortot et surtout Samson François: des témoignages à mon avis, indispensables aux amoureux de ces pianistes...mais les prises de son font qu'il s'agit là de témoignages, je le répète....
J'espère et souhaite que quelques uns d'entre-vous viendrons apporter leur pierre à ce début d'édifice....A vous lire...
