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La naissance d' un disque vinyle

Pour lire nos grandes galettes.
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CREAM
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Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par CREAM »

Jean le sujet abordait les contraintes et la dynamique du support vinyle, on ne peut pas parler que de ses qualités

Je me suis intéressé moi aussi aux techniques d'enregistrement avant les époques que tu cites et j'en connais à peu prés les contraintes, "limites", exigences et qualités, et je suis bien conscient que ces contraintes n'ont pas de rapport avec le plaisir du résultat

Mais j'arrête là car l'échange n'ai pas intéressant :jesors:
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vavou
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Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par vavou »

dans le monde de la musique baroque que je fréquente, les enregistrements sont souvent fait avec un couple micros, point....au dessus des musiciens pour un ensemble de 8 à 12 musiciens par exemple.
quelques micros d'appoints (si soufflants) viennent se joindre au couple principal.
toujours des micros dans la salle aussi...
Il me semble que l'on ne peut pas comparer enregistrement de musique dont le son est produit pas les zicos et dont la prise de son doit refléter le timbre.
avec prise de son jazz ou même rock.

enfin, je me suis souvent amusé avec des potes à l’exercice du de blind-test: ça rend modeste. Souvent un oscilloscope va montrer des différences entre les enregistrements ....mais juste avec notre une oreille humaine : on ne perçois pas l'exigence que s'impose le preneur de son.
Connaissez vous les travaux autour de la Psycho-acoustique ?
parce que la rezstitution musicale est très lié à ses phénomènes dit de la psycho-acoustique.

j'espère que je ne suis pas trop H.S. en disant cela.
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Ulrich
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Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par Ulrich »

vavou a écrit : Connaissez vous les travaux autour de la Psycho-acoustique ?
Ici c'est HS, mais je suis trés interessé à cette thématique :yes!: ...

tu peux ouvrir un sujet lá dessus, je serait ravis d'y participer :hello:
« L'unique différence entre un fou et moi, c'est que moi je ne suis pas fou. »
Salvador Dali
Antivolt

Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par Antivolt »

Vous connaissez l'histoire du disque "vinyle". Tout commence avec une matrice. Elle se présente sous la forme d'une galette lisse constituée d'un disque d'aluminium entièrement recouvert de laque nitro cellulosique. Un burin en saphir ou en diamant chauffé par un fil résistant enroulé autour de la monture, grave un sillon en spirale, entraîné par une vis sans fin de l'extérieur vers le centre tandis qu'un moteur fait tourner le disque à une vitesse régulière. Un dispositif électromagnétique communique au burin de petits mouvements répondant au signal, dans le sens latéral pour le signal monophonique, et dans le sens vertical pour la différence entre canaux, s'il y a lieu. Au microscope, on peut voir les ondulations des sillons qui ne doivent jamais se chevaucher. Un touché limité des bords des sillons est autorisé. L'avancement du burin est accéléré au début et à la fin du disque pour marquer la séparation des plages. Un numéro d'identification de matrice est gravé près de la spire la plus courte.
Lors de la gravure, le burin découpe un copeau aspiré par une buse à vide pendant la coupe. Le plan de coupe est légèrement incliné par rapport au rayon du disque ( Source WP).

Illustrations de la technique de gravure d'un prototype de disque:

l'ensemble Neumann VMS70 ( graveur ) et son électronique SAL 74 B ( rack ) .
Toutes les photos sont de Techtrader vintage hifi & more , Suisse.
Graveur Neumann VMS 70 et armoire SAL 748
Graveur Neumann VMS 70 et armoire SAL 748
Neumann-VMS70-00.jpg (506.59 Kio) Vu 3328 fois
La mécanique ressemble à un tour à métaux.
Graveur Neumann VMS 70
Graveur Neumann VMS 70
Neumann-VMS70-02.jpg (361.94 Kio) Vu 3328 fois
Détails : loupe / microscope monoculaire pour inspection des sillons dans la laque.
Détails- loupe monoculaire - tête de gravure
Détails- loupe monoculaire - tête de gravure
Neumann-VMS70-03.jpg (386.88 Kio) Vu 3328 fois
Tête de gravure SX 74 ( qui transforme les signaux analogiques audios en déplacements mécaniques ).
Tête de gravure
Tête de gravure
Neumann-VMS70-04.jpg (304.17 Kio) Vu 3328 fois
Stylet de gravure
Stylet de gravure
Neumann-VMS70-12.jpg (294.49 Kio) Vu 3328 fois
Réglages de la gravure.
Réglages de la gravure
Réglages de la gravure
Neumann-VMS70-13.jpg (314.24 Kio) Vu 3328 fois
Bras de lecture pour écoute du prototype.
Bras de lecture et cellule pour contrôles.
Bras de lecture et cellule pour contrôles.
Neumann-VMS70-15.jpg (348.16 Kio) Vu 3328 fois
Armoire électronique
Electronique SAL 74 B
Electronique SAL 74 B
Neumann-VMS70-19.jpg (336.03 Kio) Vu 3328 fois
Etapes ultérieures : le disque gravé est recouvert de métal par galvanoplastie. On retire le vinyle. Il reste une matrice qui permettra dans une presse de produire des disques par pressage. On considérait qu'on pouvait en produire environ 10 000 mais que seuls les 1 000 premiers étaient de la meilleure qualité ( Source WP).
Modifié en dernier par Antivolt le mar. 25 avr. 2017 09:14, modifié 4 fois.
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Unic
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Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par Unic »

Super reportage photo. Merci.
Le bras de contrôle est un Grace.
Antivolt

Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par Antivolt »

Merci.
Les graveurs ( record lathes ) sont très recherchés avec la reprise du commerce des disques vinyles. Outre le cutting, la galvano ( metalworking )et le pressage nécessitent des outils très spécialisés.
Les ateliers de pressage sont rares et l'on se bat pour récupérer du matériel qui semblait finir sa vie en Afrique ou en Amérique du Sud.

Le graveur Neumann VMS 70 a eu deux successeurs, le VMS 80, avec son rack SAL 84 et sa tête de gravure SX 74 et le Neumann VMS 82. Ces appareils valent entre 50 000 et 100 000 USD. Leur prix est sûrement en augmentation, car ils n'ont pas eu de descendance depuis les années 90.

Il y a trois catégories de têtes de gravure, interchangeables sur les Neumann :
- une pour la gravure dans un disque en cuivre - DMM pour Direct Metal Mastering.
- une pour la gravure dans la laque, comme illustré précédemment.
- une pour la gravure dans des disques spéciaux plastiques Séquence youtube

Un graveur peut s'intégrer élégamment dans un salon :
Record lathe
Record lathe
IMG_0618.JPG (138.82 Kio) Vu 3293 fois
Modifié en dernier par Antivolt le mar. 25 avr. 2017 09:16, modifié 3 fois.
arcade
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Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par arcade »

Bonsoir à tous,
Je ne sais plus si j'ai déjà transmis cette pépite de Dominique Blanc Francard sur le mastering du vinyle et du CD
Au cas ou :



Voici un document extrêmement intéressant de Dominique BLANC-FRANCARD, c’est une copie, l’original semble avoir disparu d’internet.
Dominique BLANC-FRANCARD, ingénieur du son explique les différences de « mastering » entre les disques vinyles et les CD.
Avec le CD une partie du travail échappe complètement à l’ingénieur du son.
Ceci peut expliquer, les différences d’écoute entre platine vinyle et platine CD ( à conditions égales de performances des systèmes ) ; mais aussi les différences entre un album sur les premiers CD et le même album remastérisé récemment.
La gravure vinyle impose ses contraintes, bien maitrisées par les ingénieurs du son de l’époque, contraintes qui ont disparu avec le CD, mais celui ci en a apporté de nouvelles pour des raisons pas forcément avouables.
Aussi il y a de quoi relativiser les débats entre vinyles et CD
Avant l’ère bénie du CD, on transférait nos délicieuses bandes master 1/4 ou 1/2 pouce sur des vinyles. Je rappelle au passage, et fort ému, car cela nous ramène au moyen-âge, qu’avant de porter sa bande au « mastering », l’ingénieur du son d’époque passait quelques nuits blanches à nettoyer ses mix, à faire, avec le réalisateur, l’ordre des morceaux, que l’on assemblait méticuleusement sur une grande bobine avec des amorces blanches de 3 à 4 secondes entre chaque titre.
Quand par malchance et à cause d’absence de Dolbys, la bande master était un peu trop bruyante, soufflante ou polluée, le producteur hurlait en écoutant le montage final au casque et nous imposait de remplacer toutes les amorces par de la bande ENREGISTREE avec un souffle équivalent à celui des mixes afin d’éviter à l’auditeur d’entendre un silence absolu entre les morceaux… Quelle époque…
Après avoir été écoutée 200 fois et enfin acceptée par la prod, la bande master prenait enfin le chemin (de croix..) du studio de mastering pour être transférée sur le flan original: plaque de tôle recouverte d’une couche minuscule de vinyl qu’un burin malicieux allait graver tant bien que mal.
Les malheureux comme moi qui ont SUBI cette époque difficile en sont restés marqués à vie. Le graveur nous faisait un échantillon, que l’on appelait « souple » qui n’avait rien de souple vu qu’il était du même métal que son jumeau de flan (j’en ai encore une centaine dans mes archives, on arrêté ce cauchemar qu’en 1991) et qui servait de référence par comparaison avec le premier exemplaire pressé.
A titre de mémoire, je rappelle que le vinyl était gravé en stéréo par un déplacement latéral du burin pour les informations de SOMME (gauche + droite) et verticalement pour les informations de DIFFERENCE (gauche – droite). Or, si le déplacement latéral n’était limité que par la durée du programme musical (sillons larges : minutage réduit) le déplacement vertical, lui, était limité par l’épaisseur minuscule séparant la couche de vinyl de la ferraille.
DONC:
impossible de mettre la grosse caisse à gauche et la basse à droite
impossible de mettre des informations hors-phase à un niveau moyen
impossible d’avoir un niveau de DIFFERENCE supérieur à un niveau de SOMME
Impossible, impossible….un vrai cauchemar.
Illustré dans cet article : https://passionhifivintage.wordpress.co ... s-vinyles/
Heureusement, des hommes acharnés et compétents, connaissant leur machine mieux que le constructeur, arrivaient à faire des miracles, et à faire les vinyls de référence que l’on écoute encore aujourd’hui avec un plaisir extrême.
Mais à UNE condition:
Il fallait impérativement que la prise de son et le mixage aient été faits avec un soin et une qualité exceptionnelles pour que le résultat sur le disque soit correct.
Sinon, l’homme d’art nous jetait dehors de son laboratoire en nous disant gentiment, mais fermement, d’aller apprendre notre métier d’ingénieur… « Pas possible de graver ça mon bonhomme, faut remixer… » La honte. La déchéance devant le réalisateur qui d’un seul regard incendiaire, nous faisait comprendre qu’on était viré, grillé à vie, qu’on avait intérêt à prendre le premier vol pour le Bengla Desh.
Je n’exagère pas. Pas mal de confrères ont perdu leur réputation sur le chemin des studios de gravure. D’autres, dont j’ai fait partie, on gagné la leur par la phrase magique du graveur « Alors là, champion, ce mix, rien à toucher, ça se grave comme du beurre ».
Ces graveurs là nous aimaient, parce qu’ils pouvaient améliorer notre travail et faire le leur correctement. Ils savaient que le responsable de la maison de disques ne les appellerait pas trois jours après en les insultant parce que l’échantillon pressé était inaudible, à côté de la copie de bande qu’ils avaient dans leur bureau.
Et puis un jour est arrivé le CD.
On nous a dit : « Ça y est, le cauchemar est terminé. Plus de défauts, plus de stress.
La bande master part à l’usine, plus d’humains, le CD sort de presse et c’est un clone de votre bande master. »
En fait le cauchemar venait juste de commencer. Le graveur a rangé ses machines Neumann au placard, a sorti de ses cartons les bancs de montages SONY et la plus grande escroquerie du siècle de l’audio a enfin démarré…
Donc, plus de gravure, mais du PRE MASTERING.
En gros: vous faites votre mixage en studio, sur une bande analogue, un DAT ou ce que vous voulez.
Voua allez au studio de Mastering, ou un individu met les morceaux dans l’ordre avec un système complexe et numérique. Au début c’était le système Sony à base de PCM 1630 sur cassettes Umatic, qui est encore très courant. Si la bande est analogique, il faut la recopier sur une cassette Umatic, avant de la monter sur une autre cassette Umatic, qui sera le master final qui partira à l’usine.
Si c’est un Dat, il faut aussi la copier sur un Umatic pour pouvoir la monter. (Nous parlons là des débuts du mastering). Aligner les niveaux entre chaque morceau, éventuellement corriger, limiter. Une fois le montage achevé, il faut encoder l’Umatic pour lui donner les codes PQ.
Les codes PQ servent à indexer le cd. Ce sont eux qui font que le lecteur de cd se repère au début de chaque titre. Il y a un index de début de titre, et un index de fin de titre, même si les morceaux sont enchaînés. L’index de fin de titre sert à connaître le minutage exact du morceau. Le lecteur de CD est capable de se positionner sur un titre grâce à ces indexs. Sans rentrer dans ces détails techniques chiants (surtout pour nous quand on le fait) les index de début et de fin ont des « offsets » de quelques millisecondes, permettant au lecteur de se positionner légèrement avant le morceau afin de ne pas en grignoter le début quand il démarre. Les normes du Red book sont très strictes. Toute bande master partant à l’usine qui ne respecte pas scrupuleusement ces normes est impitoyablement rejetée. Afin d’être sur du respect de ces normes, la bande et l’enregistreur Umatic subissent une ANALYSE, qui est imprimée sur papier et qui détaille tous les points nécessaires: Le nombre des corrections d’erreur, la comparaison entre les codes PQ inscrits et ceux décrits, le nombre de paquets exacts de data enregistrés etc etc.. On ne rigole pas du tout dans les usines.
La bande master arrive à l’usine. On la met dans un autre Umatic, et on refait une analyse afin d’être sûr que la machine qui lit la bande master ne génère pas plus d’erreurs que celle qui l’a enregistrée. Si tout est OK, on met la bande Umatic dans le rack du LBR (Laser Beam Recorder) et on grave le Glass Master.
Ensuite, c’est fini, les robots prennent le contrôle et les galettes s’empilent dans les boites plastiques, une presse ne faisant pas moins de 500 CD d’un coup. Pas d’échantillons à l’unité, votre CD va directement dans les stocks de la maison de disque et hop, à la FNAC. La moindre erreur se répercute sur la totalité des disques pressés, sans la moindre chance de contrôle. Toute cette histoire, c’était avant que le virtuel ne s’en mêle.
Aujourd’hui le mastering sur Umatic est presque aussi désuet que la locomotive à vapeur, pour la simple raison que depuis l’avènement du virtuel, on a découvert que l’on pouvait graver le Glass Master à double vitesse si on utilisait l’informatique. Double vitesse = 2 fois plus de Glass Masters, 2 fois plus de presses et mille fois plus de CD par jour…
Aujourd’hui, on peut faire un Glass Master, selon les usines, à partir d’une Umatic, d’une cassette DDP (cassette 8mm Exabyte de data contenant une image disque du CD, le standard actuel) d’un PMCD (CD master contenant les mêmes informations que l’Umatic) ou d’un simple Cd gravé chez soi.
En vertu des informations décrites dans les pages précédentes ,il apparaît donc que pour finir sur une DDP qui maintenant est le lecteur standard installé dans le rack LBR, tout autre format arrivant à l’usine est transféré en DDP.
CE QUI VEUT DIRE :
Qu’il y a bien intervention humaine après la phase de pre-mastering et que cette intervention, quand elle est faite sans compétence ,peut purement et simplement ruiner le travail de quelques mois. Mais nous sortons du sujet, on gardera ça pour un autre débat.
Bon, alors, est-il nécessaire de passer par un studio de pre-mastering pour envoyer sa bande à l’usine?
Comme chacun le sait aujourd’hui, le CD est en 16 bits. En vertu des traitements imposés au signal si on doit compresser, égaliser ou booster le master, les fichiers audio utilisés pour le pre-mastering sont EN GENERAL en 24bits.
Je dis bien en général, car dans l’absolu, recopier en 24bits une cassette analogue pourrie et reproduisant la membrane d’un baffle de Marshall 100w ayant fait la tournée mondiale de Metallica ne changera sûrement pas la face du monde, mais…
Le 24 bits est standard dans les studios de mastering, ou l’on traite les fichiers audio avec des stations SADIE sur PC ou SonicSolutions sur Mac. L’Umatic est en 16 bits, d’où sa désuétude actuelle.
Une fois le montage terminé, avec les eq et divers traitements réalisés, on refait un master définitif en réduisant de 24bits à 16bits grâce à des programmes de dithering complexes comme l’Apogee UV22, ou le Sony Superbit Mapping. Un CD audio ne peut être gravé qu’en 16 bits 44.1kHz.
Quand le Cd est apparu, en 1982, la norme indiquait que le niveau maximum du CD, soit 0dbfs,était 18db au dessus du zero vu console. Afin d’avoir de la marge (headroom) pour les crêtes.
Avec les années, et l’usage de plus en plus systématique de nouveaux limiteurs et compresseurs ultra-performants, on est arrivé aujourd’hui, en 1998, à des CD dont cette marge a été réduite à 2 sinon 1 db. soit des Cd dont le niveau moyen est de 16 db supérieur à ceux de 1982.
La guerre du volume est sans limite ( :-) ) et chaque studio de mastering rivalise, comme à l’époque des 45t, pour produire un master encore plus fort que celui du voisin concurrent.
Même si ça fait de l’effet, il y a quand même un problème, car le lecteur moyen de Cd ayant été construit pour une marge de 18db, a beaucoup de mal à sortir de son préampli cheap de quoi sortir 0db en volume moyen. Il arrive même que le niveau du disque impose au lecteur de tirer plus de jus de son alimentation que celle ci ne peut en fournir; résultat: distorsion, son horrible.
Le fait d’avoir beaucoup de niveau sur un Cd n’est pas relatif au fait d’avoir été masterisé en 24bits, mais d’avoir été limité et compressé de telle manière que n’ayant plus de crêtes, on peut remonter le volume de 3 6, voire 9db sans soucis. Inutile de dire que si la musique n’a pas été pensée en conséquence, le résultat final peut être décevant artistiquement. Très fort ne veut pas toujours dire bon.
Tout le monde aujourd’hui peut faire un master chez lui, avec un peu de soin. Un appareil comme le TC Finalizer, bien utilisé, peut donner les mêmes résultats théoriques que ceux que l’on utilise pour un mastering pro. Il faut surtout avoir l’expérience de ces techniques, car toute erreur est bien entendu fatale. Car il est difficile, sans une installation spécialisée, d’être sûr d’être vraiment aux normes des usines.
Au niveau du mix, il faut être sûr de l’importance des nuances que l’on désire. Dans le cas d’un cd destiné à être écouté par un individu normal, n’ayant pas une chaîne hi-fi 2 x 1254w installée dans un bunker en béton isolé parfaitement des pollutions sonores du voisinage, il est très difficile de profiter de nuances supérieures à 6 dB sans avoir sans fin à monter le son pour entendre les ppp, baisser le son quand il y a des fff, etc.
Si on est sûr de son coup et que l’on a pu vérifier que ces nuances sont RÉALISTES, essayer de limiter sagement les instruments les plus pointus, ceux qui font que le crête-mètre tape vers le zéro, même quand on a l’impression qu’il n’y a pas de volume. Dans la liste, TOUTES les percussions, certaines notes de piano, les consonnes des voix (les T… et les K… trop compressées).
Si chaque instrument est soigneusement raboté sans pour autant nuire à sa qualité, le mix aura déjà un rapport crête/volume plus proche de la réalité. Si pour une raison, un instrument lâche une crête de 6 dB supérieure aux autres, le niveau moyen du cd sera de 6 dB en dessous, en prenant cette unique crête du morceau comme niveau maximum. Dommage…
Une fois le mix terminé et soigneusement vérifié ; à ce sujet, le mastering consistera à le mettre aux normes du monde extérieur. C’est à dire: égaliser la bande master, le cas échéant, pour annuler les défauts de l’écoute sur laquelle le mix a été fait. Il va sans dire que pour effectuer cette opération, il faut disposer d’une écoute de référence sur laquelle on entend tout, les qualités comme les défauts, qui a fait ses preuves, c’est à dire déjà envoyé quelques galettes dans la nature avec succès.
Ensuite, il faut booster le niveau électrique de la bande master, si possible, afin que le pressage effectué, le cd soit comparable aux autres productions de la planète, et que la seule différence entre votre rondelle magique et celle du meilleur cd de l’année ne soit que musicale, et pas technique.
Booster veut dire monter le niveau, si les crêtes le permettent. Si le master a été fait sur un DAT non étalonné, on peut gagner pas mal de niveau. Si il faut booster, on remonte également le bruit de fond qui est derrière la musique. Si le mix est inconsistant en « volume », il faut compresser le mix. Raboter les crêtes inaudibles ne veut pas dire compresser ou écrabouiller un mix, c’est juste le moyen de remonter le niveau global vers le haut. La bande analogique, elle, avait le talent (elle l’a toujours d’ailleurs) de raboter ces crêtes avec douceur.
L’oreille humaine déteste les crêtes, qui sont rabotées naturellement par le tympan. Les laisser n’amène rien de musical, juste une sensation flagrante de fatigue auditive après quelques minutes d’écoute. Un son « pointu » et sans épaisseur. Il va sans dire que ces traitements réduisent le rapport signal/bruit du mix. C’est pourquoi le mastering a établi sa norme en 24bits, de manière à avoir plus de marge vers le bas pour ce genre de traitements.
Mais tant qu’on AMÉLIORE le contenu musical, on optimise le résultat. Tant pis pour le souffle et la distorsion si la musique est meilleure. Seul le résultat compte. Quand on fait ce travail tout seul à la maison, le seul conseil que je puisse donner est de comparer ce qu’on fait avec plein de disques que l’on connaît et qui se rapprochent de la musique sur laquelle on travaille. Pour ne pas être trop trompé par des convertisseurs cheap, essayez de trouver un lecteur de cd à sortie numérique. Pour le ProTools, la solution la moins coûteuse et qui se rapproche le plus des outils de mastering pro est le plug-in Waves Maximizer. en expérimentant, on trouve assez facilement des réglages d’optimisation de niveau très convaincants.
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Charly
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Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par Charly »

Merci beaucoup Antivolt et Arcade pour ces reportages et articles super intéressants !!!

J'en profite pour découvrir ce topic qui était passé sous mes radars...

Je me coucherai moins bête ce soir !!!

Je constate que la FM a finalement copié le vinyle en transmettant la somme G + D sur le signal principal et la différence G - D (ou D - G ?) sur la sous-porteuse...

Encore merci beaucoup ! :yes!: :prosterne:

Charly, avide de détails techniques...
Antivolt

Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par Antivolt »

Impossible d'oublier ici l'autre article de Jacqueline.

La méthode DMM Direct Metal Mastering des années 80-90, est plus rapide et moins coûteuse que la fabrication en laque car les matrices sont réalisées directement à partir d’un master en cuivre. L’étape de galvanisation est ainsi réduite pour aller directement vers le pressage du disque vinyle. Toutefois les puristes trouvent que cette méthode produit des sonorités bien différentes de la méthode traditionnelle, décrivant le son comme trop dur dans les hautes fréquences, "trop clair ou 'incisif".
Elle résout cependant les phénomènes de pré-échos quand certains signaux impulsionnels de la paroi du sillon ultérieur se retrouvent dans le précédent. En particulier, un son fort pendant un passage calme qui le précède est souvent clairement révélé par un pré-écho, ou peut apparaître comme post-écho après un pic en volume quand la méthode laque sur aluminium est employée.
Une autre amélioration est la réduction du bruit. La méthode laque présente un risque plus élevé d'ajout de bruit aléatoire indésirable à l'enregistrement, provoqué par l'enfermement de petites particules de poussière lors de la pulvérisation d'argenture sur le maître, première étape nécessaire du processus de galvanoplastie pour sa reproduction. Comme le disque maître DMM est déjà réalisé en cuivre, cette étape n'est pas nécessaire et ces défauts sont évités.
Un des problèmes initiaux de la méthode DMM est qu'elle a été combinée avec les premières bandes master numériques et que l'association était désagréable aux oreilles qui savent écouter.
Tout ceci appartient plus au passé qu'au présent. J'ai lu que le dernier graveur Neumann a été vendu en 2005 à... l'Église de scientologie. La firme Neumann a été reprise par...Sennheiser. Des sociétés tierces ont récupéré des systèmes Neumann incomplets pour les pièces et assurent le dépannage.
Modifié en dernier par Antivolt le mar. 25 avr. 2017 09:25, modifié 5 fois.
platinum
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Re: La naissance d' un disque vinyle

Message par platinum »

Bref au commencement était le son... Ah non le verbe :mossieurpropre:
Merci pour ces explications car je n'avais rien trouvé d'aussi fouillé jusque là !
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