Le bloc de puissance Pioneer M-90 date de la seconde moitié des années 80. Apprécié pour son design réellement plaisant, c’est hélas un appareil qui ne vieillit pas très bien.
Cet exemplaire est en panne sur le canal gauche, le fusible saute.
Voici le circuit gauche, qui n’est absolument pas la copie conforme du canal droit. Le premier supportant également des alimentations supplémentaires pour le reste de l’appareil.
Il semblerait que quelqu’un soit déjà passé par ici pour gratter quelque peu la colle corrosive qu’on trouve sur ces séries, à moins bien sûr que tous les M-90 n’en aient pas reçu une quantité identique.
Deux des transistors de puissances sont en court-circuit. Il est illusoire de penser qu’il suffit de remplacer uniquement ces deux transistors. Les références originales sont obsolètes, il y a de forte chance de tomber sur des contrefaçons. De plus, il est nécessaire d’avoir des transistors aux caractéristiques les plus proches si on souhaite avoir un appareil qui sonne et fonctionne correctement, on ne mélange donc pas les références comme on le voit souvent dans des réparations « à pas cher ».
Montage des nouveaux transistors de puissances. Un contrôle poussé a également permis de trouver une résistance ayant fortement dérivée sur le petit circuit visible.
Il a également fallu remplacer certaines diodes aux comportement erratiques sur le circuit gauche.
Tous les condensateurs chimiques sont remplacés, la plupart étant très fatigués et certains tout simplement HS.
L’état de nombreuses soudures étant, comme toujours, catastrophiques dans ce modèle (et encore, c’est généralement pire dans le préamplificateur associé, le C-90), un long travail de réfection a été effectué.
Révision obligatoire, avec le remplacement des condensateurs chimiques et la réfection des soudures.
Les condensateurs de filtrages étaient corrects à la mesure, mais le propriétaire a souhaité les faire remplacer pour être tranquille.
Retrait de la façade.
Remplacement compliqué car les condensateurs originaux ont un format et des connections qui ne répondent absolument plus aux normes actuelles. Il a donc fallu étudier consciencieusement le choix des remplaçants et repercer le circuit. Les deux relais présents sont également changés par sécurité.
Les deux relais de protection HP sont remplacés.
Le circuit buffer reçoit deux condensateurs chimiques et des relais neufs. Soudures revues également.
Avant de remonter le tout, démontage du circuit présent derrière la façade et remplacement de l’ampoule jaune axiale qui était HS.
L’appareil est recablé en 240v puis remontage.
Connectique. L’entrée « control Amp » est directe. Les deux autres entrées sont contrôlées par le potentiomètre de gain en façade.
Les mesures :
Distorsion à 2x1w sous 8 ohms.
Distorsion à 2x200w sous 8 ohms. L’écrêtage (1% de dht) arrive à environ 2x250w sous 8 ohms.
Réponse en fréquence à 2x1w sous 8 ohms.
Rapport signal bruit à 2x1w sous 8 ohms.
Rapport signal bruit à 2x200w sous 8 ohms.
Les mesures à l’oscilloscope :
Signal carré à 100hz, 1khz, 10khz et temps de montée à 10khz. 1w en sortie sous 8 ohms.
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Belle bête !!! Je ne connaissais pas du tout…
Beau travail, comme d’habitude.
Les Années 80, l’époque où « tout le monde » a viré au plastique pour les façades… snif !
Sinon elle sonne comment la bête?
Je n’ai rien contre les façades en plastiques, le plus important étant quand même ce qui se trouve dans l’appareil 🙂 D’ailleurs ici, ce n’est pas du plastique mais bien du métal. En général, je ne suis pas un grand fan de cette génération d’appareil, que ce soit un Pioneer ou une autre marque. Il fait le job, il est capable d’alimenter a peu près n’importe quoi, mais je ne lui trouve pas beaucoup de « caractère » à l’écoute.
Merci pour votre retour !