j'ai longuement hésité, et en fait hésite toujours, à vous présenter cet amplificateur qui n'a rien de "vintage", mais...
- il utilise un schéma similaire à celui des premiers amplificateurs "BF" : une triode de puissance par canal, montée en "Single Ended", ici une 845 dont la conception a près de cent ans, le rendement lamentable mais la linéarité exceptionnelle!
- associé à des panneaux isodynamiques utilisés en LB, il permet la constitution d'une chaîne ultra-minimaliste (après l'étage RIAA il n'y a que 4 tubes, et trois seulement après un DAC avec réglage de volume) mais d'une remarquable musicalité, et ce de l'infra-grave (30Hz facile, si, si!) à l'extrême aigu et à niveau réaliste grâce à la confortable puissance de plus de 20W (22, mazette!) délivrée par la 845, contre les 8 à 10 de la "reine" 300B.
Ceux qui n'ont jamais écouté ce type d'ampli vont doucement rigoler à la lecture de ces lignes, peut-être pas les autres...
Avant d'en dire plus, regardons-le :
ainsi que ces caractéristiques : 2X22W donc, avec une réponse en fréquence à +/- 1,5 db de 20 à 50000 Hz et une DHT de 1%, une conso de 320W et un poids de 33Kg, les électroniciens "sérieux" sont morts de rire...
Le taux de CR générale n'est pas indiqué, mais gageons qu'il est de 6 à 12db grand maximum, contre au moins le double pour un PP de pentodes ou de tétrodes, et beaucoup plus pour un totor, sans parler des ampli-op...
Ce monstre de (paléo-)technologie n'est rien moins qu'un intégré pourvu de 3 entrées préampli (plus une attaquant directement l'étage ampli de tension par l'intermédiaire d'un relais, les sensibilités respectives sont de 200mV et de 1V) suivies par un potentiomètre de volume ALPS de 100Kohms motorisé et télécommandé (mazette!(bis))
Ces deux premiers étages (PA et ampli de tension) sont constitués d' une double triode (noval!) chacun (un demi tube par canal), ECC83/12AX7 ou 5751 (µ et impédance de sortie plus faible) montée en cathode commune.
Après ces étages d'une extrême complexité (

Les condos de liaison sont des Mundorf N-cap, les transfos de sortie sont des EI japonais (Zs 4, 8 et 16 ohms), ceux d'alim sont toroïdaux.
L'alimentation HT est à valve pour les tubes d'entrée et driver (5AR4/GZ34 ou le nec plus ultra CV1377), à diodes pour les 845, dont la HT doit tourner autour de 1000V! Ces alims sont filtrées "en Pi" C-L-C.
Terminons ce descriptif en disant que l'on règle le courant de repos de chaque 845 à l'aide d'un potar par canal et d'un voltmètre (sic) gradué en mA (

Entre les deux 845(B, copies chinoises d'Amperex, qui ont avantageusement remplacées celles livrées d'origine) on peut voir au premier rang (en bas) de gauche à droite la valve bi-plaque de redressement et les deux double-triodes noval et derrière (au dessus) les deux tétrodes à faisceau dirigé 6P3P montées en pseudo-triodes qui "drivent" les 845. Tout à fait derrière (en haut) les deux TS encadrent le boitier contenant les TA.
Bon, ben d'accord, mais l'écoute? (après remplacement des tubes d'origine, dont je dirai deux mots si ça vous intéresse)
Transparence inouïe (au sens propre du terme), naturel et richesse des timbres inouïs, bande passante et puissance inouïes (dans une pièce normale de 25-30 m2, pas dans un hall de gare!) quand un petit HP à bobine longue ne lui renvoie pas une FCEM de mammouth.
Pour ceux qui n'ont jamais pu écouter ce genre d'ampli, je dirai que l'on a le même écart entre un SE 845 et un PP de KT88 d'un bon faiseur qu'entre ce PP et un très bon ampli à transistors. Même s'il n'est pas toujours énorme, il est essentiel!
Cordialement,
Franàois