Consciente de ce problème absolument fondamental, la société toulousaine Kora (et à Toulouse, c’est la saucisse, hein, pas de la daube) a sorti en 2004 si ma mémoire est bonne, le préampli ligne bien nommé Crescendo.
Ce qui nous donne une façade avant réussie, ma foi, tout à fait capable grâce à son potentiomètre de volume motorisé, sa télécommande et son indicateur de volume, de satisfaire l’audiophile moyen -devenu une grosse féniasse qui ne veut plus bouger ses fesses du fauteuil-, accessoirement madame, et le plus important, les voisins.
Outre la présence de nombreuses Led bleues en façade, Kora en a aussi placé deux à l’intérieur, sait-on jamais ! Ce qui prouve par a+b que votre serviteur n’est pas le seul conscient du problème. La led bleue, that’s ze cherry on ze cake ! Alors quand on en a plusieurs… le nirvana !

Préamplificateur ligne donc (l’époque était très dure pour le vinyle) complet, avec entrées et sorties symétriques XLR et asymétriques RCA.
Au niveau de la connectivité, nous avons, dixit constructeur :
4 entrées lignes Rca (100 k Ohms /- 20 dB)
2 entrées modulables symétriques / asymétriques (100 k Ohms /- 20 dB)
1 boucle de monitoring
1 boucle d’insertion pour processeur Audio Vidéo gain Unitaire
1 sortie stéréo asymétrique Rca (max: + 20 dB / 600 Ω )
1 sortie stéréo symétrique Xlr (max: + 26 dB / 600 Ω )
1 sortie pour casques de 47 à 600 Ω
Fidèle à la philosophie de Kora, cet appareil est de technologie hybride. Le tube qui traite le signal est le bien connu 12BH7A, double triode souvent utilisée par les audiophiles comme driver dans les amplificateurs push pull, son gain moyen et sa tenue en puissance remplaçant avantageusement la ECC82. Il s’agit d’une Electro Harmonix (en plus clair Sovtek) qui continue toujours sa fabrication. Autrefois, c’était RCA, GE, Brimar et autres Tung Sol...
De conception totalement symétrique donc, et utilisant un schéma simple étage différentiel à double triode 12BH7 par canal.
Le circuit simple étage est une exclusivité Kora, que la société nommait CSC et XTL. A savoir que la 12BH7 est assistée de pas moins de 3 totors bipolaires (2x BF422 et BC549) et de 2 Jfet (2x BF244), montés dans une configuration particulière, dont je laisse l’exclusivité à Kora. Cette configuration permet une amplification en tension avec un taux de distorsion très faible, le potentiomètre de volume placé en entrée rend ce préamplificateur insaturable.
En sortie, un sélecteur placé en face arrière permet de choisir le gain : 0, 10 ou 20db.
L’alimentation comme il se doit, est toujours régulée chez Kora, (une régulation mosFet par canal) pour la HT de 230V, filaments en 12V, et tous les circuits-relais en 5V. Un transfo torique d’une bonne centaine de VA made in Toulouse également, ce charge d’alimenter tout ce joli petit monde.
L’exemplaire ici présent a été « touiqué », à savoir que les 4 condensateurs de sortie d’origine, des MKP placés sous le C.I, ont été remplacés par des versions audiophiles Mundorf.
Venons-en à l’écoute : Je n’ai pu écouter cet appareil que sur 2 systèmes à haut rendement, dont je vous passerais volontiers les détails, car Il faudrait plusieurs pages. A chaque fois à la place d’autres préamplificateurs prestigieux, dont je tairais la marque, mais dont les noms commencent par Audio et aussi Sonic et se terminent par Research ou Frontiers, ou encore quelques réalisations sur batteries issues de mes élucubrations, (je peux vous donner la marque, c’ est « cassoulet » ) ceci afin de bien situer, « cadrer » l’appareil.
Comment vous dire… la première chose que l’on ressent, c’est de l’homogénéité. Aucun registre ne parait en avant, quel que soit le type de musique écouté. Les détails sont là, et bien là. Ça coule de source, on ne se pose aucune question. Le registre grave (où on attend toujours une électronique à tubes au tournant) sans atteindre toutefois celui d’un proto sur batteries à liaison directe, rivalise sans problème en dynamique et en définition avec les préamplificateurs cités plus haut, tous prix confondus. Les timbres sont superbes, vrais, un piano de concert sonne comme un piano de concert. Une flûte à bec ne vous casse nullement les oreilles, quant aux voix… miam !
L’image stéréophonique est bien en place, très stable. Je tiens à préciser car c’est un point très important, que je n’ai touché à aucun réglage au niveau du filtre actif, à 4 voies pour les deux systèmes. Parfois, la personnalité d’un préampli peut demander un réglage très légèrement différent… je n’en ai nullement éprouvé le besoin, tant l’équilibre m’est apparu immédiatement.
Bref ce préamplificateur qui n’a pas le prestige de ces rivaux américains, rivalise avec eux sans problème, son seul défaut était une fois de plus d’être… français. Certainement pas assez cheap ?! Et pourtant, je suis certain qu’il procure une écoute de grande classe, qui vient prouver une fois de plus, que les tubes ne marchent jamais mieux que lorsqu’ils sont correctement épaulés, les transistors sont là pour ça. Ainsi que les led bleues… et un peu d’humour, bien entendu !