La construction est vraiment de qualité. Les capots sont très bien maintenus tout en étant de manipulation aisée, et la finition est très soignée.
Au démontage du capot supérieur, on trouve l'alim, assez gargantuesque. Le fond, qu'on distingue mal, est perclu de résistances de puissance, etc. Les condensateurs "moyens" sont des 4700uf. Je ne peux distinguer la capa des "gros", masquée par le support. Sans doute gigantesque. Ils sont datés à priori de 1986. Donc des blocs de la fin des années 80/ début 90, à priori.
Puis vient le dessous. C'est propre.
Détails, transistors.
2è partie : mise en route
Quelques mois plus tard...
J'avais un défaut sur au moins l'un d'entre eux. Pas pressé et m'en fichant quelque peu, ils patientaient. Un jour un ami, gros dealer et fouineur Hi-fiste du coin, m'annonce qu'il emporte un semi-remorque d'appareils "chez le réparateur de toute la faune haut-de-gamme locale" et me propose de les embarquer, ça ne mange pas de pain, au moins pour savoir. Ce à quoi j'acquiesce.
Quelques semaines plus tard ledit ami m'appelle en me disant, "c'est ok pour tes amplis, veux-tu qu'il en profite pour tout recaper, ça chauffe pas mal là-dedans paraît-il". Bon alors d'habitude sur mes amplis (tubes) je fais tout, mais là, après m'être assuré de la qualité des composants choisis, je dis ok, ce sera fait. Et au prix "semi-remorque"...
Peu après, j'ai les bestioles.
Du coup :
1. Je ne sais pas du tout quel était le problème,
2. Je ne sais pas du tout QUI me les a réparé.

Phrases laconiques du gars à mon ami : "C'est de la balle"; "ils sont repartis pour 20 ans". Zéro détail.
Simple, précis, concis, radical - j'aime

Bon alors autre étape bien saôulante, mais là j'avais pas le choix, démonter tout le système pour tout remonter avec les blocs. C'est infernal chez moi car les accès sont très malaisés, derrière mes étagères murales, avec des tonnes d'appareils et de disques aux pieds etc etc. Surtout que ces deux bébés pèsent leur poids.
Car ces LEEDH, ce sont deux monoblocs 50W en Classe A. Photos au-dessus..de la bête de compétition de la fin des années 80, 30.000 francs pièce.
4615 euros le bloc

Bon je mets mes crampons, mes piolets, j'escalade les étagères. Je ressors mon préamp du placard où il traîne depuis des lustres, étant passé depuis belle lurette aux intégrés. J'avais hésité à le vendre cet été. Comme quoi la vie est marrante.
Au bout d'un moment ça donne ça :
Vient le moment d'allumer. Pas un bruit. Silence total. Je mets un disque et je lance le préamp phono. Et là...patatras. peu de gain, pas de corps. Put*in !!! L'entrée phono du préamp qui marche plus, au plus mauvais moment !!! Ma punition de l'avoir délaissé !!
Bon pas très grave j'irai farfouiller dedans à terme, je passe en radio, Radio Classique dans l'entrée Radio évidemment.
Et là...Alléluia. Monstrueux.Extraordinaire.
Une spatialisation de l'extrême. Des détails à foison. De la précision, de l'impact.
Cette qualité de son, c'est le préamp, me dis-je. Montons le son. J'envoie du gros - genre du très gros -, là où je suis sûr que le power amp joue son rôle. C'est ferme, très ferme. Habitué aux tubes, qui envoient bien du gras dans le grave, ici c'est dégraissé, tenu dans une main de fer. Ah, il y en a du bas !!! Ca bouge quand même un 35 cm !! sans aucun problème, avec aisance, rapidité, mais surtout contrôle. Pas une seule perte de détail, pas d'enflure ou de boulimie superflues. Tu montes le son, le son monte, point. C'est fluide. Rien ne devient brouillon.
In Close-view
J'ai laissé tourner radio Classique 2 heures. Absolument fabuleux, encaisse les Forte sans broncher, chaque musicien est à sa place, tout est parfaitement intelligible. Et encore une fois, la spatialisation...à couper le souffle. Ok, ça vient sans doute plutôt du préamp, ça.
Ensuite j'ai branché un préamp Phono Dual dans une entrée ligne du pré. Et j'ai balancé des LP.
C'est plus sec que mon PP d'el84 qui est bourré de Couenne bien grasse dans le bas-med. J'ouvre le Shindo, mets des Mullard Ecc82 en lampes d'entrée - et paf, gros bas-meds suaves. Sur ce préamp tu changes l'EQ en changeant les tubes...J'avais mis des 5963 US auparavant mais j'avais sûrement moins besoin de bas à l'époque sans doute. Et en avant Melody Nelson. Bah que dire. Le bass-batt'....mon dieu. A des niveaux de dB ébouriffants.
Du coup, je me rends compte que c'est plutôt le Shindo qui fait le boulot. Et pourquoi le fait-il si bien? Parce que les Power Amp sont transparents, fermes, puissants, sans doute peu colorés, et extraordinairement contrôlés. Parce que mes enceintes, qui datent de quelque part entre 1960 et 1962, en Alnico, papier, mousse et tout le toutim, sont loin d'être les reines du contrôle quand on les compare aux cônes et suspensions modernes...et bien ça passe comme une lettre à la poste et avec un franc bonheur même. Elles n'ont jamais sonné aussi détaillé et précis, surtout à très fort volume. Et j'insiste : je parle de volumes où on ne s'entend plus.
Verdict : selon moi, car chacun est différent, oui, c'est du superbe matériel, très haut de gamme. je n'ai pas constaté un seul micro-défaut. Ca chauffe, certes. Mais c'est son fonctionnement normal.
Mais est-ce que je vais le garder???!? Je suis tellement accro aux tubes...
