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Un jour de décembre 1989 (en semaine pour éviter la foule), et après avoir épargné..., je me rends chez "Cobrason" pour finaliser l'achat d'un rève : des Cabasse Galion IV.
Après de nombreuses écoutes dans divers salon Hifi, et fonction de mon budget, mon choix était arrêté pour une paire de Cabasse.
Le vendeur très professionnel me fait remarquer que dans ce budget il y a d'autres choix possibles, et me voila enfermé tout seul dans l'auditorium avec mec CD pour des écoutes comparatives : Cabasse Galion IV et Audio Référence 86 DC
Bien évidement sans changer la source Ampli + lecteur CD, je bascule régulièrement entre les 2 paire d'enceintes pour comparaison
45 mn plus tard mon choix était fait : Audio Référence 86 DC
N'ayant pas un gros budjet à l'époque je prends aussi le même jour un amplificateur en promotion : PROTON AD540 qui accompagnera un lecteur CD Sony offert 15 jours plutôt.
Aujourd'hui les 86 DC sont connecté sur ampli Denon PMA 1500 R avec comme source un lecteur CD Denon DCD 700 AE et un DAC Denon A300.
Je prends toujours autant de plaisir a écouter ces enceintes, et mes amis sont toujours aussi étonné que des enceintes qui ont 26 ans soient d'une telle précision.
Pour les passionnés vous trouverez ci-dessous la fiche technique qui accompagnait les audio référence en Décembre 1989.
Bonne lecture ...
Documentation Audio ref 86 DC.jpg (67.49 Kio) Vu 9214 fois
merci de cette présentation "succincte" , tu pourras nous mettre de belles photos en couleurs ?
et toujours la même remarque : mais qu'est que Audio Ref a bien voulu faire en mettant ce tweeter en plastoque ECO au beau milieu de ces HP superbes. c'est complétement illogique. il faut croire qu'a cette époque un tweeter correct était hors de prix ? et on retrouve cette même logique chez d'autres : Confluence, Vision Acoustique. perso, je ne comprends pas.
et toujours la même remarque : mais qu'est que Audio Ref a bien voulu faire en mettant ce tweeter en plastoque ECO au beau milieu de ces HP superbes.
Le rendement... à l'époque, chez SEAS, Scanspeak, Dynaudio, Peerless, Focal, Davis, pas de tweeter à dôme dont le rendement dépasse les 94db/w/m. La mode était à l'anémie.
Sauf chez dadax. Et certes, ce tweeter n'est pas extrordianaire, mais pas si pourri que ça. Il a équipé des dizaines d'enceintes dont le prix 'a rien à envier aux Robert.
Bien sûr, tu vas me dire : Ben, et chez Fostex ? Oui, mais nous sommes dans la chambre de compression, et plus dans les mêmes prix. Audio référence a d'ailleurs utilisé le FT96H dans sa 126DC.
Et oui, pas si évident que ça à l'époque. Depuis, plusieurs tweeters à dôme dont le rendement dépasse les 94db/w/m ont vu le jour...
Phil, je reconnais là ta détestation des petites boîtes à cachous de chez Audax. C'est bien, tu es constant.
Lorsque nous avons créé cette enceinte, le choix du haut parleur d' aigus s'est tout naturellement porté sur ce
DW 6x11M par cohérence de gamme. 46/56/66/76/86. Toutes équipées pareil. Et puis il offrait une sensibilité intéressante que n'avaient pas les dômes de ce temps.
C'est un haut parleur très performant et techniquement innovant à l'époque, et son rendu est directement lié à la manière dont il est filtré. Il a été notamment utilisé (et copié ) par de nombreuses compagnies, preuve de sa qualité.
Le cas de la 126 est différent, le choix du Fostex a été dicté sur la première version par l'utilisation des autres hauts parleurs exceptionnels qui équipaient ce modèle. Il fallait rester cohérents.
Pour revenir à la 86, c'est une enceinte homogène, constituée de hauts parleurs de haut niveau adaptés aux besoins d'AudioRéférence par Michel Visan de Davis. Alimentée par une amplification capable de fournir du courant dans des charges à basse impédance, elle est capable de produire des merveilles.
Au risque de me planter, je vais tenter d'expliquer les dessous de cette remarquable enceinte acoustique, méconnue. Soyez indulgent, car je n'ai jamais écouté, ni possédé, ni a-fortiori conçu cette enceinte acoustique.
Les 95 dB/W/m de sensibilité mentionnés sur la fiche technique semblent résulter d'une erreur typographique, d'autant plus que l'impédance n'est pas mentionnée. Selon moi, la sensibilité atteint 95 dB, alimentée par une tension efficace de 2,83 volts. Selon moi, l'impédance est basse, de l'ordre de 4 ou 6 Ohm.
Ceci dit, les transducteurs de l'enceinte Audio Référence 86 DC semblent somptueux.
Deux haut-parleurs Woofers 21 cm kevlar (Davis, je suppose).
Deux haut-parleurs Médium 13 cm kevlar à ogive (Davis, je suppose).
Un Tweeter optimisé pour le montage MTM d'Appolito, doté d'une face avant compacte qui permet de diminuer la distance qui sépare les deux haut-parleurs Médium. Un tel Tweeter doit nécessairement être équipé d'un aimant qui admet un diamètre limité, à défaut de quoi le Tweeter ne rentrerait pas dans l'espace qui lui est alloué. Le flux magnétique n'atteint dès lors pas une valeur record, idem la sensibilité. Le ferrofluide compense partiellement. On retrouve la préoccupation de réduire l'encombrement du tweeter, dans son dôme qui admet un diamètre de seulement 14 mm, qui impacte une nouvelle fois la sensibilité. Le dôme semble monté au fond d'une amorce de pavillon en guise d'adaptateur d'impédance acoustique, qui supprime les aberrations hors-axe, qui augmente légèrement la sensibilité dans l'axe, et qui procure une dispersion à la fois large et régulière, sans effet de dard.
Pour qu'en comparaison A/B dans un auditorium, l'enceinte Audio Référence 86 DC sonne aussi "pleine" qu'une enceinte Cabasse Galion IV (94 dB/W/m), l'astuce consiste à opter pour une impédance de 4 ou 6 Ohm lors de sa conception. Ainsi gréée, alimentée par un même voltage, l'enceinte Audio Référence 86 DC tire plus de courant, de sorte que sa sensibilité pour une tension efficace de 2,83 volts égale celle de l'enceinte Cabasse Galion IV. Très bien vu, donc !
Vous l'avez probablement ressenti, l'enceinte Cabasse Galion IV chute selon un 2ème ordre sous 55 Hz, qui cause un grave profond en retrait, un grave dégraissé dirait un aficionado. L'enceinte Audio Référence 86 DC, étant équipée d'un grand coffret bass-reflex, ne chute qu'en-dessous de 30 Hz (vous gagnez presque une octave !) qui libère le grave profond, qui confère une étendue et aisance remarquables. C'est la grande claque ! Sous 30 Hz, une fréquence à-peine audible, le fait que la chute soit un 4ème ordre (Audio Référence 86 DC en bass-reflex) plutôt qu'un 2ème ordre (Cabasse Galion IV en enceinte close) n'a pas grande importance.
Imaginez-vous maintenant dans un auditorium, comparant une enceinte Cabasse Galion IV avec l'une ou l'autre enceinte anglaise ou allemande. Une enceinte Cabasse Galion IV est perçue comme souveraine en comparaison A/B dans un auditorium, face à une enceinte anglaise ou allemande dotée d'une sensibilité de 88 dB à 1 mètre pour 2,83 volts efficaces, parce que l'enceinte Cabasse Galion IV délivre un son 6 dB plus intense qui permet à votre oreille de séparer et d'analyser plus de détails, et un peu mieux que cela encore dans les basses du fait du phénomène décrit par le réseau de courbes isosoniques de Fletcher-Mundson.
J'ai une appréhension en ce qui concerne l'implémentation d'Appolito MTM de l'enceinte Audio Référence 86 DC. La fréquence de raccordement Medium - Tweeter vaut 4000 Hz. A telle fréquence, la longueur d'onde mesure 8,5 centimètres. Mettons que 10 cm séparent le centre du Tweeter, du centre de chaque Médium. Le mixage entre le Tweeter et chaque Médium implique plus d'une longueur d'onde, à la fréquence de raccordement de 4000 Hz. Si la face avant comporte des aspérités ou des irrégularités, le mixage foire, et il se forme un méchant dard de directivité à l'une ou l'autre fréquence, l'inverse de ce qu'on espère d'un montage MTM. Or, la face avant comporte deux irrégularités notoires, que sont les gros creux formés par les cônes des haut-parleurs Médium. C'est là que les ogives viennent à la rescousse, en première approximation. Elles réduisent la profondeur des creux. Bof ...
Le principe d'Appolito MTM tient mieux la route lorsqu'on l'applique à un mini-Tweeter de 4 cm de diamètre (aimant néodyme), encadré au plus près par deux haut-parleurs Médium de seulement 8 cm de diamètre. Disons que 7 cm séparent le centre du Tweeter, du centre de chaque Médium. En choisissant une fréquence de raccordement de 1700 Hz, la longueur d'onde du raccordement vaut 20 cm, presque 3 fois plus longue que la distance de 3 cm qui sépare le centre du Tweeter, du centre de chaque Médium. Le mixage est garanti s'opérer de façon optimale.
Cela semble parfait jusqu'à ce qu'on constate que le mini-Tweeter nécessite d'être filtré par un 2ème ordre (électrique passif) élaboré, qui cible un 4ème ordre acoustique en tenant compte de la caractéristique intrinsèque passe-haut du 2ème ordre vers 2500 Hz d'un tel mini-Tweeter. Pour que la phase du mini-Tweeter filtré puisse être synchrone avec la phase du Médium filtré, il faut cibler un 4ème ordre acoustique en Linkwitz-Riley à 1700 Hz, autrement dit un double Butterworth à 1700 Hz. Or, à moins de bénéficier d'une chance extraordinaire, les paramètres Q et Fc du mini-Tweeter ne déterminent pas un Butterworth à 1700 Hz. Le filtre passif sera dès lors compliqué, devant d'abord reformater en Butterworth le 2ème ordre passe-haut intrinsèque du tweeter, et devant ensuite appliquer le deuxième Butterworth passe-haut.
Alors on met de l'eau dans son vin. On cherche si le filtre passif se simplifie si on choisit une autre fréquence de recouvrement, tout en continuant à cibler un 4ème ordre acoustique en Linkwitz-Riley, autrement dit un double Butterworth. Mettons qu'une jolie simplification intervienne à condition de choisir 2700 Hz comme fréquence de recouvrement. La longueur d'onde mesure alors 12,5 cm. A comparer aux 7 cm qui séparent le centre du Tweeter, du centre de chaque Médium. C'est acceptable.
Le principe d'Appolito MTM a été abandonné (avec raison) par la plupart des constructeurs, désormais rompus aux filtres répartiteurs à phase synchrone (Linkwitz-Riley ou Christensen 3 voies), qui évitent la formation de dards de directivité. Cela signifie éventuellement que l'enceinte Audio Référence 86 DC fait partie de ces enceintes très élaborées, fort coûteuses, qui allaient "un pont trop loin".
Etant donné qu'il nécessite un Tweeter miniaturisé, le principe d'Appolito MTM ne convient pas à ceux qui écoutent à fort volume, des musiques qui contiennent beaucoup d'aiguës. Exit le Jazz, donc !
En ce qui concerne les deux Woofers, en configuration WMW qui opèrent jusqu'à 400 Hz, la longueur d'onde à la fréquence de recouvrement mesure 85 cm. Or, la distance qui les sépare est de cet ordre. C'est limite. En plus de cela, le fait que l'évent se trouve proche d'un woofer, et éloigné de l'autre Woofer, ne me rassure pas. Je trouve dès lors dommage que les woofers n'aient pas été montés latéralement, un de chaque côté, à mi-hauteur. Ils seraient demeurés proches et symétriques par rapport au centre géométrique de l'enceinte. Il en aurait résulté une symétrie au niveau des forces, contribuant à stabiliser le coffret. Une telle solution n'a peut-être pas été retenue, du fait d'une mauvaise réponse en fréquence qui dénature les fréquences bas-médium lorsque l'enceinte est posée dans une encoignure (réflexions).
Je m'incline devant la qualité globale de ces très belles enceintes acoustiques, et j'en respecte les principes.
Je soutiens en revanche qu'une enceinte aussi qualitative sur le plan subjectif peut être conçue en récupérant le Woofer, le Médium et le Tweeter, et en les montant de façon colinéaire dans une enceinte 3 voies bass-reflex, équipée d'un filtre répartiteur à phases synchrones, tel un Linkwitz-Riley 3 voies, ou de préférence un Christensen (2006) nativement 3 voies.
L'avantage du filtre répartiteur de Christensen nativement 3 voies, est qu'il provoque un seul accident de phase, à une fréquence haut-médium, contrairement au Linkwitz-Riley 3 voies qui provoque deux accidents de phase, l'un dans le bas-médium, suivi de l'autre dans les aiguës.
Il s'ensuit que l'éventuel filtre FIR que vous utilisez en amont, qui redresse la phase (RePhase ou autre), peut demeurer relativement court dans le cas du Christensen. Vous ne vous retrouverez pas en train de faire de la décorrélation de local d'écoute, là où vous escomptez seulement redresser une phase.
Steph-tsf ne poste pas souvent, mais lorsqu'il le fait, c'est...massif
Merci de ces explications, si certains considèrent que cela recèle des erreurs, qu'ils s'expriment également, moi je ne suis pas assez expert pour en juger, en attendant des photos des belles 86DC seraient les bienvenues
Un tourne disque, des tubes et du haut rendement, et quand je serai grand, j'aurai une TD224 pour écouter des opéras de Wagner en 78trs...
Ne le répétez pas, mais j'ai aussi des rogers ls3/5a
Non de Dieu... 
