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J'ai donc reçu récemment, par transporteur express (3 mois de délai ) et personnalisé (livraison d'un pack de bière belge en prime ) une paire d'enceintes Philips peu courante : des F9432-OOP à membranes plates. Sur le modèle des Sony APM (ma référence), Philips a donc suivi ce qui fut une tendance dans les années 80.
Le "vendeur" (en fait ces enceintes m'ont couté ... un déjeuner ) m'a permis d'utiliser ses photos, vous trouverez donc un mélange entre les miennes et les siennes ci-dessous.
En fait, pour trouver des infos sur ces modèles, il faut chercher avec l'appellation "DRC" pour "Dynamic Response Control".
Elles sont commercialisées en 1983. On trouve une documentation commerciale en néerlandais ici : http://docs.mfbfreaks.com/folders/philips/nl/1983-3/
Si nos amis belges peuvent traduire les docs, j'ai l'impression que cette gamme d'enceintes était proposée pour l'écoute des CD ?
En voici une rapide présentation en images (une fois de plus, je n'ai pas fait la poussière avant de prendre les photos ) :
IMG_0951.jpg (198.3 Kio) Vu 11287 fois
Ces enceintes sont des trois voies, closes avec un passif rectangulaire en bas de la caisse :
DSC04615.jpg (192.88 Kio) Vu 11287 fois
Les caisses sont en aglo plaqué "palissandre". Il ne faut pas espérer poncer je pense, car le placage n'est pas épais (et est-il en bois ? ).
Les "habillages" des HP ne sont pas massifs du tout : ici le plastique est utilisé largement, contrairement aux Sony APM ES par exemple, où presque tout est en métal.
Elles ne pèsent "que" 10 kg, ce qui est assez peu pour cette taille. En voici les caractéristiques techniques (source en VO) :
Puissance : 60W nominal (RMS ?), 100W max
Impédance : 8 ohms
Fréquences : 33 Hz à 20 kHz
Coupures filtre : 700 et 4000 Hz
Dimensions : 675 x 270 x 260 mm
Volume : 45 L
Zoom sur HP plats :
IMG_0952.jpg (232.19 Kio) Vu 11287 fois
Le tweeter, à dôme sur ce modèle (il sera à ruban sur les versions supérieures si je lis bien le néerlandais) :
IMG_0953.jpg (257.61 Kio) Vu 11287 fois
Modifié en dernier par Charly le lun. 15 sept. 2014 21:21, modifié 2 fois.
C'est quand même pas mal ! L'écoute me semble équilibrée, il y a tout ce qu'il faut, le son me parait bon même si un peu limité dans les extrèmes (20 kHz en haut ? hum... ou alors il faut refaire les filtres...).
Et je ne peux que comparer à mes APM 66 qui sont branchées sur le même système, qui sont quand même devant. Quand je bascule des Sony vers les Philips, c'est comme si un léger voile se plaçait entre la musique et moi. un peu moins de brillance (des harmoniques disparaissent de l'écoute à mon avis), le medium plus terne, les basses moins profondes (mais les APM 66 sont championnes dans cette catégorie, la compet' est inégale).
Sur les musiques électroniques plus ou moins modernes (Pink Floyd à Yello), c'est quand même bon.
Sur le classique, cela m'a moins enthousiasmé... (Holst : "Les Planètes" par exemple)
Sur le jazz et les voix, cela est bien meilleurs (Patricia Barber : "Café Blue", Ahmad Jamal : "Ahmad's blues", Joël Grare : "Paris Istambul Shangai" ...) et on reste volontier à écouter tout le disque;
Bref, ces enceintes font leur job. Ce ne sont sûrement pas des références, mais leur originalité et leur rapport qualité/prix (dans mon cas ) font qu'elles sont parfaitement la bienvenue.
Charly
Collectionneur d'enceintes à membranes plates...
Modifié en dernier par Charly le lun. 15 sept. 2014 21:17, modifié 2 fois.
Avec ces Philips, on a un meilleur résultat effectivement si la position d'écoute est bonne, bien placé devant les enceintes, avec si possible les enceintes dirigées vers le point d'écoute.
En revanche, avec les Sony APM - j'en ai trois paires différentes - je ne ressens pas du tout cela au contraire !
Merci pour cette présentation Charly
Elles sont belles. Justement je m'interroge sur la raison
pour laquelle ils ont sorti ce type d'enceintes à membranes plates.
Etait-ce dans un soucis d'ethétique, ou il y avait un gain de qualité,
ou c'était tout simplement une question de mode ?
chaphlip a écrit :Merci pour cette présentation Charly
Elles sont belles. Justement je m'interroge sur la raison
pour laquelle ils ont sorti ce type d'enceintes à membranes plates.
Etait-ce dans un soucis d'ethétique, ou il y avait un gain de qualité,
ou c'était tout simplement une question de mode ?
Personnellement je ne saurai répondre. Sans doute que générer une onde sonore avec une surface plane ce n'est pas pareil qu'avec un cône ?
Est-ce que cela donne une forme à la surpression ?
Ayant découvert ce type d'enceintes avec les Sony APM, qui offrent une très bonne "image" stéreo (plus que ces Philips), je pensais que cela offrait un son moins directif...
Je songe à me procurer - quand l'occasion se présentera - une paire de Technics SB-7, SB-10 ou autre de ce genre...
Il me semble que les Technics SB-7 ou SB-10 sont équipés de haut-parleurs plans nettement plus ambitieux que ceux qui équipent ces baffles Philips F9432. D'après ce que j'en vois sur photo, ces haut-parleurs plans Philips semblent pauvrement construits. Ils frisent le trompe-l'oeil, sortes de mauvaises copies des fameux haut-parleurs plans de Technics. Et que dire du tweeter, un tweter à dôme qui essaie de se faire passer pour un tweeter à ruban. Arghh ...
Chez Philips, il y a les F9638 datant de la même époque : dotées de deux amplis, un woofer plan avec pastille piézo en capteur d'accélération (système MFB), le même medium (dont le débattement semble ridiculement faible), et un bien meilleur tweeter (là, c'est un tweeter à ruban qui ressemble à celui de certaines enceintes Technics). Avez-vous déjà tâté des Philips F9638 ?
Notez bien, les Philips F9638 à haut-parleurs plans m'ont fait perdre une décennie, occupé à écouter un son timoré, désincarné, même pas généreux dans le grave, même pas charpenté à faible volume. Un échec, selon moi. Ou alors, le son "vrai" ne serait pas un son "beau" ?
Je venais de baffles Philips MFB 22RH541. Ceux-là sont incroyables (rendu des basses et des voix épatant), mais hélas, fatigants à la longue. Il y a un problème à la fréquence de raccordement de 1.400 Hz. Le HP graves part hors contrôle dès 1 kHz (modes de résonance affreux), et à un niveau d'écoute généreux, le tweeter produit de la distorsion en-dessous de 2 kHz. En plus de cela les arêtes des caches et du coffret génèrent moult diffractions. A bas niveau les MFB 22RH541 produisent un son étonnement riche, articulé, charpenté voire détaillé, qu'aucune autre enceinte passive n'égale en qualité (à ma connaissance). Mais si vous vous avisez de pousser le volume pour écouter en profondeur, vous attraperez mal de tête. Notez bien, lorsqu'on démonte le woofer MFB d'une 22RH541, on se rend compte que la lame piézo (l'accéléromètre MFB) est sertie dans un élastomère genre gaine silicone souple, qui n'admet pas une élasticité linéaire, et qui donne à penser qu'il va prendre du jeu à la longue. Cela peut éventuellement expliquer la différence de rendu subjectif faible volume / fort volume des MFB 22RH541, surtout lorsqu'elles ont vieilli.
Si vous démontez le woofer plat des Philips F9638, vous verrez que la lame piézo est différemment construite, sans pièce élastomère intermédiaire. Je vous en parle pour vous motiver à poursuivre l'étude des ces haut-parleurs plans de Philips, atypiques, passifs ou MFB, qui méritent peut-être une mise en oeuvre plus soignée que ce que Philips à présenté.
Je dis plus haut que tous ces haut-parleurs plans fabriqués par Philips frisent le trompe l'oeil, parce que je suis habitué à des saladiers plus rigides, des circuit magnétiques plus costauds, des élongations plus généreuses, mais en vérité l'électro-acoustique est un peu comme l'aéronautique : c'est en faisant léger et raisonnablement solide sur certains axes particuliers, qu'on fait de bonnes cellules et de bonnes ailes, d'un prix de revient décent.
Une bonne idée serait de mesurer la courbe de réponse des haut-parleurs en tant que composants, de 100 Hz à 20 kHz, individuellement et non filtrés. L'idée est de faire la différence entre certains baffles qui ont été construits à l'aide de haut-parleurs qui font n'importe quoi passée une certaine fréquence, et certains autres baffles qui ont été construits à l'aide de haut-parleurs dont les membranes admettent un comportement moins tourmenté, qu'on peut qualifier de plus sain.
Comme tout paraît facile aujourd'hui entre 200 Hz et 20 kHz, avec un petit medium soigneusement construit de 8 cm de diamètre, épaulé par un petit tweeter néodyme de 13 mm ou de 16 mm de diamètre. Genre HP satellite 2 voies "Pascal" de Sony. Il semble que tout ait été dit, là.
Le souci demeure le registre 20 Hz à 200 Hz. Sur papier, le système MFB de Philips devrait s'imposer. Or, il ne s'est jamais imposé, ni dans le passé ni même aujourd'hui, à notre époque où le prix d'un ampli supplémentaire ne plombe plus trop l'addition. Le MFB peut être considéré de deux façons différentes. On peut pratiquer le MFB pour accoucher de petits baffles sensationnels qui donnent un son "plein" et généreux dans les basses, sans résonance tonneau. C'est l'approche des Philips 22RH532 puis 22RH541 dans le milieu des années 1970. C'est aussi l'approche de Sony dans le milieu des années 1980 avec une petite chaîne méconnue, la Sony FH-150R dotée d'une position "MFB" livrée avec une paire de très petits baffles 3 voies référencés APM-177M, des baffles passifs mais équipés d'un accéléromètre. Quatre fils par baffle : deux pour la puissance, et deux pour l'accéléromètre. Et, cerise sur le gâteau, ces haut-parleurs sont plans. Cela devrait vous intéresser. On peut aussi pratiquer le MFB pour accoucher de gros baffles capables de remuer le mobilier à 20 Hz, maintenant une intensité fort élevée à une fréquence aussi basse. Là, pour encaisser nos musiques modernes, vous avez besoin d'une membrane de 38 cm de diamètre et d'une élongation de + et - 4 mm minimum. Ce n'est pas un souci pour celui qui a de la place chez lui. Voyez les subwoofers Velodyne.
Notez bien, j'ai également des Servo-Sound (Korn & MacWay) datant du début des années 1970 qui sont des enceintes closes actives qui malgré qu'elles soient démunies d'accéléromètre, sont dotées d'un auto-contrôle électronique du mouvement de leur membrane jusqu'à quelque chose comme 300 Hz. Tout se passe dans l'ampli de puissance, qui mesure le courant consommé en temps réel. En "effaçant" l'impédance cuivre + self de la bobine mobile, on arrive à utiliser le HP à la fois en tant que HP et en tant que microphone, qui s'auto contrôle. Déjà, en entendant ce que tel principe donne avec un HP elliptique pas excessivement longue course, on se demande ce que tel principe donnerait entre 20 Hz et 200 Hz, en utilisant un HP moderne de 38 cm de diamètre doté d'une élongation de + et - 4 mm. Comme quoi, il ne faut pas chercher midi à quatorze heure. Cela a existé, ce sont les enceintes asservies 3A Andante au milieu des années 1970. Yamaha s'est inspiré de cette technique au début des années 1990 (cfr leur ampli de puissance AST à résistance de sortie négative), puis ensuite de façon intégrée pour triturer l'accord de leurs subwoofers (Active Servo Technology), mais là il y a du chipot dans l'implémentation, car le but de Yamaha, c'est d'arriver à délivrer des basses profondes à un niveau décent en émulant des paramètres de Tiele-Small physiquement inaccessibles dans la nature, pour aboutir à un bass-reflex qui descend à 30 Hz et qui pourtant utilise un haut-parleur de seulement 20 cm de diamètre, en ciblant un prix de vente de seulement 129 eur TTC, électronique comprise ! La belle, la bonne approche de l'asservissement sans accéléromètre, ce sont les enceintes 3A Andante, et cela date du milieu des années 1970.
Voilà différentes pistes intéressantes à suivre, pour celui qui démonte un baffle, pas tant pour le réparer, mais pour analyser les haut-parleurs qui le constituent, identifier où se trouvent les compromis honorables, et identifier où se trouvent les escroqueries et/ou les gesticulations du département marketing, parfois pathétiques.
D'un côté, j'admire les baffles Technics 3 voies à haut-parleurs plans comme les SB-10, SB-7. Mais elles ne sonnent pas juste, surtout dans le grave. Et il est probable que le filtre répartiteur soit simplifié, qui ruine la directivité, loin d'un vrai bon Linkwitz-Riley du 4ème ordre.
D'un autre côté j'admire les baffles 3A Andante, en particulier le fait qu'elles soient passives en ce qui concerne le medium-aigues. Il n'y a que le woofer qui est actif, assisté.
Je ne cesse de m'étonner que personne ne songe, occupé à restaurer une vieille enceinte passive, occupé à en améliorer son filtrage, à appliquer la solution d'activation partielle des baffles 3A Andante.
Avec le recul, j'admire les gros moyens employés par les Allemands à une certaine (brève) époque comme les bonnes enceintes Grundig (oui oui), les bonnes enceintes Telefunken, qui sans en faire tout un plat utilisaient avant tout le monde des grands boomers à forte élongation, des gros médium à dôme, et des gros tweeters à dôme. Dommage pour elles, c'était avant les publications de Siegfried Linkwitz, visant à optimiser les filtres répartiteurs. De sorte que aujourd'hui, leurs filtres répartiteurs apparaissent comme insuffisants. Ainsi, je me dis que que ces baffles-là conservent un potentiel formidable pour qui veut bien s'en occuper de la façon décrite plus haut.
Cela vaut aussi pour toute la série de haut-parleurs Philips 3 voies, passifs à l'origine : 22RH496, 497, 426, 427, 456, 457, 466, 467, 468, 486, 487, 488, 9432, 9434, 815, 820, 821, 825. Chez Philips, on perçoit bien l'évolution au cours du temps. L'ère de la HiFi commence pour eux avec le développement de leur tweeter à dôme. Pendant une décennie, leurs haut parleurs 3 voies sont virtuellement indestructibles (medium à cône et tweeter à dôme), puis ils remplacent le medium à cône par un médium à dôme (son excursion très faible oblige à filtrer énergiquement en passe-haut), puis avec les séries 9000 ils succombent à la mode des haut-parleurs plans (une mode qui ne dure pas longtemps), puis ils abandonnent le medium à dôme au profit du médium à cône (retour aux sources), puis sur les séries 800 ils remplacent le butyle des suspension périphérique par de la mousse, ce qui cause un problème de tenue dans le temps (presque toutes les séries 800 nécessitent de nouvelles suspensions périphériques, aujourd'hui) et à-partir de là, mis à part les baffles à entrée digitale (DSS940 et DSS930 en 1994), plus personne ne parlera en bien des baffles Philips.
) et personnalisé (livraison d'un pack de bière belge en prime 
) une paire d'enceintes Philips peu courante : des F9432-OOP à membranes plates. Sur le modèle des Sony APM (ma référence), Philips a donc suivi ce qui fut une tendance dans les années 80.
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