Stelladat I et II de Sonosax

[Antivolt]

Bonjour,

J'ai l'occasion de pouvoir acheter un des rares exemplaires du STELLADAT , belle machine suisse dans la lignée des STELLAVOX. La technique DAT est maintenant abandonnée, mais je peux témoigner de la haute qualité des enregistrements de cette technique ( que j'ai connue avec le SONY TCD 10 Pro II ).

Puisque personne ne connaît cette machine initialement très onéreuse je vais la présenter.




StellaDAT version 1 ( Stellavox puis Sonosax , 1990 - 1998 )

[damien]

Déplacé dans la boîte à question. Merci de faire attention au choix des rubriques.

[hdrobien]

Superbe machine, on en voit très très rarement proposée à la vente (Ebay Allemagne récemment il me semble) et pas donnée.

[Antivolt]

Le Stelladat d'origine a été conçu par la compagnie helvétique StellaVox, principale concurrente de Nagra Kudelski pour la qualité de ses magnétophones portables à bandes : le StellaVox analogique 1/4" était une machine magnifique et bien construite
( cf les articles dans Audiovintage sur le SP7 ). Une inspiration 100% Nagra.

Dans ses prototypes d'origine, le Stelladat était affecté par une forte consommation de courant, qui vidait rapidement les batteries et entrainait un échauffement excessif des circuits. Ajoutez à cela des bugs et une ergonomie qui laissait à désirer. Les difficultés financières de StellaVox n'ont alors pas permis de mettre au point les amélioration nécessaires.

Une autre compagnie suisse, Sonosax, fabriquant de mixettes audio, rachète alors Stellavox. Et Sonosax va améliorer les circuits du Stelladat I puis créer le Stelladat II qui devint alors la crème de la crème des DAT portables, devant le Fostex PD-2 et le HHB PortaDat. Avec des prix voisinant les 17000 $ USD, la vente de ces DAT avec Time Code est restée confidentielle ( 200 exemplaires : 50 exemplaires Stellavox et 150 exemplaires Sonosax).

Le Stelladat II est plus abouti que le Stelladat I. Il fait une entrée remarquée sur le marché international en 1998. Unique en son genre, ce magnétophone tourne en 2 et 4 pistes, dispose d'un véritable mélangeur à 4 entrées et jouit d'une autonomie de fonctionnement de 3 à 4 heures. Le Stelladat I, tout en aluminium ne coûte plus que 2000 €. Mais il reste très rare sur le marché de seconde main.




Stelladat 1 ( de StellaVox + Sonosax)
Autres photographies sur les sites asiatiques.


Stelladat 2 ( de Sonosax )
Manuel de l'utilisateur du Stelladat II en anglais- 93 pages

[Berurier]

Ces machines sont superbes !
Au même titre que les Nagra par exemple
Du beau, du bon

[Antivolt]

Donc le Stelladat est très rare (moins de 200 unités au total) ! C'est une grande machine quand elle fonctionne, mais malheureusement, elle ne fonctionne vraiment pas longtemps ...

En fait, presque tous les professionnels qui l'ont achetée s'en sont repentis amèrement à cause de la grande instabilité de son fonctionnement au regard du prix très élevé ( jusqu'â 17 000 $ USD) . Le Stelladat de Stellavox (l'original avec affichage vert de l'écran) a également été commercialisé dans le marché haut de gamme du début des années 90 avec la marque Goldmund.

Malheureusement, les utilisateurs constataient souvent une surchauffe et un blocage après seulement 20 minutes d'utilisation. Et le SAV des distributeurs de la marque dans le monde entier a dû travailler dur pour satisfaire les clients plutôt en colère, qui appelaient à l'aide quasi quotidiennement.

Après deux ans de travail Sonosax revoit un peu l'esthétique, redéfinit l'adaptateur d'alimentation, l'interface analogique et le firmware, ajoute des fonctions très utiles aux professionnels du cinéma. Depuis 1993, la machine a été vendue par Sonosax. Malheureusement, les 150 unités vendues n'ont eu pas une meilleure ergonomie et une meilleure stabilité que les prototypes Stellavox. Il reste encore des bugs mécaniques et électriques à résoudre. Et Sonosax n'a jamais développé le SAV du Stelladat, en particulier pour les distributeurs aux États-Unis.

Il devint vite clair que tout travail de développement et d' amélioration de la machine serait une perte pour la société qui était déjà au travail sur le Stelladat II, modèle similaire mais avec 4 canaux commutables à 2/ 96KHz. Par conséquent le projet initial Stelladat I a lamentablement échoué à la grande fureur de ceux qui avaient reçu l'assurance que le Stelladat I devait être le DAT le plus solide, fiable et évolutif de l'histoire.

Toutefois certains bidouilleurs entêtés ont réussi à stabiliser la bête. Il est possible d'empêcher les blocages, de réduire la surchauffe. Il faut savoir que l'appareil est modulaire et que l'on peut récupérer 6 des modules sur des Stelladat I en panne.

http://i41.tinypic.com/13zvdsl.jpg
http://i39.tinypic.com/2ypjf3q.jpg

Moralité 1: trés belle "caisse", ça sonne encore mieux à certains égards, que le Nagra D-II que j'adore, une machine très avancée pour son temps. il est inutile de vous procurer un Stelladat 1 si vous n'avez pas les compétences pour identifier et résoudre les problèmes graves de fonctionnement, malheureusement communs à l'ensemble de la production. Certainement un morceau d'histoire. Je ne parlerai pas ici du Stelladat 2 à l'esthétique moins séduisante ( 1998).

Moralité 2: le cœur à ses raisons que la raison ignore. J'achète ce Stelladat 1 impeccable pour 2000 € les yeux grands fermés.

[hdrobien]

Tiens nous au courant

[Ulrich]

Ça me fait mal au coeur de voir ces mereveilles

[Antivolt]

Appareil reçu ce jour dans sa protection en polystyrène blanc gravé " STELLAVOX".
Il s'agit donc d'un Stelladat 1 fabriqué par SONOSAX, en très bon état cosmétique.

Je comprends mieux pourquoi certains collectionneurs traquent (en vain) cet appareil sur les sites du marché de l'occasion :
l'appareil est modulaire - 6 modules vissés sur une structure en fonte d'aluminium - et chaque face en aluminium possède une identification imprimée:
la face supérieure est faite de 3 modules protégés par un couvercle en plastique

ST1-TRM 100 = module de transport,
ST1-DCM 200 = module de configuration,
ST1-AMC 300 = module de mixage,

et les côtés sont faits d'un module chacun

ST1-APM 220 ou 200 = module analogique pour les entrées-sorties analogique au format XLR, côté droit
ST1 DPM 350 pour le module numérique: Time code, la synchronisation vidéo etc...

En cas de dysfonctionnement il peut être utile et facile de changer un module, ce qui pallie l'absence de SAV SONOSAX pour ce modèle.



La partie arrière de l'appareil - interface d'alimentation = 6 ème module- se présente de manière différente selon l'alimentation de l'appareil.

1) Power Pack NiCad qui contient une batterie NiCad et un chargeur AC/DC. Une Prise XLR4 broches permet une alimentation externe en courant continu. Dans mon exemplaire il ne reste plus que le bâti en alu et la prise XLR.
Le système de fixation à l'arrière est astucieux grâce à des verrous à ressort.

2) Adaptateur NP-1 qui se fixe à la place du power pack précédent. Je n'ai pas cet adaptateur.

La face avant de l'appareil est l'interface humaine pour les opérations de lecture et enregistrement sur le terrain.

J'ai reçu ce Stelladat I avec une petite alimentation 13 V sur XLR 4, 4 cassettes DAT enregistrées. Je n'ai pas reçu de manuel de l'utilisateur mais la manipulation basique est instinctive. J'ai pu télécharger un manuel au format PDF sur EBay. Je vais brancher mes Neumann 184, régler l'alimentation Phantom sur +48V et faire des essais.

[Antivolt]

J'ai donc trouvé aux Pays Bas, un ingé son qui m'a vendu un StellaDat II Sonosax et sa version studio Stellamaster Sonosax en rack .
Je ne parlera pas ici du DAT Stellamaster, puisque le topic est développé ailleurs.

Ici c'est la place du DAT Stelladat II, version portable, utilisé dans le monde du cinéma. En 2001 cet appareil valait 15 000 $ USD. Ses concurrents de l'époque étaient le Fostex PD-2 et Fostex PD-4 et le HHB PortaDat.

Cet appareil est quasiment introuvable ( 150 exemplaires fabriqués par Sonosax) , puisque cela fait 2 ans que je fais une veille internet pour en trouver un.

Vous allez voir que l'état cosmétique n'est pas bon. Il m'a été vendu 1800 EUR dans son jus. Et son jus s'en va avec la peinture noire qui a été déposée sur l'aluminium.
Mon problème sera d'améliorer l'aspect esthétique de l'engin. Pour le reste, grace au ciel (?) , tout fonctionne bien et, miracle, les têtes du tambour ont 320 heures ( sur 1500 max ), car l'appareil a été révisé pendant son usage professionnel .







Je vais donc réfléchir à la manière de rendre cet appareil présentable. La superstructure parallélipédique de l'appareil est en aluminium ou en alliage. Elle n'est pas anodisée. La peinture noire de la face avant est une poudre finition satin, probablement une peinture déposée par un procédé électrostatique. La peinture noire des arètes est probablement une peinture à base de résines. Je ferai la restauration des arètes sans toucher à la face avant.