En 1977, Revox n'a pas seulement frappé son monde avec le tuner B760 qui reste encore une référence actuellement, servi par un ampli très bien alimenté le B750 (même si je préfère mon A50), sans parler de sa platine à bras tangentiel B790, que personne n'aime ici
, mais a aussi sorti une serie d'enceintes de grands malades, la série BX. A la place d'avoir de gros boomers pour assurer des basses dignes de ce nom, Revox va multiplier le nombre de petits HP basse-médium identiques dans des enceintes compactes à phase linéaire (à savoir que le tweeter est monté en retrait par rapport aux autres HP pour que les positions des phases des transducteurs aigus medium/basses coïncident.). Il y avait trois modèles dans la famille, à savoir le petit nain BX 230 (avec 2 HP basses/medium):
Le gros mastoc de 40 kg BX 4100 avec 8 HP basses-médium et un HP medium supplémentaire :
et le plus célèbre de tous, le BX 350 à 4 HP basse-medium montés en pyramide inversée:
J'ai pu en acquérir une paire accompagnée du B750 et du lecteur B226, le tout dans un état excellent pour 480 Euros env., bref une excellente affaire.
(il manque la mousse séparant le tweeter des autre HP... phénomène courant pour ces enceintes, mais c'est facilement trouvable en Suisse)
et les deux compères:
(désolé ça brille, j'étais à contre-jour)
Question rendu sonore, j'ai été vraiment impressionné.
Non seulement, les basses descendent bien bas pour des bibliothèques mais elles sont d'une clarté et d'une précision magnifique (bref ça ne bave pas du tout!!). Les tweeters assurent des aigus de bonne qualité et là encore, très clairs. Bon j'ai passé une bonne heure à les désencrasser de leur poussière (on en voit encore un peu sur la 2ème photo... je n'ai pas voulu forcer) mais je n'ai aucun bruit parasite ou autre grésillement même à haut volume.
A l'écoute du concert de Cream au Royal Albert Hall en 2005, la scène sonore est profonde. On sent très bien la puissance de Ginger Baker (malgré ses presque 70 ans à l'époque), ses gros crashes de cymbales, sans parler de ses toms qui résonnent (un délice sur We're Going Wrong). Les timbres semblent naturels si je puis dire, d'une grande netteté, la guitare de Clapton est juste magnifique. God-slowhand, quand il est poussé dans ses derniers retranchements, est vraiment un grand guitariste (loin des trucs laid back qu'il livre dans ses derniers albums studio). La basse de Jack Bruce est puissante et comme je l'ai dit très précise dans le rendu.
A l'époque, les comptes rendus avaient cependant critiqué ces enceintes dans le rendu des voix, trop en retrait. Mais il ne m'a pas semblé que cela soit le cas sur cet album de Cream
A l'écoute de morceaux à l'orgue et de pièces pour choeur, justement, cette impression de réalité de la scène sonore se confirme. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'étais à l'église, mais on en est pas loin (l'écho dans les points d'orgue, etc.). Ce réalisme est vraiment une grande qualité de ces enceintes. J'ajouterais que le B226 n'y est sans doute pas pour rien...
Je les ai essayées ensuite avec mon A50 (c'est très pratique car il y a la même connectique DIN pour les HP), je dirais qu'elles sont un chouillat plus précises que les Ditton 33 mais un peu plus lisses aussi. Avec le B750, les Ditton bavaient un peu dans les basses, par contre cet ampli est parfaitement couplé avec les BX 350...
En tous les cas, si vous tombez sur ces enceintes par hasard (il y en a sur le bon coin je crois mais elles sont proposées trop chères à mon avis), n'hésitez pas à y jeter une oreille. Ce sont des très bonnes bibliothèques (14 kg, 50 cm de haut) qui, si elles sont bien conservées, pourraient tenir la comparaison avec du matériel actuel de même gamme.
