En effet, comment ai-je pu jeter cet appareil sans remord à l’époque ? J’ai bien eu un petit pincement au cœur mais, j’avais vendu ma voiture et je devais libérer le garage dans lequel j’entreposais aussi le Sony. De plus, j’avais déjà un beau Rotel neuf qui, contrairement au TA-F3A, était fonctionnel. En fait, l’erreur a été de ne pas tenter de redonner une seconde vie au vieil ampli. De ne pas reconnaître son beau design et surtout de ne pas anticiper la valeur sentimentale ou autre qu’il pourrait un jour avoir.
À l’opposé, j’ai toujours gardé une vielle radio à lampe de marque RCA dans l’espoir de la ressusciter. C’est un héritage familial dont je n’ose me débarrasser même s’il encombre mon appartement. Je le traîne avec moi depuis presque quarante ans. Je me souviens que mon père me disait écouter cette radio dans les années trente. Fait étrange, s’il devait s’absenter quelques instants lorsqu’il écoutait une émission, son père, plutôt sévère, fermait celle-ci et ne lui permettait pas de l’écouter encore ce soir là. C’était la règle.
Ceci étant dit, je vous présente mon père, mon grand-père et… cette foutue radio qui encombre mon appartement depuis toujours, la RCA Victor Model 87-K.
Voici la 87-K aujourd’hui en 2012. Elle a encore fière allure malgré ses 80 ans. Son vernis est défraîchi mais, ses motifs art déco lui donnent un certain cachet.
Ce mastodonte est une radio AM. On peut voir, d’après le cadran, qu’elle est aussi faite pour capter les ondes courtes et moyennes. Je me rappelle avoir déjà réussi à le faire dans les années soixante-dix. Malheureusement, aujourd’hui, il m’est impossible de vous dire comment cette radio sonne puisqu’elle ne fonctionne plus. Une lumière du cadran s’allume encore, elle sent le chauffé et elle capte parfois des interférences radio. Mais c’est tout ce que j’ai pu en ai tirer.
J’aimerais bien un jour la restaurer, mais je doute avoir jamais le temps de m’y mettre. J’ai bien l’impression qu’au jour de ma mort elle ira rejoindre le TA-F3A aux poubelles.
