Si on s’intéresse d’un peu plus près à la production B&O de ces années là, on peut établir, il me semble, deux principes de base qui guident les dessinateurs travaillant pour la marque:
1. La recherche de la "platitude".
2. L’utilisation exclusive, ou presque, de la ligne droite.
Mine de rien, l’adoption de ces deux principes simples supposait une petite révolution esthétique dans le monde de la hifi car d’un point de vue formel, un ampli tuner, un ampli également d’ailleurs, n’est qu’un pavé droit (figure géométrique dont les six faces sont des rectangles) équipé des boutons ronds sur la face de devant ou façade. Le Beomaster 1200 ne ressemble en rien à ses congénères, visuellement il n’est pas un ampli tuner mais plutôt un clavier. Il représente, je crois, l’aboutissement des ces deux principes de base évoqués un peu plus haut et adoptés par les dessinateurs dès la fin des années 60.
Mais le 1200, avec ses faux airs de piano, est aussi, et surtout ! un magnifique clin d’oeil à notre première passion, celle qui est à l’origine de tout le reste : la musique.
Par ailleurs, cette espèce de signature esthétique propre à B&O (platitude/ligne droite), était doublement originale, non seulement elle brouillait les codes en vigueur dans le monde de la hifi, elle allait aussi à l’encontre des tendances dominantes dans le design de ces années dont voici quelques images…
https://www.google.fr/search?q=design+f ... CAYQ_AUoAQ
J’ai cru comprendre également, que le choix de la « platitude » imposait des contraintes de construction qui exaspéraient (et continuent d’agacer) les réparateurs et autres bricoleurs, plus ou moins éclairés, de hifi vintage. Personnellement je m’en fiche, je ne suis qu’un nettoyeur-changeur d’ampoules…
Quelques considérations techniques tout de même, aussi brèves qu’imprécises et sujettes à caution…
Le tuner est excellent, dans la ligne des A/T européens de cette époque (Philips, Telefunken…), bien supérieurs, c’est mon avis, à ceux des appareils japonais de ces mêmes années. La possibilité d’avoir trois stations préréglées, rare chez les nippons mais assez généralisé dans la production européenne de l’époque, facilite l’utilisation quotidienne de la radio.
Au départ, après un nettoyage intérieur-extérieur, je l’ai installé dans ma cuisine, il a détrôné un Technics dont j’ai déjà parlé sur le forum… Mais les petites grundig 250a qui était censé aller avec ne lui convenait pas, le son avait un coté sourd, pas terrible… Au bout de quelques jours je l’ai installé dans la chambre avec ma paire de boules, (je vous entends rigoler) hifi box 210a… C’était pire !!! On a tenu trois matins….
Un peu résigné, je l’ai gardé au chaud dans mon bureau…. Et puis récemment j’ai recuperé une paire de Beovox 1200 et ça change tout….
Ce coté sourd, perché dans les graves et un peu trop rond n’est qu’un vieux souvenir…
C’est tout de même un ampli tuner dans la ligné, encore une fois, des appareils allemands de cette époque, avec des graves bien présents, mais il restitue aussi tout le reste avec pas mal de détailles et de finesse. Quelque soit la source, cd ou vinyle, le rendu sonore est plus qu’acceptable, mais je ne peux parler qu’avec mes oreilles… J’aime beaucoup sa façon de chanter associé à ma petite Philips 308 équipé d’une gp 400 presque neuve, l’ensemble me parait très cohérent et plaisant à écouter, du plaisir simple et sans prétentions…
Donnez vos impressions si vous en avez un, elles m’intéressent...