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Bryston 3B 4B

"Solid State" uniquement
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60-70's rock

Bryston 3B 4B

Message par 60-70's rock »

C’est en 1962 que naissait la société canadienne Bryston, du nom de ses trois fondateurs, Anthony Bauer Stan Rybb et John Stoneborough.
Cette entreprise n’avait rien à voir avec l’audio, puisque spécialisée dans la sécurité et le matériel médical.
Ce n’est qu’en 1967 qu’un certain John Russel, ingénieur américain passionné d’audio, a acheté l’entreprise Bryston alors en difficulté, afin d’y développer en compagnie de ces 3 fils, le premier amplificateur de la marque, le pro 3 destiné au mastering, puis au monde professionnel, ainsi qu’aux audiophiles du marché canadien et américain. Nous sommes en 1973.
Et nous en venons à ce qui est considéré comme les meilleurs produit jamais fabriqué par Bryston, à savoir les amplificateurs 3B et 4B. Le 4B, sorti en 1976 au Canada, a été élu en 1977 par une revue américaine comme « le meilleur amplificateur du monde quel que soit le prix. » ce qui a permis à Bryston de devenir connu dans le monde audio, surtout outre atlantique. Beaucoup moins chez nous.
Ces amplificateurs sont toujours fabriqués, d’abord sous les versions 3B et 4B, puis 3BST et 4BST du nom de l’ingénieur Stuart Taylor avec un look un peu moins austère, puis 3BSST et 4BSST.
Le 3B développe 125W/8 ohm, environ le double sous 4 ohm et passe à 400W 8 Ohm en mode bridgé mono.
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Pour le 4B son grand frère, on multiplie par 2, donc 250W/8 ohm, le double sous 4 ohm et 800W en mode bridgé.
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Boudu comme on dit à Toulouse qu’ils sont vilains, ces amplis. Sur la façade avant, un bouton marche/arrêt, un voyant de mise sous tension, et deux autres voyants qui sont toujours éteints, il vaut mieux d’ailleurs, car ils ne s’allument que lorsque l’ampli est à l’écrêtage. Et je vous garantis que même avec des enceintes anémiques, il y a longtemps que soit c’est vos oreilles ont crié grâce, soit ce sont vos haut-parleurs.
Ces amplificateurs ont une alimentation symétrique, +-50V pour le 3B et +-75V pour le 4B. Seuls, le cordon secteur et le bouton marche arrêt sont communs aux deux canaux. Deux transformateurs de 250VA pour le 3B, deux transfos de 500VA pour le 4B.
Ces amplificateurs passent le continu, c’est-à-dire que si vous injectez une tension continue à l’entrée, vous la retrouvez en sortie amplifiée par son gain. Je ne m’étendrais pas sur le schéma électronique, sauf par messagerie pour ceux qui sont intéressés. Voici les schémas, pour ceux qui sont intéressés.
3B_4B_Pre-NRB_TECH_REF.pdf
(403.42 Kio) Téléchargé 1551 fois
La première chose qui surprend agréablement à l’écoute des ces amplis, le 3B comme le 4B, est la tenue du secteur grave, absolument époustouflante au vu du prix. Et ce, quelles que soient les enceintes utilisées, en amplification passive ou active, sur du bas comme sur du haut rendement. C’est même décourageant, car de tous les monstres sacrés du commerce que j’ai pu essayer, ceux qui peuvent rivaliser dans ce secteur se comptent sur les doigts de la main, mais sont au moins 4 à 10 fois plus chers… il nous a fallu en aveugle, passer à un monstre de 2X50W en classe A dont le prix des composants seuls dépassait le double de celui du 3B neuf, et sa réalisation plus d’un an, pour ne pas être ridicule en comparaison dans ce secteur.
En écoute large bande et contrairement à ce que l’on aurait pu supposer, sur des enceintes de bas à moyen rendement, l’écoute est bonne. Une belle image, due certainement à la configuration double mono, beaucoup de détails, un aigu très ciselé sur des tweeters à dômes, et toujours cette assise exceptionnelle du grave.
Certes, n’utilisez pas cet amplificateur derrière une chambre de compression médium ou aigu. Il vous cassera rapidement les oreilles, comme 99% d’ailleurs de ces collègues à transistors en classe AB.
Venons-en à la chose la plus déconcertante. Une alimentation certes généreuse, mais pas monstrueuse non plus. Un double ou triple push pull pour le 4B de transistors complémentaires Motorolla 2N3773 canal NPN et 2N6609 PNP somme toute très classique, et qui ne casserait pas 3 pattes à un canard. Des composants de bonne facture, mais tout de même ordinaires. Là aussi, le secret est : Le schéma !
Nous nous attendions, à l’écoute et aux vu du facteur d’amortissement très élevé, de 500 à 20Hz, à une écoute très tendue, pour ne pas dire dure, à un grave subjectivement court car trop sec, sur des enceintes à haut rendement. Et bien c’est tout le contraire. Sur des VOT par exemple, le haut grave à une dynamique de folie, avec beaucoup de détails, ce qui d’ailleurs est la caractéristique de cette enceinte. Sur le caisson Onken classique ou W (avec 2 altec 416) le rendu est globalement plus mat, plus « scolaire » (plus neutre ?) le haut grave moins dynamique (en avant ?), et l’extrême grave absolument abyssal. On entend des micros détails, des effets de salle, parfois lointains, parfois proches, disparaissant et réapparaissant, complètement insoupçonnés avec la quasi-totalité des amplificateurs à transistors que nous connaissons. Seuls les OTL peuvent rivaliser, mais avec un investissement sans aucune mesure.

Bryston 3B et 4B n’ont pas de vumètre. Ils ne pètent pas de mille feux et ne concurrenceront pas votre sapin de Noël. Ils sont simplement étudiés pour faire de la musique, ce qui après tout est rassurant. Une panne ? Sachez qu’ils étaient garantis 20 ans pièces et main d’oeuvre, et qu’en moins de ¼ d’heure, tous les transistors de puissance et drivers sont démontés sans aucune difficulté, et les cartes également.

Si par bonheur, vous en trouvez un pour le prix d’un cd, pensez à moi. Je vous le rachète 2 cd. Allez, même 3, au diable l’avarice.
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60-70's rock

Re: Bryston 3B 4B

Message par 60-70's rock »

Dans son jus, celui ci marche très bien avec tous les composants d'origine.
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P1040147.JPG (963.78 Kio) Vu 14606 fois
On remarque les résistances de puissance 5W aux bornes desquelles le courant de repos des transistors de puissance peut être mesuré.
Pour le 3B, il faut 1V eff en entrée pour obtenir 125W 8 ohm en sortie.
Pour le 4B, on obtient 250W avec la même tension d'entrée.
L'impédance d'entrée est de 50K.

On remarque la taille des radiateurs qui trahissent son fonctionnement en classe AB, moins de 50mA de courant de repos par transistor.
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damien
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Re: Bryston 3B 4B

Message par damien »

Intéressant.
Merci pour la bafouille. Et sur du haut rendement genre 414 ou 416 515 il tiendrait la dragée à des classe A genre le monstre? Ou Sugden?
Damien

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Klemp
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Re: Bryston 3B 4B

Message par Klemp »

L' année commence bien :mossieurpropre:
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Merci pour la présentation de cette légende de l' audio François
Jean
60-70's rock

Re: Bryston 3B et 4B

Message par 60-70's rock »

Tenir la dragée est faible. C'est mieux, tout simplement. En ce qui concerne l'impact et l’intelligibilité dans le grave, même un mark levinson 331 avec lequel nous l'avons comparé sur les Onken W n'est pas meilleur dans ce registre. Il coutait pourtant la bagatelle de plus de 5000 euros au début des années 2000, pesait plus de 50 kg... le DR3 VHC que vous a présenté Jean François non plus. Par contre, ces deux amplis sont meilleurs dans le haut du spectre.
Le seul amplificateur, toujours sur les Onken W avec 2 x 416 8A qui soutient sans problème la comparaison, et que j'ai pu écouter car je l'ai monté, est celui ci, mais avec une alimentation encore plus grosse que celle proposée, qui est en fait un Kaneda, ainsi qu'un OTL mais dont les 6C33 nous posent problème.
http://www.asrr.org/biblioteca/Revue%20 ... 1/50w.html

C'est pour ça que c'est assez décourageant... nous sommes un petit groupe d'audiophiles et nous adorons bidouiller, parfois même aux limites du raisonnable. Et quand on dépense plus en composants avec nos schémas que le prix de ce foutu Bryston et que ça ne marche pas mieux, c'est décourageant. :spamafote:

D'ailleurs tu vois, il n'y a pas que les toulousains qui l'ont remarqué.
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Klemp
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Re: Bryston 3B 4B

Message par Klemp »

Difficile de trouver un ampli "universel" ... Untel est plus à l' aise dans un registre, un autre sera sensible à la charge ...

La disparité des caractéristiques des tubes pour OTL ... 6C33, 66336A ou 6080 .. est telle que leur utilisation est un vrai "casse tête" ... mais c' est vrai qu' ils produisent un grave exceptionnel ... mais le reste n' est pas toujours terrible :/
Jean
60-70's rock

Re: Bryston 3B 4B

Message par 60-70's rock »

Oui, l'univers des OTL est passionnant, mais effectivement semé d'embuches.
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Petitloup54
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Re: Bryston 3B 4B

Message par Petitloup54 »

Merci Francois pour la présentation. Je serais curieux de l'entendre chanter. Tu as déjà essayé de reproduire le schema?
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damien
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Re: Bryston 3B 4B

Message par damien »

Je ne suis technicien et lire un schéma m'apporte aujourd'hui bien plus de questions que de reponses. Mais j'y viendrai. C'est nécessaire.

Tu le dis toi même, l'alimentation est bien dimensionnée. Mais pas monstrueuse non plus. Donc ses qualités dans le grave ne viennent pas de là. Quelle est la subtilité de ce schéma? Cette histoire de tension continue?
Damien

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60-70's rock

Re: Bryston 3B 4B

Message par 60-70's rock »

Je n'ai pas essayé de reproduire le schéma, sinon tant vaut il acheter l'original que j'ai déjà. J'ai seulement essayé de changer les transistors de puissance en en mettant des plus modernes, théoriquement supérieurs, la paire complémentaire MJ15024 MJ15025. En ajustant les réglages, ce ne fut pas mieux, et même moins bon. :spamafote: Je possède deux bryston 3B, et le remplacement sur l'un des résistances d'origine par des résistances dites audiophiles m'a permis de faire la comparaison. Je suis revenu aux anciennes. Le fait d'ajouter des condensateurs de forte valeur en parallèle sur ceux d'alimentation dans un boitier extérieur n'a rien apporté non plus.
Le gars qui a conçu le schéma n'est pas un électronicien diplômé chez Plumeau, c'est clair.
Un ampli est un tout, les paramètres s'imbriquent les uns aux autres, et il est bien difficile de dire pourquoi le grave est monstrueux sur ce modèle. Il y a certes le fait que cet ampli soit à liaison directe, mais cela n'explique pas tout, car d'autres le sont et ne sont pas aussi bons dans ce registre.
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