Le forum Audiovintage est privé.
En tant qu'invité, vous avez accès à certaines rubriques uniquement, l'ajout de nouveaux membres n'est pas possible pour le moment.
En tant qu'invité, vous avez accès à certaines rubriques uniquement, l'ajout de nouveaux membres n'est pas possible pour le moment.
Neil Young - 1972 Harvest (Ou la naissance d'une passion)
- Skyy
- Membre honoraire
- Messages : 442
- Enregistré le : mar. 10 nov. 2009 17:29
- Localisation : 06 - Côte d'Azur.
Neil Young - 1972 Harvest (Ou la naissance d'une passion)
C’était en 1978, pendant les vacances scolaires, celles que l’on appelait encore "les grandes vacances". J’avais 10 ans et deux mois et demi à tuer.
En pension chez un couple du Sud-Ouest, j’étais devenu le temps d’une pause, une toute petite pause à l’échelle d’une vie, le petit dernier de la famille. J’étais choyé, aimé, entouré mais leurs enfants, les vrais, étaient grands et malgré toute l’attention que les adultes me réservaient, j’étais un peu livré à moi-même. Alors, je découvrais la vie et le monde qui m’entourait, un peu solitaire, un peu mélancolique mais avec cette exaltation que seul un enfant de cet âge peut connaître.
Tantôt dans les champs, tantôt dans les près, j’apprenais au fil des jours à apprécier les plaisirs simples, ceux des gens simples. J’assimilais leurs valeurs, la notion de bien, de mal, le respect, leurs principes et j’apprenais à aimer ce qu’ils aimaient. Les gens, la terre, les arbres, la nature, la beauté des paysages du Quercy, de la Dordogne, les animaux, la vie, la musique. Tant de choses qui mes sont restées aujourd’hui. A cette époque là on ne se disait pas que l’on s’aimait, on ne le disait pas aux enfants aussi facilement qu’aujourd’hui mais peu importe qu’il y ait eu des mots ou pas, j’étais heureux du haut de mes 10 ans car je savais que j’étais aimé, là, durant ces deux mois de l’été 78.
Le fils de la famille avait quitté la maison en laissant intacte la chambre qu’il occupait adolescent. Tout affairé à découvrir les lieux, j’ai connu là, dans cette chambre, mes premiers émois. Rien de sexuel à vrai dire, ces émotions là sont venues bien plus tard. Non c’est d’émois musicaux dont il s’agit car c’est en tombant par hasard sur sa collection de disques que j’ai eu la révélation.
Ses goûts étaient constitués d’un panel de styles inégal et hétéroclite. Je me souviens encore de quelques uns de ses albums, des 33 tours bien noirs, bien lourds, parfois rayés, usés par des écoutes que l’on devine répétées. Il y avait celui de King Crimson dont la gueule béante de la pochette me faisait peur, celui de Gary Glitter au rock grossier et un peu désuet et surtout celui de Neil Young, "Harvest".
Les chaînes hi-fi existaient déjà à cette époque mais elles n’étaient pas encore parvenues jusqu’à ce coin de terroir. En tous cas pas chez eux. Alors c’est sur une espèce de phono de la fin des années soixante que j’ai découvert la voix chevrotante de Neil Young. Le haut parleur à large bande du capot restituait un son un peu nasillard mais pas si mauvais que ça finalement.
Le rythme carré et lent d’ "Out on the week end", ses guitares sèches, son harmonica country tranchaient tellement avec la fièvre du disco qui baignait cette époque que je suis resté scotché. C’était autre chose. Il y avait ces ballades mélancoliques "old man", "the needle...", la voix de Young si fragile et cet accent Texan si paradoxal quand on sait qu’il n’a pas grand chose à voir avec le Texas. Il y avait ce tube "heart of gold", cette grandiloquence philharmonique, "there’s a world", un peu en désaccord avec le minimalisme de certains autres titres et "harvest" le titre éponyme, ballade tranquille à la Manhattan cow-boy. Tout était réunit dans ce disque pour me faire aimer la musique, toutes les musiques d’ailleurs.
Cet été là, le phono, un Pathé Marconi je crois, a tourné presque tous les jours et j’ai du finir d’user le Neil young à tout jamais. Qui sait ce qu’il est devenu ? Bien des années plus tard je me suis souvenu de ces vacances heureuses et j’ai racheté l’album.
Bien sur, vous comprendrez que ma passion pour cet enregistrement trouve ses racines dans un contexte qui dépasse largement le disque lui-même mais au delà de la nostalgie qu’il véhicule en moi, j’ai su l’apprécier en tant qu’adulte et je l’aime toujours.
Essayez et peut être que vous aussi vous aurez à nouveau dix ans en l’écoutant.
En pension chez un couple du Sud-Ouest, j’étais devenu le temps d’une pause, une toute petite pause à l’échelle d’une vie, le petit dernier de la famille. J’étais choyé, aimé, entouré mais leurs enfants, les vrais, étaient grands et malgré toute l’attention que les adultes me réservaient, j’étais un peu livré à moi-même. Alors, je découvrais la vie et le monde qui m’entourait, un peu solitaire, un peu mélancolique mais avec cette exaltation que seul un enfant de cet âge peut connaître.
Tantôt dans les champs, tantôt dans les près, j’apprenais au fil des jours à apprécier les plaisirs simples, ceux des gens simples. J’assimilais leurs valeurs, la notion de bien, de mal, le respect, leurs principes et j’apprenais à aimer ce qu’ils aimaient. Les gens, la terre, les arbres, la nature, la beauté des paysages du Quercy, de la Dordogne, les animaux, la vie, la musique. Tant de choses qui mes sont restées aujourd’hui. A cette époque là on ne se disait pas que l’on s’aimait, on ne le disait pas aux enfants aussi facilement qu’aujourd’hui mais peu importe qu’il y ait eu des mots ou pas, j’étais heureux du haut de mes 10 ans car je savais que j’étais aimé, là, durant ces deux mois de l’été 78.
Le fils de la famille avait quitté la maison en laissant intacte la chambre qu’il occupait adolescent. Tout affairé à découvrir les lieux, j’ai connu là, dans cette chambre, mes premiers émois. Rien de sexuel à vrai dire, ces émotions là sont venues bien plus tard. Non c’est d’émois musicaux dont il s’agit car c’est en tombant par hasard sur sa collection de disques que j’ai eu la révélation.
Ses goûts étaient constitués d’un panel de styles inégal et hétéroclite. Je me souviens encore de quelques uns de ses albums, des 33 tours bien noirs, bien lourds, parfois rayés, usés par des écoutes que l’on devine répétées. Il y avait celui de King Crimson dont la gueule béante de la pochette me faisait peur, celui de Gary Glitter au rock grossier et un peu désuet et surtout celui de Neil Young, "Harvest".
Les chaînes hi-fi existaient déjà à cette époque mais elles n’étaient pas encore parvenues jusqu’à ce coin de terroir. En tous cas pas chez eux. Alors c’est sur une espèce de phono de la fin des années soixante que j’ai découvert la voix chevrotante de Neil Young. Le haut parleur à large bande du capot restituait un son un peu nasillard mais pas si mauvais que ça finalement.
Le rythme carré et lent d’ "Out on the week end", ses guitares sèches, son harmonica country tranchaient tellement avec la fièvre du disco qui baignait cette époque que je suis resté scotché. C’était autre chose. Il y avait ces ballades mélancoliques "old man", "the needle...", la voix de Young si fragile et cet accent Texan si paradoxal quand on sait qu’il n’a pas grand chose à voir avec le Texas. Il y avait ce tube "heart of gold", cette grandiloquence philharmonique, "there’s a world", un peu en désaccord avec le minimalisme de certains autres titres et "harvest" le titre éponyme, ballade tranquille à la Manhattan cow-boy. Tout était réunit dans ce disque pour me faire aimer la musique, toutes les musiques d’ailleurs.
Cet été là, le phono, un Pathé Marconi je crois, a tourné presque tous les jours et j’ai du finir d’user le Neil young à tout jamais. Qui sait ce qu’il est devenu ? Bien des années plus tard je me suis souvenu de ces vacances heureuses et j’ai racheté l’album.
Bien sur, vous comprendrez que ma passion pour cet enregistrement trouve ses racines dans un contexte qui dépasse largement le disque lui-même mais au delà de la nostalgie qu’il véhicule en moi, j’ai su l’apprécier en tant qu’adulte et je l’aime toujours.
Essayez et peut être que vous aussi vous aurez à nouveau dix ans en l’écoutant.
C'était mieux avant
- domi12
- Membre honoraire
- Messages : 130
- Enregistré le : mar. 24 nov. 2009 16:29
- Localisation : Aveyron (12)
Re: Neil Young - harvest - 1972 - Ou la naissance d'une pass

-
- Membre confirmé
- Messages : 45
- Enregistré le : sam. 21 août 2010 17:19
- Localisation : Arras
Re: Neil Young - harvest - 1972 - Ou la naissance d'une pass
Trés belle histoire Skyy.
On m'a offert cet album il y a une quinzaine d'années. Déja en CD . Et j'ai toujours beaucoup de plaisir à l'écouter.Pas plus tard qu'hier soir encore.
Ma préférée de l'album est "Heart of gold".
A+
On m'a offert cet album il y a une quinzaine d'années. Déja en CD . Et j'ai toujours beaucoup de plaisir à l'écouter.Pas plus tard qu'hier soir encore.
Ma préférée de l'album est "Heart of gold".
A+
- grievousangel
- Super Modérateur
- Messages : 3748
- Enregistré le : sam. 7 août 2010 14:58
- Localisation : 59
Re: Neil Young - harvest - 1972 - Ou la naissance d'une pass
C'est vrai, très bel album que le Harvest de Neil Young ...
Le plus beau dans la catégorie Country/Folk Rock ...
Old Man est le titre que je préfére, Et The Needle and the Damage Done me donne la chair de poule ...
Toutes les chansons sont excellentes et si différentes ...
Le plus beau dans la catégorie Country/Folk Rock ...
Old Man est le titre que je préfére, Et The Needle and the Damage Done me donne la chair de poule ...
Toutes les chansons sont excellentes et si différentes ...
Robert (59)
Je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire ...
Je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire ...
-
- Membre confirmé
- Messages : 45
- Enregistré le : sam. 21 août 2010 17:19
- Localisation : Arras
Re: Neil Young - harvest - 1972 - Ou la naissance d'une pass
Pour l'anectode sur la face arriére de la pochette cd on voit le groupe en train de répéter .La personne qui ressort de la photo est la clavier qui est au centre .Neil young est en fait à droite mais caché dérriere sa tignasse . La premiére fois que j'ai vu neil Young à la télé j'avais du mal à croire qu'on parlait de la même personne car j'étais persuadé qu'il était en fait le type au clavier au centre de la photo.
- Funambule
- Super membre
- Messages : 940
- Enregistré le : jeu. 21 janv. 2010 22:35
- Localisation : Calvados
- Contact :
Re: Neil Young - harvest - 1972 - Ou la naissance d'une pass
Merci Skyy, c'est une jolie rencontre.
Chaque disque a une histoire et chaque histoire a son disque, alors oui, j'aime beaucoup tes mots sur cette rencontre avec ce disque.
Chaque disque a une histoire et chaque histoire a son disque, alors oui, j'aime beaucoup tes mots sur cette rencontre avec ce disque.
Dans la rousseur de mes pinceaux, naviguer de tes mots à mes murmures.
- Clavette
- Membre V.I.P
- Messages : 6298
- Enregistré le : jeu. 31 déc. 2009 02:53
- Localisation : Mr Clean Condo
Re: Neil Young - harvest - 1972 - Ou la naissance d'une pass
Une belle histoire superbement racontée :repect:


Cedric
- hoplat
- Membre V.I.P
- Messages : 6070
- Enregistré le : sam. 28 nov. 2009 10:16
- Localisation : Dans le sud-ouest
Re: Neil Young - harvest - 1972 - Ou la naissance d'une pass
Belle histoire et comme un fait exprès je viens de l'acheter, honte à moi de ne pas l'avoir déjà, à la foire des disques le week-end passé, superbe disque un must 

SONY addict-j'assume
Le bonheur n’existe pas. En conséquence, il ne nous reste qu’à essayer d’être heureux sans JL
Sans la musique la vie serait une erreur Fred N
Le bonheur n’existe pas. En conséquence, il ne nous reste qu’à essayer d’être heureux sans JL
Sans la musique la vie serait une erreur Fred N
- Bernard
- Membre honoraire
- Messages : 108
- Enregistré le : mar. 25 août 2015 11:26
- Localisation : Frontignan
Re: Neil Young - 1972 Harvest (Ou la naissance d'une passion
Je l'écoute depuis toujours, sans doute un de mes dix choix si je devais me retrouver sur une île déserte avec une platine... J'aime chacun de ses titres, peut-être "Are you ready for the country ?" un peu moins que les autres.
"Old Man", "Alabama" ou "The Needle and the damage done" sont des valeurs sûres, ils s'écoutent avec un plaisir toujours renouvelé.
Evidemment "Out on the Weekend" et "Harvest" sont les deux premiers à avoir marqué ma mémoire mais aujourd'hui quand j'écoute cet album, c'est le dernier morceau, "Word", avec sa structure en spirale qui me fait planer loin... très loin!
"Old Man", "Alabama" ou "The Needle and the damage done" sont des valeurs sûres, ils s'écoutent avec un plaisir toujours renouvelé.
Evidemment "Out on the Weekend" et "Harvest" sont les deux premiers à avoir marqué ma mémoire mais aujourd'hui quand j'écoute cet album, c'est le dernier morceau, "Word", avec sa structure en spirale qui me fait planer loin... très loin!
PLC-590, TX-8500 II, SA-9500II, HPM-100. Et oui j'aime Pioneer ! 

- Edith
- Membre honoraire
- Messages : 494
- Enregistré le : mer. 13 mars 2013 16:31
- Localisation : Poitou
Re: Neil Young - 1972 Harvest (Ou la naissance d'une passion

Découvrir et aimer Neil Young à dix ans, un bien beau récit.
Je me souviens qu'à l'époque nous avions de longues discussions sur les talents de guitariste de NY, meilleur qu'untel, plus mauvais que tel autre, en fin de compte il faut juste être sensible à son univers très personnel.
Ne pas passer à côte de l'album After The Gold Rush.
-
- Sujets similaires
- Réponses
- Vues
- Dernier message
-
- 2 Réponses
- 4482 Vues
-
Dernier message par alayn91