On est pas sérieux quand on a 17 ans ( Arthur Rimbaud )
Je me souviens je me rappelle,
De cette rentrée de janvier 75 au lycée. Je me souviens que nous étions quatre à désormais détenir les clefs du nouveau foyer, de la salle audio vidéo, du labo photo.
Je me souviens du magnéphone Sony et de sa façade penchée, des enceintes maisons fabriquées pendant les vacances de Noël par Eric, Deux pour le préau principal, deux pour le second préau et deux pour la salle du foyer.
Je me souviens je me rappelle de cet Uher Royal de Luxe qui servait de source pour le foyer.
Je me souviens de ces heures passées à enregistrer nos disques sur ces bandes pour sonoriser les récrés et la journée au foyer.
Je me souviens de ce disque ramené de Londres par le frère d'Eric, d'un groupe inconnu en France, cette pochette noire avec ce dessin devenu aujourd'hui incontournable partout dans le monde.
Je me souviens de ce disque, de cette installation musicale dans le lycée qui me valent encore aujourd'hui, lorsqu'au hasard de la vie ou de facebook, je croise des anciens amis, cette question : Tu écoutes quoi comme musique maintenant ?
Ce disque, il me faudra attendre Juillet et un passage à la Fnac Montparnasse pour pouvoir l'acheter, il n'était disponible nulle part dans le nord de la France.
Ce disque c'est Crime of the Century de Supertramp.
Mais bien entendu, nous ne passions pas que ce disque, mais aussi Soft Machine, Creedence, Béranger, Ribeiro, etc... enfin tout ce qui ne passait pas à la radio.
Et aussi Nino Ferrer, et ce Métronomie.
Mais si cette partie "lycée" est importante au niveau musical, je continue de défricher les univers qui s'ouvrent à moi.
Je me souviens des trains vers Paris, l'aller retour les lundi après-midi, puisque je ne payais pas le train, et que pour pouvoir disposer de mon après-midi, je m'étais fait dispenser de sport...
Je me souviens des disquaires Place St Michel et de leurs "import" à 9 francs.
Je me souviens que je commence à collectionner les Ferré, Je me souviens de la fin du printemps et de Y'a une route de Manset, avec sa photo d'une gare sur la pochette.

Je me souviens du choc au cœur de l'été avec le Born to run de Springsteen. Une découverte dont je ne me suis jamais totalement remis.

En plein cœur de l'été, il y aura l'harmonium de Nico dans la nuit d'Orange, et aussi Procol Harum bien sûr.

Je me souviens je me rappelle du Beautiful Loser de Bob Seger surtout pour Jody Girl, du Down by the Jetty du bon Dr Feelgood.
Je me souviens d'Idiot Wind et de Shelter fom the storm du fantastique Blood on the Tracks de Dylan..

Je me souviens de Kashmir de Led Zep et de cette pochette de Physical Graffiti.
Ce double album reste aujourd'hui un des Led Zep que j'écoute le plus réguliérement.

Je me souviens, je me rappelle, d'un mois de novembre illuminé par la voix de Patti Smith, si belle sur la photo de la pochette de Horses.
Horses, le premier d'une série d'album d'une grande dame de la poésie et du Rock, et cet album gardera à jamais le goût des premières découvertes.

Je me souviens je me rappelle, tu étais si belle dans mes nuits de musiques.
Du Pont des arts à la Fontaine St Michel, ces instants de vie, ces musiques qui déferlaient.
Tous ces disques, ceux que je cite, et tant d'autres, mais 75, quelle putain de belle année.
Ps: Je me souviens, je me rappelle est un clin d'oeil au grand Daniel Darc