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20-Les oubliés du R'nR : " The CLOVERS "

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hencot
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20-Les oubliés du R'nR : " The CLOVERS "

Message par hencot »

THE CLOVERS

Absalon, Absalon! doo-wah, doo-wah !

HÉRITIERS, sur le plan musical, des Mills Brothers et des Ink Spots -deux groupes qui enregistraient des disques depuis le début
des années trente -, ainsi que des ensembles de gospel urbain qui avaient fleuri pen­dant les années de guerre,. tels que les Swan
Silverstone Singers ("les Cygnes Chanteurs de Silverstone") - créateurs de Jesus hits like the atom bomb ("Jésus frappe comme la
bombe atomique") -, les jeunes groupes vocaux noirs ayant le vent en poupe dans les villes de l'Est (New York, Detroit, Washington)
à la fin des années quarante se développèrent parallèlement aux groupes de jump­ blues si répandus sur la Côte Ouest.
Ensemble, ils furent les principaux vecteurs noirs du rock'n'roll.
Il y eut d'abord les Ravens - "les Corbeaux" -, un quartette fondé par le chanteur à la voix de basse Jimmy Ricks au printemps 1946; ils
firent leurs débuts au Club Baron de Harlem, tout en enregistrant leurs premiers disques pour la firme Hub. Puis naquirent les Orioles -
"les Loriots" -, un quintette qui grava son premier disque pendant l'été 1948, chez It's a Natural ("Ça coule de source"), firme qui changea
de nom aussitôt après ce disque pour s'appeler Jubilee ("Fiesta"). Ces groupes vocaux pionniers du rhythm'n'blues étaient assez
conservateurs, tant dans leur style de chant que dans le choix de leur répertoire. (Le premier disque des Ravens, par exemple, était un
nouvel arrangement d'une rengaine populaire pseudo-yiddish intitulée Mahzel. Il fut suivi par - un couplage d'O/'Man River - "Le Vieux
Bonhomme Fleuve" (surnom du Mississipi) - et de Would you believe me - "Me croirais-tu" -, une scie sentimentale tirée de l'insipide film
Love and learn - "Aime et apprends" -produit par la Warner en 1947.)
Enfin vinrent les Clovers - "les Trèfles". Le chanteur soliste Harold Lucas, la basse Billy Shelton et le ténor Thomas Woods commencèrent
à se produire en trio dès 1947, alors qu'ils étaient encore élèves au lycée Armstrong de Washington. Lucas choisit ce nom, les Trèfles, parce
qu'il pensait que cela porterait chance à leur entreprise musicale.
( The Lucky star dream book - "Le Livre des rêves de la bonne étoile" -confirme: "TRÈFLE. Signifie richesse en abondance. En rêver est
toujours excellent. 929"")
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Par la suite, John Buddy Bailey se joignit au groupe en tant que soliste, Lucas passant baryton . En 1948, le second ténor Matthew
McQuater remplaça Thomas Woods, et Harold Winley prit la place de Billy Shelton. Le groupe engagea le guitariste Bill Harris en 1949.
Ils étaient désormais prêts à concrétiser leurs rêves.
A leurs débuts, ils n'étaient guère plus audacieux que les Ravens ou les Orioles. Le répertoire de ces groupes formait, avec celui des
Charioteers ("les Conducteurs de Char", un groupe plus ancien), la majorité des premières chansons interprétées par les Clovers. Mais à la
fin de la décennie, ils commençaient déjà à gratter le vernis luisant de leur musique et à jouer d'une façon moins raffinée, plus vulgaire.
Les Clovers furent le premier groupe vocal issu de la tradition à franchir le Jourdain pour aller fricoter dans le grand poulailler transcendantal.
Ils se produisaient au Rose Club de Washington, en 1950, lorsqu'ils firent la connaissance de Lou Krefetz, qui allait être leur imprésario
pendant toute la durée de l'âge d'or.
Krefetz amena les Clovers à New York où, vers la fin de l'année 1950, ils firent leur premier disque pour la petite firme d'Eddie Heller,
Rainbow -. Ce fut un coup d'essai plutôt timide : une version inoffensive du tube de 1925 Yes sir, that's my baby ("Oui, m'sieur, c'est ma
chérie"), dans laquelle les Clovers retournaient au style aseptisé de leurs débuts. Mais cette timidité ne serait bientôt plus qu'un souvenir.
Pendant le raz-de-marée des fêtes de Noël, Krefetz négocia un contrat avec Herb Abramson et Ahmet Ertegun, qui dirigeaient la firme
Atlantic depuis trois ans. Le 22 février 1951, les Clovers entrèrent au studio Apex, dans le centre-ville de Manhattan. Le résultat fut l'un
des plus gros tubes rhythm'n'blues de cette année: là : Don't you know I loveyou ("Ne sais-tu pas que je t'aime ?").
Pendant l'été 1951, tandis que leur premier disque Atlantic atteignait la première place du classement rhythm'n'blues, les Clovers
gravèrent Fool, fool, fool ("Imbécile, imbécile, imbécile"). Ce deuxième disque Atlantic décrocha la timbale à l'automne et devint
à son tour l'une des meilleures ventes rhythm'n'blues de l'année. (Les Dominoes furent le seul groupe vocal à les surpasser en 1951; leur
Sixty-minute man - "L'homme de soixante minutes "-s'était débrouillé, on ne sait trop comment, pour franchir la barrière séparant le
classement rhythm'n'blues du classement pop.)
Leur troisième disque, One mint julep ("Une menthe à l'eau"), merveilleux conte métaphysique à la petite semaine écrit par Rudy Toomb
et enregistré le 17 décembre, entra dans le classement rhythm'n'blues en avril. Leur plus gros succès de 1952 fut celui de l'été et s'intitulait
Ting-a-Ling ("Dring, dring"). Puis ils firent un disque dont chacune des deux faces devint un tube: Hey, miss Fannie ("Hé, Mlle Fannie") -
écrit par Ahmet Ertegun sous son nom de plume en verlan , Nugetre - et I played the fool ("J'ai fait l'idiot"). Après l'enregistrement de leur
tube suivant, Crawlin' ("En rampant"), qui eut lieu le 7 août, le chanteur soliste Buddy Bailey fut appelé sous les drapeaux et John Philip,
qui s'était produit auparavant en solo, le remplaça jusqu'au printemps 1953· Durant cette période, les Clovers n'enregistrèrent rien.
En mars, lorsqu'ils gravèrent Good lovin' ("C'est bon, l'amour"), ils avaient trouvé un nouveau chanteur soliste: Charlie White, qui avait fait
partie de la formation originelle des Dominoes. White resta avec le groupe pendant un an - on l'entend sur Lovey dovey ("Colombe d'amour"),
enregistré en septembre 1953 -, avant de céder la place, début 1954, à Billy Mitchell, qui s'était illustré sur quelques disques de Joe Morris
sortis chez Atlantic (y compris l'inoubliable Bald head woman - "La femme chauve" - de 1951). Ce fut la voix profonde, sauvagement pâteuse
et cotonneuse, de Billy Mitchell qui fit de la chanson gravée le 16 avril 1954 ce qui reste le chef-d'œuvre des Clovers: Your cash ain't nothin'
but trash ("Ton pognon, c'est de la merde"), écrit par le grand Jesse Stone sous Je pseudonyme de Charles Calhoun. Bien qu'il s'agisse de
l'un des disques immortels du rock'n'roll, il ne dépassa pas la neuvième place du classement rhythm'n'blues. (L'été 1954 était dominé par
le nouveau groupe de la firme Atlantic: les Drifters.) Les Clovers n'en interprétèrent pas moins la chanson, en couleurs vives et crues, dans
une œuvrette cinématographique de 1955 produite par la compagnie Studio Films et intitulée Rock 'n'roll revue, qu'il faut avoir vue avant
de mourir.
Quand Buddy Bailey revint à la vie civile et aux Clovers, Billy Mitchell resta, et les deux chanteurs assurèrent à tour de rôle la partie soliste.
Mais à partir de 1955, il n'y eut plus tellement de quoi assurer. Devil or angel ("Ange ou démon"), qui entra dans le classement rhythm'n'blues
en janvier 1956, fut Je dernier succès du groupe à atteindre les dix premières places. Love, love, love ("Amour, amour, amour"), qui lui faisait
suite, fut Je premier disque des Clovers à faire le grand saut vers le classement pop, où il se hissa à la trentième place pendant l'été 1956;
mais il n'y était parvenu qu'au prix du délayage et de l'affadissement du véritable son du groupe. Les Clovers firent encore une demi-douzaine
de disques pour Atlantic jusqu 'au printemps 1958. L'un d'entre eux, Down the alley ("En descendant la ruelle", 1957), était très bon; mais
plus aucun, qu'il fût bon ou mauvais, ne rencontra Je moindre succès. La situation avait changé. Des groupes plus modernes et plus jeunes -
les Drifters ("les Vagabonds"), les Coasters ("les Caboteurs") - étaient apparus, reprenant les choses là où les Clovers les avaient laissées,
et paradaient en tête des classements pop et rhythm'n'blues. En réalité, les grands tubes que les Coasters placèrent dans les deux
classements - Searchin' ("En cherchant'), Yakedy yak,Charlie Brown, etc.- n'étaient rien de plus que des reflets rajeunis et bien astiqués du
son des premiers disques des Clovers. Mais il est écrit que tout change et que rien ne demeure. Après avoir quitté Atlantic, les Clovers
gravèrent deux simples sans aucun relief, ainsi qu'un album, The Clovers in clover ("Les Trèfles se la coulent douce"), pour la firme de
Lou Krefetz, Poplar , en 1958. Plus tard cette année-là, ils signèrent chez United Artists . Six simples du groupe virent le jour sous cette
marque de 1959 à 1961.L'un d'entre eux Love Potion #9 sorti à la fin de l'été 1959, fut le dernier tube des Clovers,atteignant la 23 ème place
dans les classements pop et rhythm'n blues.En Octobre 1961 , le groupe revint chez Atlantic pour faire encore: un disque, The Bootie green
("Le bottillon vert"), épouvantable tentative de conversion à la vogue du twist.
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Les Clovers se séparèrent à la fin de l'année 1961. Harold Lucas et Buddy Bailey mirent sur pied un autre groupe portant le même nom,
qui enregistra un disque pour la firme Port. Après quoi Lucas et Bailey partirent chacun de son côté, formant deux groupes distincts appelés
Clovers. Celui de Bailey fit quelques disques pour les firmes Winley (dirigée par Paul Winley, frère d'Harold Winley -le chanteur à la voix de basse)
et Porwin; celui de Lucas sortit un disque chez Brunswick et un autre chez Tiger .
En décembre 1964 - treize Noëls s'étaient écoulés depuis le jour où Lou Krefetz (parti voir ailleurs en 1958) les avait amenés à New York -,
Harold Lucas, Buddy Bailey et Harold Winley se réunirent le temps d'une soirée à l'Apollo Theâtre de Harlem.
Puis tout le monde ouvrit les yeux et regarda les choses en face .
"Là où autrefois s'élevaient des collines", déclare le vénérable professeur Konje dans l'introduction du Lucky star dream book ,
"coulent aujourd 'hui les flots. De la même façon, la signification des rêves change."
Méditez là-dessus.
.
A suivre " The Dominoes "
Fichiers joints
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Alain..

Site sur le son et l' enregistrement de Claude Gendre http://claude.gendre.free.fr/
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