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18-Les disparus "Vince TAYLOR "

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hencot
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18-Les disparus "Vince TAYLOR "

Message par hencot »

VINCE TAYLOR
Ziggy à Paris ou Le jaguar à la Cadillac

Si beaucoup de rockers sont morts en tombant du ciel, c’est parce qu’il avait failli se tuer lors d’un atterrissage de fortune que le jeune pilote Maurice Brian Holden passa au rock’n’roll et devint Vince Taylor, à cause de l’acteur Robert Taylor. Son prénom, lui, provenait d’un slogan des cigarettes Pall Mall : « in hoc vinces », qu’il fit hélas mentir. A quoi tiennent les choses, et parfois les hommes. Maurice, lui, faisait tout à l’envers : né à Liverpool, qui deviendrait le havre de la pop anglaise, il partit tout petit avec sa famille pour Hollywood, la patrie des acteurs, avant de revenir s’imposer comme chanteur sur la scène anglaise, puis française, et eut même dans sa formation des futurs membres des Shadows et un ancien chanteur des Beatles : le mythique Tony Sheridan. Un atypique de la marge, un jaguar sur la piste du Golf, dont le sourire étincelait comme une Cadillac neuve, mais cachait mal une fêlure, le cœur sous le cuir. Et une de ces comètes de la galaxie rock qui font à leur manière toute la beauté du ciel des années 60, si flamboyante et fugace qu’elle nous ferait presque croire à un extraterrestre tombé de son vaisseau.
C'est dans un coffee-bar de Old Campton Street, le 2 I’s, fréquenté par Tommy Steele, Eddie Cochran, Gene Vincent, Fats Domino, et tous les autres qu’il fait ses débuts, et pose les bases de son groupe : les Playboys, avec Bobby Clarke, Bob Steel et Tony Harvey. Il a placé la barre haut : à sa manière, Vince veut réunir tous les rockers en un, être à la fois Elvis et Gene, le prince et le voyou, depuis ce jour où, face à une vitrine londonienne de vêtements de sports d’hiver, il est tombé en arrêt devant un mannequin entièrement habillé de cuir noir. C'est décidé : il sera comme ça, chaque soir en scène, sur les pochettes et les affiches, et fascinera autant qu’il inquiétera, blouson noir de la haute ou aristo de la zone, et, à la seule découverte de la tenue provocante, il sait déjà comment il en jouera, en rajoutera, en fera un atout en l’agrémentant d’une chaîne. Et il l’achète aussitôt, et la teste le soir même devant un public subjugué : ce sera en même temps sa botte secrète et le défaut de sa cuirasse, puisqu’il va désormais drainer tout ce que l’Angleterre, puis la France, comptent de fans de rock pur et dur, et aussi de voyous, teddies et autres motorcycle boys. Bien des parcours artistiques débutent – et finissent aussitôt – sur un quiproquo, et le monde du rock ne brille pas alors par son second degré : on le prendra donc pour ce qu’il paraît, et il le deviendra, à ses dépens.
Et dès la fin 58, il publie son premier, puis second quarante-cinq tours comportant en face B le titre qui restera le plus célèbre de son répertoire : Brand New Cadillac, dans le sillage du Brand New Beat de Gene Vincent, et qui, bien entendu, ne marche pas. Gene n’a-t-il pas lui-même fait figurer Be-Bop-A-Lula en face B de son premier enregistrement, deux ans auparavant? Ces deux-là se suivent et se ressemblent. Et à l’instar de son aîné et parfois avec les mêmes groupes que lui – cf. les Dragons –, c’est en France que sa carrière éclatera et finira par avorter, parce qu’il s’acharnera lui aussi à défendre au même moment un rock sans concession, qui plus est en anglais, alors que tout le monde a mis de l’eau dans son whisky, jusqu’au King qui reprend O sole mio (It’s now or never), et que l’Angleterre ne jure plus que par Cliff Richard et la France par Richard Anthony. Lui s’en tiendra à Shaking All Over, Ready Teddy et aux classiques : pas de titres originaux, qui l’eurent clairement identifié, assimilé, à part ses Brand New Beat et Jet Black Machine, et rien dans la langue du pays, qui ne vit plus qu’au rythme des adaptations, pour ne pas dire des trahisons. Cela fait beaucoup, pour qui n’a pas l’apanage de la distance – les Américains à Paris ne marchent qu’au cinéma, et encore en dansant – ni la proximité d’un rocker de fortifs. Celui-là est impressionnant, distant, presque hautain, ne se confond pas avec les autres, toute la basse-cour frenchie qui piaille à la télé, et sonne en même temps faux par rapport aux originaux, alors qu’il les surpasse parfois : allez comprendre...
Sa carrière bascule lorsqu’en juillet 1961, il remplace au pied levé – et ce n’est pas qu’une image chez un tel styliste – un copain venu se produire avec sa propre formation à l’Olympia. D’un seul coup, sa différence éclate : sa gestuelle féline, sa rage étudiée, sa violence contenue, son regard pénétrant, dessiné au mascara, ce côté sulfureux – ne parle-t-on pas partout d’un « démon noir du rock », à l’instar du « diable noir » de Gene? – qui lui vaut un contrat chez Barclay, quand il était le Clark Gable du show-business et signait encore d’une poignée de main, de Brel en Ferré. C'est l’âge d’or des nababs, des poètes et des yé-yé, les années Coquatrix, Morisse, Stark, où on lance un disque comme une soucoupe, en quarante-cinq tours et une après-midi sur Europe ou Luxembourg. La France en grandes ondes et 625 lignes. Et il a tout pour lui : la gueule, la voix, la silhouette, le sourire, le son, sauf donc le répertoire, tellement « cuir et chaîne » (on ne dit pas encore « s.m. ») que cela en fait un artiste difficile à habiller, côté chanson. Lui faire chanter la mer et les vacances ne rimerait à rien, les cigarettes, whisky et pépées ont déjà servi, le vent tourne et les bases US retournent à la maison, et il a en outre un accent aussi épouvantable que son sourire est ravageur, lorsqu’il flirte avec Brigitte ou Sophie Daumier ! Et c’est pourtant ça qu’il lui faudrait composer, un Américain bien de chez nous, cow-boy d’Aubervilliers avec bonne franquette et mots d’auteur. Mais allez vendre ça à un type qui ne rêve que de casser la baraque, au sens propre du terme parfois, et donnerait à douter qu’Elvis n’ait jamais hanté à Paris, tellement il s’y croit.
Et les salles vont se succéder : Vieux Colombier, Folies Pigalle, Bal Tabarin, Golf Drouot, Palais des Sports, re-Olympia, Saint-Hilaire, Locomotive, Bus Palladium, jusqu’à une première partie des Rolling Stones, alors en gestation. Mais la gloire est un sacré métier, et c’est aussi en scène, c’est-à-dire sur son nuage, qu’il va peu à peu perdre pied : un certain 23 mai 1965 où, à la célèbre « Locomotive » de la place Blanche, il disjoncte et se met, sous l’effet d’acides, à haranguer la foule au nom du... prophète Matthieu! Visiblement défoncé, l’artiste, qui dérive alors de flip en cure de désintoxication, a troqué son cuir légendaire pour un autre, blanc, puis pour une sorte de parure biblique, prétend être le Christ, ou même... Sacha Distel, ce qui ne lasse pas de surprendre ! Bref, Vince est mal dans sa seconde peau, dans ce cuir qui lui colle au corps, le serre de trop près et devient sa prison quotidienne. Il fait partie de ces fauves qu’on n’enferme pas, fût-ce dans une cage dorée. Il est fait pour l’espace, le cinémascope et les musicals, et, par un singulier paradoxe, ce voyageur a atterri au pays de Luis et de Tino : il y a maldonne. Enfin, l’heure est aux prises de parole, donc aux créateurs interprètes...
Car le problème de Maurice est clair : s’il a de toute évidence un réel talent, il est aussi celui qui vient trop tard : par rapport à Elvis, qu’il contrefait sans distance, à Eddie et Buddy, qui sont déjà morts et enterrés, à Gene, qui vient lui-même de rater la marche, et même à Johnny Hallyday, qui dérange moins et lui vole – noblesse oblige – le marché local, après qu’il l’ait un temps menacé. Il n’a pas la carrure, la joue loser, destroy et même has-been, à moins de 30 ans, et prend bientôt son rôle de beatnik autant au pied de la lettre que celui de rocker, prônant soudain la bonne parole face à un public qui peine à le reconnaître, soit parce qu’il ne le connaît pas, soit parce qu’il ne l’identifie plus. Et s’il lui arrive d’être encore très bon en petit comité, dans les clubs et les jams, il excelle aussi à se détruire en public, et quelquefois même à détruire son entourage : ses rapports passionnels, voire caractériels avec ses « Play-Boys », qui garderont toujours le même nom mais changeront souvent de visages, ou ses « Rockers », sont légendaires, un peu comme le seront à la fin ceux de Gene Vincent avec ses musiciens de fortune. Et bien qu’il soit plus proche d’un Presley première manière, Vince fait parfois figure de Vincent du pauvre, qui, lui-même, jouait les laissés pour compte du rock’n’roll : le mythe a ses victimes; et ceux-là – l’homme à la patte raide comme lui-même – en deviendront les exilés, étrangers au paradis, interdits de hit-parade comme de télévision, parce que réputés trop rebelles, trop sauvages, trop purs. Ingouvernables. Alors ils se croisent, trinquent, s’échangent des musiciens, reprennent des standards ou revisitent leurs rares classiques, secouent leurs vieilles tempêtes pour la mille et unième fois en invoquant des filles fantômes à prénoms de refrains, à têtes de chansons, des Sally et des Molly que personne ne rencontrera jamais et qui étaient peut-être juste la voisine du parolier, en roulant des mécaniques déjà rouillées : « If you’re looking for trouble, you came to the right place ». Le problème est que désormais, ce sont eux qui provoquent la bagarre, tellement ils sont à côté de leurs pompes bleues, et qu’elle n’est pas belle à voir, au milieu des sièges brisés. Alors, pour faire bonne figure, on casse à son tour les guitares, côté cour, mais le cœur n’y est plus, et lorsqu’on allume la radio, c’est encore les Beatles qu’on entend, ou les Stones, les fils de Chuck Berry et des Everly.
En ces années 65-66, où la musique passe du rock à la pop, des solistes aux groupes, du son au sens, Vince-Maurice tangue en pleine vie tel un funambule entre deux toits, et on le voit traîner au Quartier latin comme une ombre, une âme en peine, la dernière balle du Golf, une sorte de messie païen avec ses cheveux longs qui ne lui donnent plus l’air de rien, ou alors de tout le monde, un ange noir tombé de sa fresque. D’ailleurs, il est devenu blanc, s’enveloppe parfois d’une toge, de tuniques baroques, et ne se ressemble plus, au point d’interroger les miroirs quand il vient à se croiser, au détour d’une vitrine ou d’un ascenseur. Où est-il passé? Ce rôle de hippie pop, trop poli pour être voyou et trop sauvage pour paraître sage, ne lui va pas, on a l’impression qu’il s’est déguisé, qu’il a composé avec son époque, et un rocker ne transige pas, c’est même à ça qu’on le reconnaît. Tout au plus prend-il quelques adjuvants, du courage à boire ou à fumer, et de ce côté-là, il n’est pas en manque. Son destin professionnel, il le sait, est derrière lui, et encore n’est-il même pas sûr d’en avoir jamais eu un. Elvis du Golf, Gégène de la rive gauche, il voit monter ces gars qui étaient naguère sa garde rapprochée, les Johnny Kidd et Tommy Steele, et même le sirupeux Billy Fury, qui a remplacé sa violence par des violons. S'il n’en reste qu’un, comme dit le transistor, il sera celui-là, mais c’est un autre qui le proclame. Plus bas que lui, on ne trouve guère aujourd’hui que Tony Sheridan, ce Beatle qui avait raté le train, avec Pete Best, et n’en finissait pas de compter les wagons. Tu parles d’une consolation ! Et il n’en peut plus de tomber en coulisses sur ces twisters désenchantés, déjantés de 25 ans à peine qui se résument à une onomatopée, yé-yé, se donnent du Mick, Willy, Larry, Danny and co – quand ils s’appellent Daniel et Michel comme tout le monde – et portent désormais si bien leur nom, Fantômes, Pénitents, Pirates, Vautours, Pingouins, pourquoi pas Fantôches, le tutoient avec insistance comme s’il avait été leur chef de file, the leader of the pack, le saint patron des maudits. Marre d’incarner l’espoir de has-been qui n’ont jamais été. Dans le regard des passants, les jours de Rive Gauche, il n’aperçoit qu’un souvenir de chanteur, de ceux dont on hésite à avancer le nom pour ne pas faire d’impair, et reconnaît ce déclic qui sépare celui qu’on était de ce qu’on est devenu, la pochette de l’homme, cette terrible seconde où l’autre essaie de se retrouver en vous. Le flash du temps, qui vous éclipse en pleine rue. Et tous ces nouveaux visages qui fleurissent en quarante-cinq tours dans les vitrines et le rendent encore plus étranger avec leurs dents de loups : Michel Delpech, Michel Polnareff, Michel Sardou, Michel Fugain... Que ne s’est-il appelé Michel ? Mick Taylor, mais c’est déjà pris...
Alors il multiplie les concerts de circonstance, de complaisance, devient le roi du plan foireux, encore pire que Gene, du show dont on ne sait jamais au début comment il va finir, ni même s’il va avoir lieu, se donne en spectacle à tous les sens du terme. Montera-t-il sur scène ce soir, et si oui, chantera-t-il ou prêchera-t-il, et s’il chante, ira-t-il jusqu’au bout ou quittera-t-il le podium à l’improviste, et dans ce cas, reviendra-t-il ou pas du tout? Bingo! Un à un, ses musiciens – « musicos », comme on dit par ici – le quittent, las de cette chute permanente, et d’autres les remplacent, qui le dévorent d’abord des yeux, éblouis d’accompagner une légende vivante, et n’en croient pas après leurs yeux, découvrant qu’elle est bien morte et foudroyée, que le dernier des rockers a perdu pied et marche quelque part là-haut, sur son petit nuage, en parlant à ses démons. C'est comme si on l’avait vidé, sevré de sa substance, et il peut passer en un même concert du meilleur au pire, de l’âme au néant, jusqu’à convaincre certains spectateurs de la vieille école qu’ils ont été floués et qu’on leur a présenté un imposteur, qui aurait emprunté son identité : un soir, il doit ainsi venir affirmer dans un état second après le spectacle qu’il est bien le vrai Vince Taylor, celui d’autrefois, et quasiment montrer ses papiers, au milieu d’ex-fans déchaînés ! Aucune scénariste n’aurait osé imaginer cela.
En réalité, Vince est un garçon sensible, un faux dur qui n’avait pas envie de tout ce cinéma et s’est composé dès le départ un personnage à la Jack Palance, scéniquement parlant, un masque et une cuirasse qui le dépassent et ne le reflètent pas. Un artiste délicat qui s’est glissé dans une peau, en l’occurrence un cuir, trop grande pour lui, s’est littéralement caché, enfoui sous cette écorce noire qui l’enserre et le ronge, qui ne le lâche plus telle une tunique de centaure, et eût probablement préféré faire une carrière d’acteur-chanteur à la Eddie Constantine, autre grand transfuge de la génération précédente qui s’était trouvé dans l’hexagone, vingt ans avant Mort Shuman. Mais Vince n’avait pas eu sa « Piaf », comme l’homme au chapeau mou, et si l’autre s’était enlisé dans le rôle de Lemmy Caution, lui avait flirté avec celui de Faust, l’âme damnée du diable et de Pygmalion, incarnés ici par le grand Barclay. Il s’était habillé en diable noir, en démon comme ils disaient, et en payait maintenant le prix, convaincu que, quoi qu’il fît, il devrait expier on ne savait quel péché. Le plus étonnant est qu’à la même époque, il croisait dans les arcanes du Bilboquet ou du Saint-Hilaire un autre zombie monté lui, au plus haut de la montagne et revenu de tout, et même qu’à peu de choses près, il aurait pu le servir à table : Jim Morrison, parfois en grand conciliabule avec Gene Vincent ! Pour subsister, il fait alors la plonge dans un restaurant de la Contrescarpe, le Pro-Nobis, chantant même en fin de soirée pour les clients... Il faut dire qu’il est entre-temps tombé sous la coupe de managers douteux qui l’exhibent dans des galas minables et qui, selon son biographe Jacky Chalard, le malmènent même lorsqu’il peine ou rechigne à monter en scène : un comble ! Il disparaît donc de la vie musicale dans les années 70 pour revenir dix ans plus tard, à l’approche de la quarantaine, à la une du Palace, à l’initiative d’un groupe de fans menés par le même Chalard, musicien et producteur de disques.
Mais le temps a passé, la musique a bougé et Vince n’a pas vraiment changé, même s’il a souffert et mûri : toujours imprévisible, instable, fragile, et secrètement meurtri de son singulier parcours, il en a assez de cette histoire de fous, de cette chute libre et de ces faux départs, de ces nuits revival et de leurs fantômes du paradis, de ces résurrections factices et des petites morts qui s’ensuivent, et rêve de normalité, de bonheur, de vie. D’une femme et pas de fans, d’un prénom et pas d’autographes interchangeables. D’être un homme comme les autres, avec des nuits sans fard et des matins d’espoir, des amis à dîner et des animaux fidèles. Alors, il tombe les chaînes, remise le cuir et le médaillon, se range des micros et studios et épouse une jeune Vaudoise, de dix ans sa cadette.
C'est là, à Epalinges, sur les hauteurs de Lausanne, qu’il va se trouver et passer ses sept dernières années, les meilleures de son propre aveu, jusqu’à ce que le cancer le rattrape en août 1991, à 53 ans. De maisons de repos en cures, il ne voulait plus entendre parler de son passé, de toutes ces galères qui avaient fini par inspirer un personnage de fiction tout aussi mythique que lui-même : le Ziggy Stardust de David Bowie, soit la star déchue par excellence. Incomprise serait d’ailleurs plus juste. Bowie, qui l’avait croisé dans sa jeunesse disait de lui en 1996 : « Il était à côté de ses pompes. Je ne sais pas si je le considérais comme une idole ou plutôt comme ce que je devais absolument éviter de devenir. »
Il faut dire que celui qui se prenait alors pour « le fils de Dieu » et recherchait l’Atlantide en plein Paris, en dépliant des cartes au sol pour déterminer le point d’atterrissage des OVNI (!), avait de quoi fasciner, inspirer et inquiéter. La même année, il venait juste de publier un nouvel album intitulé Vince is alive, well and rocking in Paris, ce qu’il était bon de rappeler, car il n’était pas sûr qu’il ne fût pas plus vivant dans le Bowie que dans son propre enregistrement : « Ziggy really sang, screwed up eyes and screwed down hairdo/Like some cat from Japan/He could lick ’em by smiling/He could leave ’em to hang ».
Un chat du Japon, Vince, pourquoi pas? Sauvage, alors, et noir comme la nuit. Capable de poser au milieu des sièges brisés du Palais des Sports avant même d’avoir chanté, et un mois après aux côtés de B.B. à Saint-Trop’ avec un sourire d’ange. Il était en tout cas le plus vrai des rockers, le plus authentique, et donc le plus exposé : l’un des seuls à savoir ce que cela voulait dire de se brûler, quand on boit à la source, qu’on est certifié d’origine.
Alain..

Site sur le son et l' enregistrement de Claude Gendre http://claude.gendre.free.fr/
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venuxdeluxe
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Re: 18-Les disparus "Vince TAYLOR "

Message par venuxdeluxe »

Vu sur la scène du Ba-Ta-Clan en 72 , accompagné par le groupe de Mark Robson avec l'excellent Maxime Schmitt à la guitare , lequel accompagnera en studio Mink de Ville pour le " Chat Bleu " . Ce fût une soirée épique , j'en garde un souvenir intacte
The music business is a cruel and shallow money trench, a long plastic hallway where thieves and pimps run free, and good men die like dogs.

There's also a negative side." :pleure1:
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