Je me suis demandé comment faire la présentation de cette platine car tout a déjà été dit sur le net et surtout sur l’excellent site dédié à Lenco : http://lenco.reference.clicforum.fr/index.php , une équipe très sympa et une base de connaissance absolue

Je vais simplement vous parler des 2 miennes, de mes petites opérations d’entretiens et de petites choses permettant de voir les différences entre les séries de fabrications.
Ce sont des questions qui remontent assez souvent sur les forums car il y eu plusieurs "mécanismes et câblages", suivant les années d'assemblages.
Pour faire simple, déjà un rappel, la L-78 est une platine des années 70 avec entrainement par galet (Idler-Drive Turntable) et c'est la version semi auto (arrêt et levé de bras en fin de disque) de la L-75.
Son châssis est suspendu au moyen de 4 gros ressorts, tarés différemment à droite et à gauche, pour compenser le poids de l’ensemble bras.
Ils sont réglables par le dessous de la platine à travers 4 ouvertures dans fond qui est en Isorel.
Son bras est droit ( Jelco en S sur la L-78 Se).
Les sorties audio se font sur une prise Din (à remplacer par 2 RCA). Sans fil de masse supplémentaire.
Ma première L-78:

Ma deuxième L-78, qui semble être identique, mais non en fait :

On remarque le petit disque stroboscopique permettant de vérifier les vitesses. ( Les "ombres" de défilement sont très bien visibles à la simple lumière d'une ampoule 220 v classique à filament).
Ce qui surprend la première fois, c'est le poids de la platine.
Habitué aux constructions plutôt "légères", (excepté la Sparta), la Lenco L-78 se porte impérativement à 2 mains !
Il faut dire qu'à lui seul, son plateau avoisine les 4 kg !
Ici mes 2 exemplaires de plateau ;


Ainsi que le détail concernant l’index de commande de l’arrêt auto sous le plateau :

Des différences mécaniques importantes sont observables sur les châssis, toujours suivant les années de fabrications.
Les plus visibles concernent le mécanisme d’arrêt auto en fin de disque


On voit bien les différences sur les pièces dites "papillons" :
Attention ces pièces doivent être très propres et "non huileuses" sans quoi l’automatisme sera instable ou non opérant.
Pour ma part je l'ai uniquement démonté et nettoyé et je n'ai aucun problème avec l’arrêt auto, contrairement à beaucoup d'utilisateurs se plaignant de l’automatisme défectueux.
Il faut également s'assurer d'une bonne lubrification dans le fût de l'axe de plateau, ainsi que la présence de la bille et de la pastille de fond du fût.
Si soucis de ce coté, il existe de nombreuses pièces de remplacement et kit huile sur le net.


Beaucoup de différences aussi coté de l'alimentation en 220 /110 v, l'inter avec ou sans, le capotage du bornier secteur avec ou sans...

Voici le galet, avec en dessous, l'axe conique de sortie moteur.
C'est le déplacement du galet sur les différents diamètres de l'axe qui donne la vitesse choisie par l’intermédiaire du curseur à 4 positions :
A noter les vis rouges de blocage du plateau et du moteur pour le transport.

Sur ce curseur, un réglage fin des 4 vitesses est rendu possible grâces aux 4 vis indépendantes qui permettent de déplacer finement les crans de blocages des 4 vitesses :

Ici un détail sur le frein de plateau. Il est commandé mécaniquement par le On / Off .
Le patin de frein est quelquefois enlevé par des utilisateurs du fait du bruit pas très discret et désagréable à cause d'un caoutchouc un peu sec.
Pour ma part, je le lui ai redonné de la souplesse avec un produit gras à base de silicone et je l'ai laissé en place
Juste par curiosité j'ai chronométré sans le frein, le plateau met 2 mn 06 sec avant de s'immobiliser.

La petite molette à l’arrière du bras qui permet la mise en route, ou l’arrêt, de l'automatisme de fin de disque.

Détails du mécanisme lève bras, sous le châssis ( attention, si démontage, prendre garde à ne pas enlever la graisse d'origine du "frein de descente du bras", elle a une viscosité particulière et capitale) :


Le bras est en 2 parties solidaires mais "non rigides" du coté contrepoids "principal" arrière.
A noter le contre poids de réglage "fin", décalé sur la droite du pivot et très efficace et précis.
D'un point de vue mécanique, j'imagine que cette position du contrepoids de réglage fin à droite, a pour conséquence un petit moment ( bonjour aux anciens F1 ) qui vient compenser le décalage du PC à gauche de l'axe du bras.
Le fut du bras repose sur 1 roulement à billes, la rotation est très souple et très bien guidée. Aucune présence de jeu.
La section principale du bras comporte 2 couteaux (en laiton de mémoire) qui reposent sur 2 " VBlock" en matière plastique blanche à l'origine, jaunasse, dure et déformée, après 40 ans de vieillissement.
A changer impérativement si d'origines ( env 30 € sur le net).Il en existe en différents matériaux ( laiton, quartz, etc ).
Pour ma part j'ai remis des modèles parfaitement identiques aux originaux et en plastiques.
Je préfère user des VBlock plutôt que les couteaux du bras.
La baïonnette bras/porte cellule est un modèle propriétaire, même si ressemblant au standard SME.
Le système de fixation de la cellule sur le PC n'est pas des plus simples et peut poser des problèmes suivant la longueur des vis dont on dispose.
Un modèle de protractor du bras L75/78 est disponible sur le oueb (à imprimer à l’échelle).

Voici la commande On/Off qui libère le frein de plateau, met en contact le galet et l'axe conique et enclenche le moteur :

Le couvercle est articulé sur 2 charnières latérales avec un système de frein à friction, moyennement efficace.
Malheureusement le capot est réalisé avec une matière plastique très cassante.
Attention aux manipulations et ne faite pas comme mon imbécile de chat qui a fait tomber un rack 19 pouces dessus.

A noter, il existe 2 types de charnières, la 2eme étant comme la L-75, avec une "béquille" à droite pour maintenir le couvercle sur 3 positions.
Et la plinthe la fameuse plinthe, objet de toutes les modifications, pour la rigidifier, l'alourdir ou l'embellir.
De mon coté Je l'ai juste nettoyée et huilée.

Je fini ce petit tour avec ce joli lève bras.
J'avais déjà noté le joli levier de ma L-82 ( viewtopic.php?f=22&t=26875&start=10 )
L-82

Celui de la L-78 est bien de la même famille :

Voila pour cette petite visite promenade autour de la L-78 .
Ici à l'écoute avec une cellule Denon DL-103R :


Sur un ensemble Yamaha M50 / C4, enceintes B&W DM4.

Ce qui m'a frappé avec la L-78 c'est son silence de fonctionnement, la stabilité de la vitesse et la qualité du son restitué.
Bien sur elle a ses petites imperfections, un système d'arrêt auto type éléphant dans un magasin de porcelaine, une sensibilité aux chocs externes restitués direct par la cellule etc etc , mais ça reste encore une platine qui est très accessible et qui permet de se faire plaisir avec ses vinyles.
La configuration du moment avec le plaisir pour les oreilles d'utiliser l'entrée phono MC du pré-amp C4 Yamaha et le plaisir pour les yeux de voir ce beau M50 en action.
Ma pièce n’étant pas du tout adaptée à une écoute comparative, je n'ai pas noté une très grande différence de restitution avec le couple Sansui AU-555 / pré Denon HA-1000 .
De toute façon c'est très chantant et très agréable dans les 2 configurations.

Merci de m'avoir lu et très bonne soirée.

Edit : J'ai retrouvé son mode d'emploi en français, le voici une fois scanné. Ici la partie en Fr .






