Schneider AT 7000

Schneider AT 7000
Posé négligemment sur une petite étagère branlante de l’Emmaüs du coin, il attendait sagement que quelqu’un se décide à lui offrir une nouvelle vie. Avec un design pareil, vous vous doutez bien que je n’ai pas hésité une seule seconde.

Schneider AT 7000

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Schneider AT 7000

Une petite étiquette collée dessus mentionnait « une sortie ok ». Bon, il est donc en panne sur un canal, pour une fois, pas de mauvaise surprise sur son état de fonctionnement.
L’appareil est en bel état, quelques marques sur le dessus en bois, pas de chocs, pas de rayures sur la porte basculante de la façade, elle-même en très bon état grâce à cette protection.

Schneider AT 7000

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Schneider AT 7000

Je ne le mets pas en route, je préfère ouvrir la bête d’abord. Une vis plus tard, le capot en bois est enlevé.
Un peu de saleté, rien de grave. Transistors de puissance germanium, un appareil assez ancien donc. Apparemment, sorti en 1970 et développant environ 2×20 watts.

Schneider AT 7000

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Il est farci de condensateurs chimiques en tout genre, à commencer par des Sic Safco (bouts rouge et vert) à la réputation sulfureuse.
En effet, certains d’entre eux sont « poilus » et n’ont pas l’air d’être en bonne santé.

Schneider AT 7000

Schneider AT 7000

En enlevant le fond du receiver, par des trous présents sur la carte, je vois que le condensateur de filtrage d’alimentation, le plus gros chimique de marque Oxyvolt, est en train de fuir.
Hors de question de remettre en route ce Schneider dans cet état !

Je sors le Peak Esr, et commence alors à contrôler les chimiques.
Finalement, à part le condo de filtrage, le reste semble être fonctionnel, même les Sic Safco ont des valeurs presque normales. Les condensateurs axiaux bleus (Philips ?) en 15uf sont eux en parfait état à la mesure et ne présentent aucun défaut physique. Ces derniers ne seront pas changés à part deux 100uf dont la capacité à un peu trop augmentée…

Schneider AT 7000

Voici le condensateur de filtrage gauche (en court circuit) et un des deux condensateurs de sortie à droite.

J’ai monté un nouveau condensateur dans le bon sens et alimenté l’appareil à une faible tension sur un variac.
Je rappelle qu’un condensateur chimique polarisé monté à l’envers, c’est un vrai pétard, et plus c’est gros plus ça fait mal. Attention à vos, doigts, à vos yeux et à toute partie de votre corps trainant dans le coin :mrgreen:

Schneider AT 7000

Schneider AT 7000

Voici la machine une fois la quasi-totalité des chimiques changés.
La remise en route confirme malheureusement qu’un canal est complètement muet.
Quelques prises de tensions plus tard, en comparaison avec le canal fonctionnel, je réduis la zone potentielle de panne à un transistor en particulier, un BC358, qui après dessoudage ne donne absolument rien à la mesure. Jonction coupée.
Je n’ai pas ce BC358 en stock. Un petit tour sur le web, et apparait de multiples « équivalents ».
Malheureusement, les équivalents donnés ne vont pas du tout, le canal réparé (par exemple avec un BC546 (quelque soit sa classe de gain) est bien moins fort que l’autre.

Schneider AT 7000

Après démontage du BC358 présent sur le canal fonctionnel et mesure de son gain, j’opte (pour cet appareil, ce n’est pas forcément valable pour les autres !) pour un 2SC1815, dont le brochage est un peu différent. Bien évidemment, ce transistor est monté sur les deux canaux afin de garder une cohérence.
C’est gagné, le Schneider chante de nouveau !

Schneider AT 7000

Voici la totalité des composants changés.
Les chimiques ont parfois des valeurs qui ne sont plus normalisées aujourd’hui.
Un 500uf peut être remplacé par un 470uf, un 2500uf par un 2200 ou 3300 uf…

Schneider AT 7000
Ca crachote sévère dans les potentiomètres. Ils sont bien accessibles pour un nettoyage en règle, il est rare que j’ai autant à insister pour éliminer les crachotements.

Schneider AT 7000

Schneider AT 7000

Schneider AT 7000

J’ai du changer les deux vis présentes devant de chaque côté de la façade. Celle-ci étant trop courte d’origine la façade bougeait légèrement.
Il faut visser doucement, il y a un risque de fêlure de la façade. D’ailleurs je me demande même si les vis plus courtes n’ont pas été mises en place pour éviter la casse lors du montage…
Le vumètre d’accord à été repositionné correctement. D’origine, un morceau de carton isolant l’empêche d’être bien au milieu du trou qui lui est dédié.
Bref, l’assemblage n’est pas au top !

Toutes les lampes sont d’origine et fonctionnement parfaitement.

Schneider AT 7000

Schneider AT 7000

A noter l’éclairage du bandeau radio uniquement lorsque l’on touche une des deux molettes de réglages des stations.
Sympa, les trois présélections FM à gauche.

Schneider AT 7000

A l’arrière, prises Din traditionnelles pour un appareil français de cette époque.

Cet article a 2 commentaires

  1. Patrick Blanc

    Bonjour !
    J’ai débuté dans ma carrière d’électronicien en fin de chaine de montage des ces AT 7000, en 1970 chez Schneider au Mans.
    J’en dépannais 25 par jour !
    Ils venaient d’être fabriqués et les pannes qu’ils avaient n’étaient donc pas dues à l’usure mais à toutes sortes de problèmes de montage et de composants neufs avec des erreurs de marquage par exemple.
    Problèmes dus aussi à la soudure des composants par une vague d’étain, cout-circuits, etc…
    La pire des pannes dont je me souviens encore, était des diodes marquées à l’envers dans le démodulateur FM !
    Ils faisaient 2 fois 10 watts.
    Ca a duré un an puis je suis monté en grade aux méthodes techniques.
    Malgré ses qualités, cet ampli-tunner n’a pas eu un grand succès, pas plus que son petit frère l’AT 5000 qui était sur une autre chaine.
    Bonne journée.

  2. Avatar photo
    Audiovintage

    Merci pour votre commentaire !

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